L'outremangeur

L'histoire :
le commissaire Séléna dirige avec autorité le SRPJ de Marseille. Seul adversaire à ce charisme : son poids. Les 160 kilos du policier lui interdisent tout espoir de vie sociale et il vit sa boulimie incognito depuis son enfance. Lorsqu’il sait être seul à détenir le preuve de la culpabilité de la belle Elsa dans le meurtre de son oncle, riche armateur, Séléna lui propose un étrange marché : en échange de son silence, elle doit venir dîner chez lui, tous les soirs, pendant un an. Révoltée et écoeurée, elle accepte malgré tout. L’épreuve de force devient peu à peu un jeu. Mais un autre policier poursuit l’enquête...

Préambule :
c'est en 1998 que naquit le héros peu ordinaire à l'allure atypique. Sorti tout droit de l'imagination du romancier Tonino Benacquista, il fut adapté en bande dessinée par Jacques Ferrandez. Dès 1999, l'album obtint le prix René Goscinny du meilleur scénario et remporta un succès tant critique que public. L'aventure ne pouvait s'arrêter là !
C'est donc à peine 5 ans après sa parution que L'outremangeur débarquait dans le septième art sous les traits du remarquable et talentueux Eric Cantona

La critique :
une fois passé la surprise sur la transformation visuelle de Eric Cantona, un grand bravo au passage à l'équipe de maquillage dont on retrouve le travail dans les bonus, on apprécie également la qualité de son talent d'acteur. Même si parfois il peut manquer de force émotionnelle dans son jeu, il réussit cependant à nous transmettre toute la détresse de son personnage rempli de tristesse, de désespoir et de culpabilité. Tous les honneurs également à Rachida Brakni qui, encore une fois, est parfaite et nous offre ici son incroyable force de présence à l'écran.

Notons également la présence très appréciée de Richard Bohringer trop rare sur les écrans à mon goût.
En dehors de la force des deux personnages principaux mais également des autres rôles tout aussi bien endossés par de grands acteurs, quelques rebondissements et fausses pistes sont les bienvenus pour relancer le rythme quelque peu lent du film.

La conclusion :
même si le film aurait pu être encore plus intense, il mérite une attention particulière par l'originalité du scénario et par le jeu des acteurs. Tout cela soutenu par une bande-son quasi-parfaite qui profite admirablement bien à la musique de Nicolas Errera.

Nous avons testé pour cette critique la version locative de ce DVD et nous espérons fortement que l'édition commerciale possède une image bien meilleure. En effet, on déplore ici beaucoup de grains, particulièrement dans les scènes non fortement éclairées. De plus, même si les gros plans des visages sont réussis, ce DVD souffre d'un manque de finesse et de contraste. Dommage.

Contrairement à l'image, la partie sonore relève de beaucoup le niveau technique de ce DVD. La bande-son est précise et enveloppante, même si les effets "Surrounds" ne sont pas omniprésents. En fait, à part de rares effets sonores, coups de feu, éclats de vitre, c'est la musique de Nicolas Errera qui profite de la très belle qualité de cette bande-son.

Présentés dans des menus sonorisés plutôt réussis reprenant en vignettes les scènes clés du film, nous avons droits aux bonus suivants :

- Toutes en musiques et sans commentaire, la scéance de maquillage (3 minutes) et la séance d'habillage (2 minutes) d'Eric Cantona nous montrent tout le talent de ces artistes qui peuvent transformer à l'écran n'importe quel acteur ou actrice. Un coup, de chapeau également à Eric Cantona qui a du suporter toutes ces prothèses et tout ce maquillage durant de nombreuses prises.

- Le bêtisier (4 min) : ces quelques prises râtées arrivent toujours à point nommé pour nous faire rire.
- La classique bande-annonce dont on peut toujours se demander son utilité sur un DVD contenant le film lui-même que l'on vient de visionner !