Everest 2003 : les regards de Sagarmantha

Everest : Sagarmatha, le toit du monde

 

Situé dans la chaîne de l’Himalaya, à la frontière entre le Népal et la Chine, le mon Everest, Sagarmatha « Déesse du ciel » en Népalais, est la plus haute montagne de notre planète. Elle tire son nom de Sir George Everest, directeur de la mission topographique en Inde au milieu du XIXème siècle.

 

Dés la fin de la première guerre mondiale, l’Everest commence à attirer les alpinistes du monde entier. En 1924, Leigh Mallory et Andrew Irvine tentèrent l’ascension et ne revinrent jamais, on ne sait pas s’il réussirent à en atteindre le sommet. Il faut attendre 1953 pour que que le néo-zélandais Edmund Hillary et le Sherpa népalais Tenzing Norgay atteignent le sommet en passant par le côté népalais. Ils doivent ce succès à la voie tracée par une expédition suisse l’année précédente.

 

C’est en 1978 que Reinhold Messner et Peter Habeler parvinrent au sommet sans apport d’oxygène, ouvrant la voie à de multiples records : première montée par une femme, montée la plus rapide, descente la plus rapide (en parapente), descente à ski…

 

Mais on omet souvent de rappeler que si cette montée est possible c’est uniquement avec un excellent équipement, une forte équipe logistique et surtout l’aide indispensable des Sherpas. Ce peuple bouddhiste, de souche tibétaine, vit dans les vallées de l’Himalaya, dans des villages situés souvent à plus de 2700 m d’altitude. Physiologiquement adaptés à l’altitude, ils forment souvent l’avant garde des expéditions, transportant de lourdes charges sur leurs dos (parfois plus de 100 kg par personne), installant les camps pour les alpinistes et traçant les voies pour le sommet. Ce sont eux les véritables héros de cette montagne.

 

Everest 2003

 

Du 27 mars au 23 mai 2003, une équipe d’alpinistes francophones, comprenant des professionnels de la montagne et plusieurs alpinistes amateurs, décide de célébrer l’exploit d’Hillary et Norgay en atteignant le sommet de l’Everest. Ils nomment cette expédition « Everest 2003 ». Leur but est d’emprunter la voie classique, appelée « la voie du sol sud » (voie Hillary), un défi qui, s’il est devenu un peu plus facile qu’il y a 50 ans, reste un exploit physique et mental, même avec l’aide des Sherpas, de guides et d’oxygène.

 

Afin de financer leur aventure, l’équipe a décidé de produire des séries de courts reportages de 3 minutes, qui furent retransmis en direct sur Canal+ durant l’aventure, et trois documentaires de 52 minutes qui sont présentés sur ce DVD :

 

1-     Les chemins de l’Everst

 

A travers trois regards différents : un amateur, un guide et un Sherpa, le réalisateur détaille chronologiquement l’aventure « Everest 2003 ». Ce premier documentaire commence alors que l’équipe arrive à Katmandu et suit l’approche, à pied, de l’Everest, à travers les chemins escarpés de la vallée du Khumbu. En dix jours, les alpinistes vont devoir s’acclimater lentement avec l’altitude avant d’arriver au premier camp de base, à 5350 m d’altitude.

 

Tout au long de ce chemin d’approche, le réalisateur nous retrace également un historique de l’ascension de l’Everest et nous fait partager la vie des populations du Népal. C’est également l’occasion de découvrir les motivations des différents membres de l’équipe et de comprendre un peu mieux la difficile vie des Sherpas.

 

2-     Cinquante jours au camp de base

 

Au milieu de la moraine du glacier, dans un enchevêtrement de glace et de rochers, se trouve le camp de base I de l’Everest. Il constitue un milieu lunaire et hostile dans lequel l’expédition devra prendre ses quartiers pour tenter de s’adapter le mieux possible au manque d’oxygène à cette altitude. L’attente nécessaire sera entrecoupée de petites ascensions de la mer de glace, indispensable pour s’entraîner à monter plus haut.

 

Nous suivons la vie dans cet environnement irréel et dangereux, ou chaque jour apporte des surprises, bonnes ou mauvaises, et où le moindre petit bobo constitue un danger de mort. Le réalisateur profite de cette attente pour nous retracer la préparation qu’ont subie les membres de l’expédition avant le départ.

 

3-     Vers le sommet

 

Lorsqu’une « fenêtre » météo s’annonce enfin favorable, les membres de l’expéditions commencent leur longue ascension vers le sommet. Ils doivent pour cela traverser la mer de glace jusqu’au camp II, puis grimper une falaise de glace jusqu’au camp III, avant de continuer à grimper jusqu’au camp IV, situé à 8000 m. Dans ce dernier camp ils devront dormir avec des masques à oxygène avant de tenter, en pleine nuit, l’ascension finale vers le sommet.

 

On découvre ici les conditions affreusement éprouvantes : manque d’oxygène, froid et vent, de ce milieu totalement hostile à l’homme. Réussiront-ils à parvenir au bout de leur défi ?

 

Critique Subjective

 

Admirablement mené, avec de nombreuses explications, des images magnifiques et un « scénario » parfaitement ficelé, ces documentaires sont passionnants de bout en bout. Rarement un programme de ce type aura réussi à nous tenir en haleine à ce point, et cela pour tous les membres de la famille, petits et grands. Le réalisateur réussi bien à nous donner conscience de l’effort physique et mental nécessaire à la réussite de cet exploit sportif.

 

 Si vous ne deviez avoir qu’un seul documentaire dans votre collection de DVD, ce serait celui-là. Il nous entraîne au cœur de l’aventure, nous tient en haleine sans répit de bout en bout et nous offre un dépaysement unique. Si en plus vous aimez la montagne précipitez-vous pour ne surtout pas le manquer, les documentaires étant généralement moins bien distribués que les films.  

L’image de ce DVD est très belle. Les couleurs bien saturées transcrivent parfaitement les paysages avec ces ciels d’un bleu très pur, les panaches de vents qui fouettent les sommets des montagnes et les robes safran des moines bouddhistes. La définition générale de l’image est excellente, à l’exceptions des plans filmés au sommet, dans des conditions toutefois extrêmement difficiles avec des vents à 80 km/h.

 

Les arrières plans sont toujours bien définis et aucun problème de compression n’est à déplorer. Le cadrage et la photo sont toujours maîtrisés, avec des plans absolument magnifiques, comme cet aigle en début de programme ou les effets de contre-jour avec les sommets enneigés en arrière plan, que l’on trouve dans le premier documentaire. Enfin, certains plans de la troisième partie ont visiblement nécessité une prise de risque assez importante de la part du cameraman pour nous rapporter des images très spéctaculaires.

Le DVD ne comporte qu’une seule piste en Dolby Digital 2.0 stéréo française.

 

 Secondaire dans ce type de documentaire, cette piste son a pourtant fait l’objet d’un soin assez poussé. La dynamique y est excellente et la spatialisation sur les deux voies avant est souvent au-dessus de la moyenne du genre. On regrette toutefois l’absence d’effet surround, surtout au milieu des bourrasques de vent, qui auraient pu nous plonger encore davantage dans la peau de ces aventuriers de l’extrême.

Les deux DVD, proposés par Studio Canal, sont présentés dans un très beau digipack avec des photos en quadrichromie sur papier glacé collé sur la pochette.

 

Le DVD de bonus est composé de trois parties :

 

Le journal de l’Everest

 

Il s’agit de la série de 20 reportages de 3 minutes qui étaient passés sur Canal+, en direct, au moment où l’expédition a eu lieu. Ces reportages reprennent en grande partie ce qu’on voit dans les documentaires principaux, mais apportent tout de même quelques informations supplémentaires sur la vie quotidienne des alpinistes.

 

La qualité d’image de ces flashs infos est assez mauvaise car ils étaient retransmis en direct par téléphone cellulaire. Par ailleurs, le générique de la série de flashs est repris sur chacun d’entre eux, ce qui devient rapidement pénible.

 

Les interviews des « summiters »

 

Tous les membres de l’expéditions nous rapportent des anecdotes et des précisions sur la façon dont ils ont vécu cette aventure. Ces informations sont souvent intéressantes et apportent un éclairage inédit qui permet de mieux comprendre certaines réactions.

 

Avant chaque interview il est également possible de consulter une biographie de chaque protagoniste sous la forme d’une fiche technique avec photo.

 

La galerie de photos

 

Cette galerie reprend les principales étapes de l’expédition avec de très belles photographies.