L'effet papillon (collector)

Titre Original
The Butterfly Effect
Genre
Pays
USA (2004)
Date de sortie
jeudi 20 janvier 2005
Durée
104 Min
Producteurs
Chris Bender, J.C. Spink et Anthony Rhulen
Scénaristes
Eric Bress et J. Mackye Gruber
Compositeur
Michael Suby
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Oui
Anglais
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Nicolas Polteau
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
104 min
Nb Dvd
2


Public concerné

Lors de sa sortie en salles, L’effet papillon a été interdit aux enfants de moins de 12 ans pour des scènes jugées parfois violentes.
Résumé

La mémoire d’Evan Treborn (Ashton Kutcher) a toujours comporté de mystérieuses zones d’ombre. Pour y remédier, il consigne ce qu’il fait dans un cahier. Un jour, en relisant ses notes, il découvre qu’il a le don de se transporter dans le passé. Sans pouvoir expliquer le phénomène, il décide de l’utiliser pour tenter d’effacer tout ce qui a pu nuire à ceux qu’il aime. Le jeune homme va rapidement s’apercevoir que chaque changement apporté au passé modifie complètement le cours des évènements...
Critique subjective

Commençons tout d’abord par le titre du film qui s’avère relativement énigmatique. Qu’est-ce que l’effet papillon ? Ce phénomène s’inspire directement de la théorie du chaos qui énonce ceci (également formulée dans le film) : « On dit que le battement d’ailes d’un papillon peut engendrer un typhon à l’autre bout du monde. » Pourtant ici, point de phénomènes météorologiques à l’horizon, le sens de l’expression doit être prise au niveau psychologique. En psychologie, la théorie du chaos signifie qu’un évènement en apparence anodin peut avoir des répercutions désastreuses (réactions en chaîne, effet boule de neige) sur notre avenir. À partir de ce moment-là, on comprend que la base de cette théorie servira de fil conducteur tout au long du film. Pour la développer avec le plus d’efficacité, les auteurs ont découpé le long métrage en trois phases : l’enfance (Evan à 7ans), l’adolescence (13ans) et l’âge adulte (20ans). Pendant les deux premières phases, Evan et ses amis connaissent des évènements malheureux qui provoqueront des plaies, ouvertes à jamais ! Pourtant, Evan n’a aucun souvenir de ces douloureux passages, il souffre en effet de troubles de la mémoire (comme son père) qui l’oblige à consigner tout ce qu’il fait dans un journal. Le dernier découpage (deux tiers du film) est consacré à Evan en tant qu’adulte, interprété par Ashton Kutcher. Un jour, alors qu’il lit ses notes, Evan se retrouve transporté dans son passé. Il profite de cette incroyable faculté pour éclaircir les zones d’ombre qui hantent son esprit. Devant ces évènements tragiques, il décide de modifier le passé avec les conséquences que l’on peut supposer sur son présent. Le moindre changement provoque d’énormes bouleversements dans sa vie d’adulte, il se retrouve alors prisonnier d’un système qu’il ne peut plus maîtriser !

Les co-réalisateurs et co-scénaristes Eric Bress et J. Mackye Gruber ont élaboré le script de L’effet papillon il y a près de six années. Cependant, ne voulant pas vendre à tout prix leur "bébé" pour amasser seulement de l’argent, ils décidèrent d’attendre le moment opportun afin d’obtenir la garantie de réaliser le film et de conserver l’intégralité du script original. En signant le scénario de Destination finale 2, ils s’ouvrirent les portes des studios. La New Line était celui qui correspondait le mieux aux exigences précédemment formulées. Ils passèrent donc pour la première fois derrière la caméra dans le but de respecter avec fidélité leur histoire. Une histoire diablement originale dans sa conception mais dont le principe (un changement passé provoque un nouveau présent) n’est pas inconnu. On se souvient notamment de la trilogie Retour vers le futur de Robert Zemeckis qui abordait ce thème sous l’angle comique. L’effet papillon s’appuie par conséquent sur un concept certes déjà utilisé par le passé mais dont les connections par contre diffèrent des films abordant le sujet. On retrouve tout d’abord dans ce drame fantastique des thèmes familiers comme l’amour, l’amitié et la famille mais aussi des thèmes plus sensibles comme la pédophilie, le viol (dans les prisons) et le sacrifice. La différence s’opère également avec le voyage dans le temps, ici point d’explication scientifique pour expliquer le déplacement temporel, on évoque davantage un don génétique voire un don divin (Treborn est proche de reborn qui signifie renaître). Autre distinction notable, le film offre, dans sa version director’s cut (détaillée dans la section suppléments), une fin loin de tous les clichés habituels, renversant ! Force est de reconnaître que l’intrigue est l’élément principal de la réussite du film. Savant dosage de narration, d’action et de réflexion (du personnage mais également de l’humanité sur les conséquences de nos propres actions).

Côté réalisation, les deux metteurs en scène ont voulu personnaliser chaque époque de la vie d’Evan. La première partie de sa vie est illustrée sous des objectifs statiques. La seconde partie permet d’entrevoir une réalisation plus soutenue. À l’âge adulte, la mise en scène est davantage rythmée. Au fur et à mesure que l’on avance dans le récit, les mouvements de caméra (travellings, caméra au poing) s’intensifient. En outre, cette nervosité de la caméra coïncide avec la montée de la tension, ce qui accroît en conséquence ce sentiment. Une réalisation efficace !

Pour Ashton Kutcher (That’ 70s Show), c'est évidemment une tentative de jeter son image d’acteur cantonné aux rôles de comédies romantiques pour jeune midinette et de montrer qu'il peut vraiment jouer un personnage aux antipodes de ce genre. Sans afficher une performance exceptionnelle, Ashton Kutcher montre néanmoins une implication totale dans son rôle qui a le mérite de nous convaincre ! Le reste du casting s’avère également idéal avec une Amy Smart (Road trip) inspirée dans le rôle de Kayleigh, tout comme William Lee Scott (Tommy) et Elden Henson (Lenny). Mention spéciale à Eric Stoltz (Pulp Fiction) et Melora Walters (Magnolia) dont les performances nous régalent encore une fois.
Verdict

Doté d’un incroyable scénario, L’effet papillon surprend, contrarie (parfois) et émerveille (souvent). Une claque qui prend toute sa signification avec la version director’s cut (présentée dans la section suppléments ci-dessous), fidèle retranscription du désir des réalisateurs et dont le final vaut à lui seul le coup d’oeil ! Déjà culte !
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
L’effet papillon prend véritablement son envol avec l’édition DVD. Là où le cinéma retranscrivait les couleurs avec plus ou moins de justesse, le DVD permet de visionner le film tel qu’il était voulu par les réalisateurs. Le long métrage se distingue notamment par un traitement spécifique (au niveau des couleurs) de chaque phase (flash-back, prison, etc.). Pour les flash-back, le choix s’est porté sur des couleurs hyper saturées qui donne à ces courtes scènes un aspect surnaturel ; les retours dans le passé ne sont pas en reste en utilisant des teintes colorées relativement appuyées (moindre degré que les flash-back) ; les séquences en prison sont quant à elles diamétralement opposées à celles précédemment citées avec des tons froids (vert bleuté) présentant un grain prononcé.
Par ailleurs, la définition s’avère excellente tout comme la compression qui se révèle très discrète. On retiendra juste, pour ergoter, un grain un peu trop marqué sur certains passages du film.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
6.1
Français
5.1
Français
5.1
Trois pistes sont proposées sur le DVD : la VF Dolby Digital 5.1 (5.1 EX sur la version director’s cut), la VF DTS 5.1 (mi-débit) et la VO Dolby Digital 5.1 EX. L’effet papillon est un film proposant par intermède de bonnes salves de sons. En résumé, lorsque la situation l’exige les enceintes s’en donnent à coeur joie pour nous donner un véritable spectacle sonore (cf. les nombreux passages dans le temps : 45’11). Le reste du temps, c’est beaucoup plus calme, on distingue ici ou là quelques sons comme des aboiements de chiens (cf. 42’29) ou des coups de tonnerre (cf. 19’36). Concernant les éventuelles différences, on distingue un léger avantage pour la version originale en terme de dynamisme par rapport aux pistes françaises (équivalentes). Signalons enfin (selon le désir des réalisateurs) que sur la version director’s cut (cf. 51’), la voix d’Evan n’est plus portée sur l’ensemble des enceintes, comme c’était le cas sur la version cinéma, mais seulement sur la voix centrale.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
79 min
Boitier
Digipack


Menus

Les menus sont dans l’ensemble agréables, proposant notamment de jolies transitions entre les menus. Quant au second DVD, ses menus s’avèrent plus statiques. Dommage !
Suppléments

DVD 1 : film en version cinéma, 104mn (VF DD 5.1, VO DD 5.1 EX et VF DTS 5.1)
  •  Au-delà du réel. Ce supplément comprend deux documentaires. L’un sur la théorie du chaos (9’) et l’autre sur le voyage dans le temps (13’25). Le premier reportage fait intervenir différents protagonistes autour du thème de la théorie du chaos, on retrouve comme intervenant un mathématicien et deux psychothérapeutes. Ces personnes évoquent la théorie du chaos tout d’abord d’un point de vue climatique, puis dans un second temps au niveau psychologique (répercussion d’un évènement passé ou présent sur notre avenir). Le deuxième documentaire s’intéresse aux voyages dans le temps. Deux psychothérapeutes soulignent qu’un bon nombre de personnes désireraient voyager dans le passé (pour réparer une erreur ou pour sauver une vie) et le futur (connaître notre avenir et le futur en général). Deux membres de l’industrie du cinéma évoquent également les films ayant comme sujet le voyage dans le temps comme Retour vers le futur, Terminator ou encore Timecop. Deux documentaires intéressants !


 
  •  Autour du film. Cette section présente cinq suppléments. On trouve tout d’abord un bonus sur la genèse du film (17’45). Ce supplément revient dans un premier temps sur la rencontre entre les deux cinéastes, puis on découvre par la suite l’origine du projet et les difficultés qu’ils ont eu à le tourner. Les intervenants sont nombreux, on peut signaler notamment les deux réalisateurs, le producteur, le directeur photo et les trois acteurs principaux. Enfin, malgré un titre laissant augurer de simples interviews, signalons que ce reportage divulgue de nombreuses images des coulisses du tournage. Second supplément, les effets visuels (16’05). Les réalisateurs s’accordent sur le fait que l’apport de La New Line a permis la mise en place d’effets visuels élaborés. La majorité du documentaire montre cette élaboration avec le superviseur des effets dans le rôle du professeur. Troisième bonus, les comparaisons story-boards / films (6’42). Onze scènes, comme « L’évasion de la prison » ou « La barre de céréales », permettent de comparer le story-board avec le film. Quatrième supplément, les scènes coupées et alternatives avec en option le commentaire audio des réalisateurs. Première scène, « Dessins d’enfants » (1’09) montre le jeune Evan (7 ans) aidé son copain Lenny ; elle fut coupée car jugée trop longue. Seconde scène, « Leçon d’art » (32’’) dévoile le problème de santé de Lenny (13 ans), de l’asthme ; faute de lumière suffisante dans la profondeur de champ, elle fut écartée au montage. Troisième séquence, « Bienvenue, Lenny » (27’’). Lenny revient de l’hôpital psychiatrique, Evan et Kayleigh sont là pour l’accueillir mais la mère de Lenny les renvoie ! Quatrième scène, « Tu es un monstre » (26’’). Lenny est envoyé à l’hôpital psychiatrique pour avoir tué Tommy ; la scène faisait doublon selon les réalisateurs. La cinquième scène « Autodiagnostic » (20’’) montre Evan adulte dans sa chambre avec Tumpler ; elle fut coupée car l’attitude (trop) joyeuse d’Ashton n’était pas en rapport avec le contexte. Sixième séquence, « Tu agis bizarrement Evan » (1’20) suit Evan et Kayleigh marchant dans les bois ; c’était une première version de la scène qui est dans le film, celle-ci fut coupée car elle était longue et pénible (dixit les réalisateurs), puis il y avait des mouettes qui faisaient un vacarme d’enfer ! Septième scène, « Flash info » (25’’) montre, comme son nom l’indique, un flash info sur un pervers volant des sous-vêtements ; la scène n’est pas réellement en phase avec le sujet du film. Huitième séquence, « Une fin prometteuse » (54’’). Evan croise Kayleigh dans la rue, au lieu comme dans le film (version cinéma) de partir chacun de leur côté, il décide de la suivre. Dernière scène, « Une fin heureuse » (53’’). Evan et Kayleigh se croise dans la rue, Evan lui demande si elle voudrait prendre un café ; une fin qui n’était pas du tout du goût des réalisateurs car illogique (comme la précédente dans l’évolution de son personnage). Dernier supplément, les bandes-annonces (9’30) en VF ou VOST du film, de Monster, de Godsend et de l’Armée des morts.

DVD 2 : film dans sa version director’s cut, 110mn (VF DD 5.1 EX, VF DTS 5.1 et VO DD 5.1 EX). Les changements observés par rapport au montage présenté dans les salles de cinéma est présenté ci-dessous.
  •  Version director’s cut. Ce montage correspond au choix artistique initial des réalisateurs qui n’avaient pas eu dans un premier temps l’approbation du studio pour le sortir dans les salles. C’est maintenant chose faite ! Attention, les lecteurs qui ne désireraient pas connaître la nature et les explications de ces nouvelles séquences (comprenant la fin originale), ne lisez pas la suite ! On note quatre scènes qui diffèrent de la version cinéma.
    La première séquence (14’08 à 15’47) nous permet de comprendre que la maladie d’Evan (permettant les voyages dans le temps) est génétique. Cette maladie héréditaire lui a été transmise par son père et son grand-père, elle n’est transmise qu’aux garçons ! La fin du film devient ainsi beaucoup plus claire à nos yeux, on comprend mieux pourquoi Evan décide de « se suicider », il évite ainsi que la maladie se perpétue ! Dans cette séquence, le jeune Evan découvre également la boîte des souvenirs (photos, journal, roue de vélo) de son père qui lui permettait de remonter le temps. Par conséquent, l’utilisation du film super-8 par Evan pour remonter le temps devient donc beaucoup plus évidente !
    Seconde scène (38’38 à 41’33) : Evan et sa mère se rendent chez une diseuse de bonne aventure qui lui dit qu’il n’aurait jamais dû voir le jour. Sa mère est contrariée, elle révèle à Evan qu’elle avait eu auparavant deux enfants mort-nés !
    La troisième séquence (72’12 à 72’56) montre tout d’abord la corruption du gardien de prison pour laisser entrer des détenus dans la cellule d’Evan afin de le violer. Le lendemain, on aperçoit un prisonnier lisant le journal d’Evan à haute voix, il confirme ce qu’Evan a trouvé dans la boîte de son père, le certificat de décès de son grand-père, mort chez les fous comme son père !
    La fin originale (106’25 à 109’11) : New Line a choisi une fin que les réalisateurs qualifient d’hollywoodienne pour pouvoir engranger le maximum de recettes. Le public désirait également une fin plus conventionnelle ou tout se termine bien, il était réticent à un final aussi choquant. Les réalisateurs retrouvent donc dans cette version, le montage désiré depuis le début. Au lieu de voir projeter (par le super-8) l’anniversaire d’Evan, on aperçoit l’accouchement de sa mère. Evan revient donc à l’état de bébé et décide de s’étrangler à l’aide du cordon ombilical ! Son sacrifice a permis à Kayleigh et Tommy de vivre chez leur mère et par conséquent, d’éviter tous les sévices éventuels commis par leur père.


 
  •  Commentaire audio des réalisateurs-scénaristes (Eric Bress et J. Mackye Gruber). Les deux compères sont relativement bavards, et on ne s’en plaindra pas ! Franc-parler (parfois assez cru) de rigueur, tout en gardant le sourire. Sur une majorité de commentaires audio les locuteurs encensent leurs acteurs, celui-ci ne déroge pas à la règle, on a droit au traditionnel : « Ils sont tous fantastiques ! » Une fois la présentation des personnages et les éloges effectués, les réalisateurs évoquent le tournage à Vancouver ainsi que les séquences filmées dans une véritable prison (Etat de Washington) avec des détenus comme figurants, ils énoncent également les difficultés qu’ils rencontrèrent à trouver un producteur, puis ils s’intéressent à des détails plus techniques (étalonnage, retouches, effets graphiques, etc.). Comme dans tout bon commentaire, on retrouve des anecdotes croustillantes, de la durée du premier montage (2h20) aux couleurs significatives (le rouge désigne un danger imminent ; chaque fois qu’Evan parle de son père, un élément du décor est vert). Le commentaire (agréable) fourmille d’informations diverses et variées qui s’avèrent très instructive, a fortiori si l’on est fan du film !


 
  •  Sous-titre informatif. Disponible dans la section sous-titre, ce supplément apparaît pendant le film comme une information sur un sujet évoqué soit par les comédiens soit par la situation. Deux exemples concrets : « Le SSD est un syndrome de mort subite lié à l’inhalation prolongée d’une forte quantité de colle à maquette. » « Des études récentes montrent qu’un bébé pleure et sourit dans le ventre de sa mère. » Les informations sont peu concluantes et divulguées avec parcimonie.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage