Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
86 min
Nb Dvd
1
C’était un pari risqué et osé, car il fallait du courage, de même qu’il en fallut pour adapter « Asterix et Obélix », tant les personnages sont ancrés dans la mémoire collective, tant ils sont caricaturaux. Et le trio que forment Eric, Ramzy (La tour Montparnasse Infernale, 00, Double Zéro, 03) et Philippe Haïm (Barracuda, 97, L'appat, 95) n’en manque pas. Premier objectif pour les premiers donner vie à leurs héros favoris en n’oubliant surtout pas de s’amuser, pour le troisième, c’est l’occasion rêvée de rendre hommage à son maître « Sergio Léone ». On pourrait même dire que c’est l’occasion inespérée de s’attaquer à un genre, jusque là uniquement réservé aux américains, le Western, tout en respectant le visuel de la BD de Gosciny. Et à ce sujet la réussite est totale. Des personnages aux décors, en passant par une partie des dialogues, tout y est. La plus belle réussite étant Marthe Villalonga ( Le grand Carnaval, 83, Banzaï, 83, Au secours j'ai 30 ans, 03)dans le rôle de Ma Dalton. L’actrice ne cesse de nous surprendre, l’effet est saisissant, tout comme Gérard Depardieu dans le rôle d’Obélix, la comédienne est l’incarnation parfaite de Ma Dalton. Elle lui donne une autre dimension, qui parfois même lui permet de faire de l’ombre aux fistons. On savoure avec délectation, chacune des apparitions de la mère de ces bandits. Et les rictus se font plus francs dès les premiers mots de la matronne. Dans les incarnations, l’autre très belle réussite s’appelle Averell. Interprété par Ramzy, il devient tellement réel, que cela en est saisissant. De même que le plus jeune des Daltons, nous faisait rire de ces gaffes à répétitions, de son air complètement ahuri, et de son appétit hors norme, Ramzy ne cesse d’en faire des tonnes, son langage colle parfaitement, et sa démarche volontairement nonchalante devient un élément essentiel de son personnage. L’autre grande réussite du film réside dans les décors, ils semblent tout droit sorti de l’univers des auteurs. La petite ville fut reproduite dans ses moindres détails afin de respecter au plus près l’œuvre de Goscinny. Même les acteurs, en découvrant le décor, ne purent contenir leur émotion. Et quand bien même des problèmes climatiques, quand bien même des incendies, ou encore des problèmes de logistique comme la couleur du sable, ou les camions de l’équipe technique, le réalisateur parvient à nous emmener dans la bande dessinée.
Seulement, plusieurs choses agacent le spectateur. D’abord Eric Judor en Joe Dalton, n’arrive jamais vraiment à crédibiliser son personnage, on attend chaque fois de voir apparaître “Le Joe Dalton”, petit de taille et grand teigneux. Et le comédien, malgré des efforts louables, ne parvient pas à nous faire oublier le personnage qu’il interprète d’habitude. Les deux autres frères Jack et William(Interprétés respectivement par Saïd Serrari (Samouraï, 01 et Romain Berger) , à l’identique (voir même plus) de la BD, sont insignifiants et sans aucuns volumes.
Ensuite l’histoire, la véritable trouvaille des auteurs du livre, fut de systématiquement confrontés les Daltons au héros, Lucky Luke, tout en faisant graviter d’autres personnages, tels que Ma Dalton, ou encore le camelot ( Elie Seimoun, délirant à souhait). Dans le film, Lucky Luke interprété par Til Schweiger (Driven, 01, Le Roi Arthur, 03) est réduit au minimum syndical deux ou trois apparitions et un final, l’ensemble devient d’un coup un peu amer. S’en suit le personnage de Rantanplan, un chien affublé d’une énorme truffe, qui ressemble plus au chien des Baskerville, qu’à un animal bête et inoffensif.
Autant de personnages importants, réduit à néant par cette obsession qu’ont eu les auteurs de ce film, à incarner les Daltons à l’écran.
Enfin le plus grand désastre du projet, reste l’histoire. Le scénariste, Michel Hazanavicius (La cité de la peur, 94, Le clone, 97) semblent n’avoir jamais réussi à trouver dans 70 volumes, que contiennent les aventures de Lucky Luke et des Daltons, matière à faire un film. Ils ont donc décidé de manière bien maladroite d’écrire une nouvelle histoire (celle d’un sombrero magique) et de la même manière que le fut le premier "Asterix et Obelix"), on se retrouve face à un film bateau, avec une histoire insipide, qui ne sert qu’à présenter les personnages d’une bande dessinée, dont le succès était l’humour déguisé et la finesse. Et chacun y va de son numéro, sans jamais croire à une histoire qui effectivement n’existe pas.
En conclusion, de bonnes surprises dans ce film, qui au final se révèle bien fade, car manquant terriblement d’une histoire consistante. En fait Eric et Ramzy se sont fait plaisir en incarnant des héros de leur enfance, mais n’arrivent à nous le faire partager que pendant la première partie du film, pendant toute la deuxième, on attend que l’histoire commence. En vain.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Très nette dans la restitution des couleurs jaune et verte, fidèle à l’esprit de la bande dessinée. De quoi devenir une référence.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Bien évidement impeccable, bien que parfois trop surgonflé sur les scènes de fusillade, et sous gonflés sur certains dialogues. Mais en règle générale un bon travail et un bon rendu.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Amaray
C’est la véritable bonne idée de cette édition, des bonus à foison. Tout d’abord un making of très complet, prouvant (si cela était nécessaire) l’implication totale des humoristes dans le projet. Puis de la difficulté de certaines scènes à être tournées. Etape par étape on suit le chemin sinueux qui mena au film « Les Daltons ». Il est d’ailleurs bon de noter que deux grands gaillards comme Erik et Ramzy se retrouvent comme deux gamins devant une Marthe Villalonga, particulièrement fière de son effet. Puis une autre bonne idée, celle de faire venir un groupe d’enfants pour assister à quelques heures de tournages. Les humoristes prennent soudain tous leurs sens, et l’on se demande qui sont les enfants. Enfin, et c’est certainement la meilleure idée, proposer un jeu tout au long du visionnage des bonus pour accéder à d'autres bonus.
Très bonnes idées que ces bonus, c’est ce qu’il y a de meilleur dans ce DVD.
Bonus

Livret

Bande annonce

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Making of

Documentaire

Interviews
Com. audio

Scènes sup

Fin alternative

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Multi-angle

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Interface Rom

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Filmographies

Clips vidéo

Bêtisier

Bonus Cachés

Court Metrage