Tenchu : Fatal Shadows

Présentation

 

1998, deux titres se disputent l’honneur d’être le premier jeu d’une nouvelle catégorie de jeu : le jeu d’action/infiltration. D’un côté Metal Gear Solid (Playstation) et de l’autre Tenchu : Stealth Assassins (Playstation). Au fil du temps, chacun connu un certain nombre de suites sur divers supports et un challenger (Splinter Cell, PS2, 2003) vint rejoindre ces deux séries dans cette catégorie assez peu présente dans le paysage vidéo ludique.

Tenchu : Fatal Shadows fait donc suite à deux opus sur Playstation (Tenchu : Stealth Assassins en 1998 et Tenchu 2 en 2000), un opus sur PS2 (Tenchu : La colère Divine en 2003) et un autre sur X-Box (Tenchu : Le retour des Ténèbres en 2004)… en attendant un épisode prometteur sur PSP (déjà sorti au Japon).

Dans ce jeu, vous incarnez deux femmes ninja : Rin de Beniya et Ayame, les missions vous faisant contrôler tour à tour les deux femmes.

 

Le Jeu

 

L’action débute après que le village de Rin fût incendié et c’est sur fond de vengeance personnelle que les vies de nos deux héroïnes vont s’entremêler.

Le scénario, très basique, réserve quelques rebondissements au joueur et permet une mise en scène agréable, ce qui n’est pas si courant dans le monde du jeu vidéo.

Comme dans les épisodes précédents, vos missions vous entraîneront à pister discrètement vos adversaires, vous tapissant dans le moindre recoin obscure, filant tel un félin sur les toits des maisons, pour surgir sur votre proie au moment où elle s’y attend le moins et lui ôter la vie, ne lui laissant prononcer qu’un ultime soupire.

Dés les premiers instants de jeu, vous ne pouvez qu’être saisi par cette ambiance, vous apprenez rapidement à vous servir de votre grappin pour vous déplacer de toit en toit sans être vu ni entendu. Rapidement, vous vous mettez à surveiller les villages bien à l’abri des regards, guettant le bon moment pour agir.

A vous d’être le plus discret possible. En effet, lorsque par malchance, un garde découvre votre présence ou tombe sur un cadavre que vous avez négligemment laissé sur votre chemin au lieu de le cacher bien à l’abri des regards, le garde donne alors l’alerte et tente de vous poursuivre. Mais il est relativement aisé de se cacher le temps que la tension descende dans l’esprit du garde. Heureusement pour vous, les gardes ont la mémoire courte, à moins qu’ils ne soient trop blasés pour se formaliser devant le cadavre d’un de leur collègue, et quelques instants après, ils auront totalement oublié votre existence.

En bref, l’intelligence artificielle des personnages du jeu est des plus succinctes… dommage, à ce niveau, Metal Gear Solid va beaucoup plus loin.

Cependant, parfois le combat est inévitable et les adversaires sont suffisamment durs à battre pour vous rappeler que l’intérêt du jeu est justement d’éviter les combats. D’une manière générale, il vaut mieux toujours bien analyser la situation pour pouvoir vous cacher en attendant que votre adversaire passe au bon endroit pour que vous puissiez le tuer par surprise. Plus vous serez discret, plus vous aurez de chance de tuer votre adversaire d’un unique coup. Cette façon de jouer et de gérer les combats est la principale originalité du jeu.

 

Quoi de neuf ?

 

Comme au cinéma, réaliser la suite d’un jeu vidéo à succès est un exercice difficile. De façon naturelle, le jour cherche toujours à en avoir plus pour rassasier son appétit vidéo ludique. Ainsi, la question qui se pose rapidement est de savoir ce qu’apporte Tenchu : Fatal Shadows par rapport à ses ancêtres. Clairement, les nouveautés se font bien minces. Il y a bien la possibilité de transporter les cadavres, mais à part ça ?

Certes on contrôle de nouveaux personnages (Rin), mais ces personnages restent très proches dans la façon dont on les joue… et leur intérêt ne se limite du coup qu’au côté scénaristique du jeu. Au final, peu de changements pour un jeu qui commence à se faire vraiment vieux.

 

Conclusion

 

C’est dommage de voir une série qui a tout pour devenir culte… mais qui semble, d’épisode en épisode, se rapprocher un peu plus des abîmes. A l’heure actuelle, il ne semble plus rester à Tenchu que l’ambiance du jeu, toujours aussi réussie et qui saura toujours plaire aux fans de la culture nippone.

De plus, chaque mission se limite malheureusement à quelques sous missions, à réaliser dans l’ordre, ce qui limite énormément la sensation de liberté… surtout qu’il n’existe pas de nombreuses façons de gagner une mission donnée.

Enfin, les problèmes des épisodes précédents liés à une maniabilité loin d’être parfaite, chose aggravée par les nombreux problèmes de caméras rendent le jeu énervant par moment.

Au final, ce jeu pourra ravir les plus grands fans de Tenchu, ou éventuellement ceux qui ne connaissent pas la série et qui sauront apprécier l’ambiance. Pour les autres, il vaudra mieux passer son chemin.

Tenchu commence à vieillir ? Ses graphismes aussi. Assez grossiers, très semblables à ceux des épisodes précédents, on aurait aimé mieux. Et surtout une plus grande diversité dans les environnements proposés.

Plus gênant, l’animation n’est pas toujours parfaite. Même si la PS2 commence à se faire vieille, je sais qu’elle est capable de beaucoup mieux.

Les musiques très japonaises sont agréables. Les bruitages sont corrects. Au final, l’environnement sonore colle parfaitement au jeu. Par contre, le texte en anglais, sous titré en anglais… une traduction aurait été la bienvenue.

Des modes permettant de rejouer les niveaux du mode histoire ou de refaire les combats contre les différents bosses. C’est à peu près tout pour les suppléments. Donc, juste de quoi relancer un peu l’intérêt du jeu lorsque vous l’aurez terminé.

Par contre, les magnifiques cinématiques des précédents opus ont disparu, laissant place à des vidéos issues du jeu de qualité plus que douteuse. Une vraie honte !