Ange de feu

L’histoire

Après avoir ouvert une lettre mystérieuse, Françoise Sorel (Anne Canovas) se jette dans le vide. Son testament stipule qu’elle devra être inhumée à Castelnac, son village natal dans le Périgord. Son mari, le juge Marc Sorel (Jean-Michel Dupuis), et sa fille de 20 ans, Lola (Louise Monot), se rendent sur place. Lola cherche à comprendre ce qui a pu pousser sa mère à mettre fin à ses jours et pourquoi elle était toujours dépressive.

Lors de l’enterrement, l’accueil de la famille de Françoise est glacial. Aussi Marc décide-t-il de rentrer immédiatement à Paris. Lola décide toutefois de rester sur place pour en apprendre plus sur le passé. Malheureusement, un meurtre est commis dans l’hôtel où elle loge. Noël Courtal (Frédéric Diefenthal), un flic de la Crime, soupçonne aussitôt Lola…

A propos du film

Cette minisérie en deux épisodes de 90 minutes a été commandée au réalisateur Philippe Setbon en 2005. Au départ, France Télévision lui demande de créer une saga en cinq épisodes, mais à peine le scénario écrit, la chaîne s’est ravisée pour demander à ce que la production soit ramenée à deux épisodes. Avec sa co-scénariste, Isabel Sebastian, Philippe Setbon a donc condensé son histoire et éliminé tout ce qui était superflu. Finalement, c’est grâce à cela que le film a gagné une dynamique sans aucun temps mort.

Pour le casting, le réalisateur souhaitait que les deux acteurs principaux, Lola et Alex soient joués par de jeunes acteurs qui puissent être totalement identifiés au rôle. Son choix s’est porté sur Louise Monot qui a déjà joué de petits rôles secondaires dans plusieurs séries françaises, comme "Louis la brocante" ou " Les Cordier, juge et flic", et Marc Ruchmann qu’il avait remarqué dans « 5x2 » de François Ozon. Quand à Frédéric Diefenthal, le réalisateur avoue l’avoir choisi pour son aspect ‘mystérieux et renfermé’ hors de l’écran, qui correspondait bien au personnage de ce policier au lourd passé.

Situé dans le Périgord, le film n’a été tourné que deux semaines sur place, de quoi filmer les extérieurs et les spectaculaires vues d’hélicoptère qui servent de transitions entre les scènes importantes du film. Le reste du film a été réalisé dans le Vexin, près de Paris, mais Philippe Setbon est parvenu à rendre cette astuce totalement invisible. Le réalisateur a aussi souhaité utiliser de vrais techniques de ‘grand’ cinéma pour son tournage, utilisant des effets de demi-objectifs pour avoir deux personnages nets dans deux plans différents de l’image où un système de zoom sur téléobjectif pour marquer certains effets psychologiques des personnages. Avec son monteur Jean-Daniel Fernandez, il a également joué sur les couleurs et les rendus pour marquer les scènes où les personnages ont des réminiscences du passé.

Critique subjective

Philippe Setbon a réussi son pari de proposer un film de qualité pour la télévision et une histoire qui tient la route et qui doit surtout son originalité à l’imbrication de plusieurs intrigues qui se sont rejointes tragiquement vingt ans auparavant. Mais la grande réussite de cette minisérie tient surtout dans l’excellente prestation des acteurs. Louise Monot incarne parfaitement le rôle difficile de cette jeune fille qui cherche irrésistiblement à découvrir son passé, sans vraiment se soucier des conséquences que cela aura sur sa propre vie. Marc Ruchmann cultive à merveille l’ambiguïté entre une douce innocence et une rage qui le mène aux pires extrémités. Quant à Frédéric Diefenthal, après ses rôles assez pauvres dans les différents ‘Taxi’, il surprend avec une prestation très inspirée et une profondeur qui se dévoile peu à peu durant le récit.

On regrettera juste que le réalisateur n’ait pas poussé assez loin le réalisme sur des détails qui fâchent, même s’ils servent son scénario. Il est ainsi totalement irréaliste de voir un juge d'instruction enquêter lui-même ou de voir un policier de la Crime accompagner des gendarmes et même avoir son bureau dans une gendarmerie ! Il est aussi de la responsabilité du monde du spectacle de ne pas donner une image totalement farfelue de la police et de la justice, surtout quand les spectateurs prennent ce genre de représentations pour argent comptant.

Mais ne boudons pas notre plaisir, si vous avez raté la diffusion de cette série sur France Télévision, foncez acheter ce coffret DVD qui vous fera passer un très bon moment, d’autant que la qualité technique est au rendez-vous ! Pour ceux qui ont déjà vu et apprécié le film, le suspens est terminé, mais la prestation des acteurs vaut bien de nouveaux visionnages, d’autant qu’on profitera ici d’une véritable diffusion en 16/9^ème et d’une piste sonore d’une qualité que la télévision n’égale pas encore.

L’image du film est très belle et surtout elle ressemble beaucoup plus à celle d’un film qu’à celle d’une série télévisée. On retrouve un petit grain cinéma très appréciable et des prises de vues audacieuses. Les images aériennes du Périgord sont de toute beauté et les effets de contre-jour soulignent superbement le mystère des personnages. La recherche esthétique effectuée par le réalisateur prendra sa pleine mesure sur un grand écran, d’autant qu’aucun problème de compression ne viendra gâcher le spectacle.

Le film est proposé avec deux pistes sonores françaises : Dolby Digital 5.1 ou PCM stéréo. Si la seconde sert surtout la musique, mettant en exergue les moindres nuances des instruments, la première est la plus à même de plonger le spectateur au cœur du spectacle. Dans les deux cas la dynamique est très bonne et les dialogues sont toujours parfaitement compréhensibles. La piste en 5.1 ajoute de nombreux petits effets surround et une excellente spatialisation.

France Télévision propose des menus animés qui reprennent des scènes du film sur un fond musical. Les suppléments, assez maigre en quantité, sont répartis sur les deux disques :

DVD 1

Promo réelle : C’est une longue bande annonce de deux minutes et demi. Elle ne présente pas grand intérêt mais est suffisamment bien montée pour ne rien dévoiler de l’histoire, ce qui est assez rare pour être souligné !

DVD 2

Interview (10 minutes)

Lors de cet entretien, Philippe Setbon (réalisateur) et Jean-Daniel Fernandez (monteur), parlent de cette minisérie. Le réalisateur revient sur l’écriture du scénario, le tournage et dévoile ses choix de prises de vues et quelques-unes des techniques qu’il a employées. Le monteur explique comment ont été traités les flashbacks dans la seconde partie.