France Gall : Bercy 93

France Gall

Isabelle Gall naît le 7 octobre 1947 à Paris dans une famille de musiciens. Sa mère est chanteuse et son père a écrit des chansons pour Aznavour et Piaf. Dès son enfance elle fréquente les stars du music-hall de l’après-guerre. Elle apprend aussi le piano et la guitare. À 15 ans, elle enregistre ses premiers 45 tours, poussés par son père et ses deux frères. Galvanisée par ces premiers succès, elle change son prénom en ‘France’ et quitte le lycée pour partir en tournée et enregistrer des disques.

Alors qu’elle passe en première partie de Sacha Distel avec son tube « Sacré Charlemagne », elle rencontre Serge Gainsbourg qui lui écrit « Poupée de cire, poupée de son ». Avec cette chanson, elle gagne le concours de l’Eurovision en 1965 et dans la foulée, Gainsbourg lui écrit « Les sucettes » qui vont forger à la chanteuse une image de jeune écervelée, coupable, selon les journalistes, de jouer la lolita sur cette chanson assez ambiguë. Affectée par ces attaques médiatiques, France Gall quitte le devant de la scène.

Elle devient le compagnon de Julien Clerc avant de rencontrer Michel Berger en 1974. Celui-ci est alors directeur artistique chez WEA et entre eux c’est le coup de foudre. Chanteur et compositeur, Michel Berger se met à écrire pour la femme de sa vie en commençant par « La déclaration », qui va complètement relancer la carrière de la chanteuse. Le couple enchaîne les tubes et France Gall est partie prenante au fantastique succès de la comédie musicale « Starmania » coécrite par Luc Plamandon et Michel Berger en 1978.

Après une brève éclipse lors de la naissance de sa fille Pauline, France Gall sort, en 1981, l’album « Tout pour la musique » qui n’est qu’une succession de tubes avec « Résiste », « Diego » ou « Donner pour donner ». Couple modèle, France Gall et Michel Berger se font surtout remarquer par leur activisme dans l’humanitaire, en particulier dans la lutte contre la faim en Afrique. L’album « Babacar » témoigne de cette implication et d’une volonté de dénoncer le racisme.

En 1992 sort un album évènement : « Double-jeu » qui voit France Gall et Michel Berger chanter ensemble et parvenir à une harmonie musicale supérieure à la simple somme de leurs talents. Malheureusement, en août 1992 c’est le drame : Michel Berger décède d’un arrêt cardiaque, laissant France Gall dans une détresse extrême. Rassemblant tout son courage, elle effectue seule une tournée qui sera aussi un hommage à Michel Berger et qui voit son apothéose lors du grand concert de Bercy que l’on retrouve sur ce DVD. 

Bercy 93

Le concert de 1993 à Bercy est donc surtout un concert d’hommage à Michel Berger, mais c’est aussi la tournée pour l’album « Double-Jeu ». France Gall y met tout son cœur, malgré le concert du sein qui la ronge et la tristesse qui ne la quitte jamais vraiment. Respectueuse de son public, elle se donne à fond et interprète ses plus grands succès :

1- Laissez passer les rêves
2- Bats-toi
3- Paradis blanc
4- Cézanne peint
5- Les élans du cœur
6- Évidemment
7- Débranche
8- La déclaration d’amour
9- Si maman si
10- C’est difficile d’être un homme aussi
11- J’ai besoin de vous
12- Il jouait du piano debout
13- La minute de silence
14- La négresse blonde
15- Mademoiselle Chang
16- Ella, elle l’a
17- Jamais partir

 

Critique subjective

Ce concert est une réussite au point de vue musical. Les amateurs de France Gall y retrouveront les plus belles chansons composées par Michel Berger, parfois dans de superbes versions. On a ainsi droit à une très belle version jazzy de « La déclaration d’amour » avec de superbes solos des musiciens qui entourent la chanteuse. On apprécie d’ailleurs particulièrement la qualité de l’interprétation du quartet pianiste, batteur, guitariste et bassiste. France Gall, un peu prise par l’émotion lors des premières chansons, trouve rapidement son rythme et se montre particulièrement à l’aise en seconde partie de concert, surtout lorsqu’elle est rejointe par toute une troupe de danseurs. L’émotion est palpable, mais jamais on ne sombre dans la tristesse. Un DVD de qualité qui mérite amplement de figurer dans toute DVDthèque d’un fan de France Gall ou de Michel Berger.

L’image de ce concert de 1993 est assez décevante. Le monteur a choisi d’intégrer de nombreuses scènes des coulisses durant les chansons du début et d’après entracte. Comme ces images étaient tournées par une simple caméra vidéo en 4/3, l’ensemble du concert conserve ce format alors que tout ce qui se passe sur scène est en 16/9^ème avec des bandes noires ! Ce choix, déjà critiquable, s’accompagne d’un transfert souvent limite, avec des couleurs souvent trop saturées et imprécises. La compression n’est pas non plus faite pour rehausser la qualité de l’ensemble, avec des artefacts très visibles (surtout dans « Paradis blanc » vers 13 minutes) et même des effets de bandes colorés sur le pantalon à rayures de la chanteuse (dans la seconde partie du concert). Heureusement que la définition reste correcte et permet de voir de nombreux détails lors des gros plans sur France Gall ou sur ses musiciens.

Warner Vision nous propose deux pistes sonores sur ce DVD : Dolby Digital 5.1 ou PCM stéréo. La comparaison des deux pistes sonores n’est pas facilitée par l’énorme différence de niveau sonore : la piste PCM est à au moins 6 dB au-dessus de la piste Dolby Digital ! A l’écoute, il semble bien que le concert a été enregistré en stéréo et a subit une remastérisation en 5.1 pour ce DVD. Même si la qualité de ce travail n’est pas à mettre en cause, apportant en particulier une belle spatialisation enveloppante, la différence de compression est très nettement à l’avantage de la piste PCM. Cette dernière propose une finesse supérieure dans les hautes fréquences, tout en offrant des basses puissantes et en mettant en valeur la voix de la chanteuse. Si vous disposez d’un amplificateur Home Cinéma, un passage de cette piste PCM en Dolby Pro-Logic 2 Music vous donnera un résultat bien supérieur à la piste Dolby Digital 5.1 !

Pour ce DVD, Warner Vision France nous propose des menus très simples, mais sonorisés. Malheureusement, en dehors du chapitrage par chanson, il n’y a aucun supplément.