La chambre du fils (La habitacion del niño)

L’histoire :

Juan et Sonia viennent d’avoir un bébé et de faire l’acquisition d’une vieille maison dans un quartier bourgeois de Barcelone. Dès leur première nuit dans les murs, ils assistent à des phénomènes surprenants. Juan se met alors en quête d’explications.

Critique subjective :

2005. Désireux de profiter du succès de Masters of horror et de renouer avec un ancien succès de la télévision ibérique (la série Historias para no dormir), le producteur Julio Fernandez lance Peliculas para no dormir, une anthologie de films fantastiques destinés au petit écran. Persuasif, Fernandez parvient à rallier à sa cause toute la fine fleur du cinéma de genre espagnol (seul absent notoire : Alejandro Amenabar). Les six métrages qu’il finance seront ainsi mis en scène par Mateo Gil, Alex De La Iglesia, Enrique Urbizu, Paco Plaza, Narciso Ibanez Serrador et Jaume Balaguero. Excusez du peu.

Plus encore que celui de Balaguero, le nom d’Alex De La Iglesia apparaît comme l’incontournable de la liste. Impossible en effet de se dispenser de celui à qui l’on doit des perles comme Action mutante et Le jour de la bête. Si ses incursions dans le fantastique commencent à dater (les deux films remontent à 1993 et 1995) et que le réalisateur semble désormais plus attiré par le rire que par l’étrange (Morts de rire, Le crime farpait), De La Iglesia répond toutefois présent pour Peliculas para no dormir. Il y voit l’occasion d’exhumer un script écrit il y a plusieurs années et de retrouver le genre qui a lancé sa carrière. Résultat : La habitacion del niño (titre français malheureux : La chambre du fils).

La Chambre du fils est une histoire de maison hantée. S’il va sans dire que s’attaquer à ce sous-genre usé jusqu’à la corde avait tout d’une gageure, force est de constater que Alex De La Iglesia s’en sort relativement bien à l’arrivée. Pas de révolution narrative ou visuelle au tableau mais un film simple qui possède d’indéniables atouts, tant au niveau du fond (utilisation de certaines théories de la physique quantique) que de la forme (exemple : le moniteur vidéo qui permet d’entrevoir une réalité parallèle, une idée toute bête mais très efficace à l’écran). Si l’on peut reprocher au film son démarrage trop long (surtout sur une durée de soixante-seize minutes), il se bonifie au fil d’un crescendo qui nous emmène jusqu’à un dénouement nerveux et un final grinçant.

Verdict :

Titre mineur dans la filmographie de Alex De La Iglesia, La habitacion del niño n’en demeure pas moins une petite oeuvre fantastique divertissante qui apporte quelques gouttes de sang neuf au film de maison hantée, un pari qui était loin d’être gagné d’avance.

Une image très soignée à tous les niveaux. Piqué extrêmement précis, colorimétrie impeccable et compression invisible sont de la partie. On découvre le métrage dans les meilleures conditions possibles, rien à redire.

Deux pistes Dolby Digital 2.0 (en espagnol et en français) assez immersives. L’ensemble est cristallin, bien spatialisé et énergique (le caisson de basses est affairé). Une petite préférence pour la piste en version originale qui présente plus d’ampleur que la VF (dont les doublages tiennent la route).

 

Aucun supplément (les bandes annonces mentionnées sur la jaquette manquent à l’appel).