L’idole des jeunes, et un petit peu des moins jeunes maintenant, vient de remplir le Parc des Princes pour ses 50 ans. Il lui faut un nouveau défi. Et s’il tentait de remplir une salle sur le sol de son Amérique rêvée ? Ses fans seront-ils prêts à casser leur tirelire pour le suivre dans ce projet un peu fou ? La réponse est oui, car plus de 5000 personnes vont traverser l’Atlantique pour atterrir à Las Vegas, ville du jeu et des plaisirs…
Le Bon Temps du Rock ‘n’ Roll !
Toue la musique que j’aime, elle vient de là, elle vient du…Blues. Et bah non du Rock. J’entends déjà pinailler. « Trois accords de blues et ça devient du rock (il suffira de trouver les mots qui choquent) » C’est vrai. Mais Johnny n’est pas venu à Vegas pour jouer au poker avec son pote Bruel ou pour retrouver la trace de Grissom et de ses Experts, ni pour rendre un hommage à la musique popularisé par Muddy Waters, John Lee Hooker ou B.B. King. Il est venu pour jouer du Rock ‘n’ Roll, le vrai, celui des origines, le son révolutionnaire du monde de la musique, et du monde tout court en 1956.
Du rock donc. Des reprises de classiques, de Johnny Be Good à Money Honey. Mais Johnny a décidé d’adapter ces chansons en français. Donc plutôt Johnny Reviens ! à Monnaie Monnaie en fait. Pourquoi pas. Pourtant, la langue de Molière, contrairement à la langue de Shakespeare, n’est certainement pas l’idiome idéal pour ce type de chansons. Quand il s’agit de raconter la vie de tous les jours, de sa virée au supermarché ou de sa relation particulière avec Fanny Ardant, ça va. Mais quand il s’agit de narrer ses problèmes avec les filles ou de faire la fête le week-end, ça passe un peu moins bien. Heureusement, quelques perles comme Blue Suede Shoes ou Tutti Frutti seront délivrées dans leur langue d’origine.
Comme d’habitude (ah non ça c’est un autre chanteur !), Johnny s’est entouré de très bon musicien, avec les fidèles Robin Le Mesurier (à la guitare) et Christophe Dupeu (à l’harmonica), mais l’ensemble n’est pas aussi péchu qu’à l’accoutumée, délivré sur un ton un peu trop monocorde, sans réel temps fort suivi de douces accalmies. Le territoire américain, le voyage ? Ou bien tout simplement Johnny ? Car, hélas, le chanteur à la nationalité changeante, ce soir là, était malade. Or impossible de repousser le show. Les fans ont avalé des milliers de kilomètres, et il n’est pas question de les décevoir. La voix, pour une fois, n’a pas la même force ou la même exactitude, surtout si on connaît bien le chanteur. Attention, on a toujours le droit à l’organe énorme sachant si bien vanter les lunettes, mais on l’a connu plus en forme. C’est qu’avec Johnny on devient vite exigeant…
Habitué à des concerts énormes, se retrouver face à une bonne prestation, sans plus, surprend quelque peu. Mais c’est à vous de voir…
Set List : Je Sais que tu ne Peux pas Trouver mieux Ailleurs / Rock’n’Roll Man / La Terre Promise / Rien que Huit Jours / Pour moi tu Es la Seule / La Ville des Ames en Peine / Memhis Est loin d’ici / Miss Claudie / Dans le Bayou / Jolie Petite Rock’n’rolleuse / Quand ça vous Brise le Cœur / Chanter pour toi / Gabrielle / Comme un Roc / Sur la Route de Memphis / Hi Heel Sneakers / Johnny, Reviens ! / Frankie et Johnny / Je Vais te Secouer / Requiem pour un Fou / Rouler sur la Rivière / Monnaie Monnaie / Je Suis Né dans la Rue / Oh Carole / Toute la Musique que j’Aime / Tes Tendres Années / Blue Suede Shoes / Tutti Frutti
A l’image de Johnny, un peu malade. De gros problèmes de définition. Les arrière-plans sont très mal définis. Pour le reste c’est correct, mais on a le droit à la qualité d’une bonne VHS, tout au plus. Insuffisant.
Trois pistes proposées, un DTS, un dolby digital 5.1 et une piste stéréo.
La palme revient au DTS. Une très bonne dynamique et une bonne spatialisation, mais le surround un peu faible. Le son provient essentiellement des enceintes de devant. On capte de temps en temps le bruit du public, mais on pouvait s’attendre à mieux.
Le dolby 5.1 s’en sort correctement, mais avec une dynamique moins performante et un son un peu moins précis.
Quant au stéréo, il remplit son cahier des charges, avec notamment un son bien puissant.
Après avoir passé des menus statiques et moches, vous aurez le droit à un making-of très intéressant. Un documentaire retraçant l’évènement à partir des repérages jusqu’au concert, en passant par les réunions, les répétitions, l’installation du matériel et le voyage des fans.