Bête de scène malgré son âge, pape du rock'n roll comme James Brown l'était pour la soul, Meat Loaf, lors de sa dernière tournée, dans un concert enlevé entre performance musicale et championnat d'acting.
J'ai connu Meat Loaf à travers le Rocky Horror Picture Show où il incarnait le rôle d'Eddy, je l'ai retrouvé dans Fight Club en Bob aux gros seins et dans divers autres rôles qui pourraient éclipser ce que l'homme est avant tout : un fabuleux interprète de rock'n roll, un show man de génie, qui se donne à 100%, tel le petit démon sur la couverture du DVD.
Mais ce que je n'avais jamais vu, c'était l'homme en concert. Et c'est là qu'on voit que Meat Loaf ne met pas de frontière entre son métier d'acteur et celui de chanteur. La première partie du concert ressemble d'ailleurs plus à une comédie musicale (ma foi fort grivoise et vulgaire) qu'à une simple interprétation, ce qu'en général on s'attend à voir lors de ce genre de spectacle. Si je n'ai jamais été un grand fan du rock'n roll de Meat Loaf, je dois avouer que ça balance grave, entre solo mytho (comprendre par là quand le guitariste se lance dans des improvisations dignes d'un concert au stade de France) et hurlements hystériques. Qui aurait pu croire que le rock était encore aussi vivant? Le gros Loaf, tel Monsieur 100 000 volts (dont je parlais un peu plus tôt), ne fait pas que se déplacer sur la scène. Il l'occupe toute entière, gesticulant, apostrophant le public, en perruque ou en costume scintillant, il déchaîne la foule tel un Bill Kaulitz, le chanteur de Tokio Hotel, émoustillant les fillettes de 45 ans, à la différénce près que le Meat à du talent lui. C'est de la bombe bébé !
Voilà pour le concert, sur le premier DVD. La deuxième galette contient un documentaire nous montrant le rocker sous un tout autre visage : dur, exigeant, soupe au lait, Meat Loaf se révèle être un personnage exécrable, ou attachant, en tout cas, ni noir ni blanc. Horrible de mauvaise foi avec ses choristes (avec le classique : "Dis, Meat Loaf, je pensais que je pourrais faire ça" et l'autre lui répondant: "Oui bien sûr, c'est ce à quoi je pensais"), il s'avère être d'une franchise pragmatique alors qu'on lui demande pourquoi il reprend Gimme Shelter des Rolling Stones : le public l'adore et ça vend. Mis à part ça, le documentaire reste très classique, tout comme le personnage. Enfance difficile, rockeur acharné, son entourage disant de lui qu'il est un homme génial et inattendu, on est face avant tout à une featurette pour fans insatiables. Intéressant.
Verdict:
A déconseiller à ceux qui n'aiment pas le show à l'américaine et qui trouvent le rock ringard et dépassé. Pour les autres, un show démesuré, entraînant, qui fait bouger les fesses . Rock'n roll is not dead, put on your blue suede shoes.