Masters of horror : saison 2

Koiksé les Masters of Horror ?
Souvenez vous des Contes de la Crypte ou mieux, des Creep Show, ces séries déjantées, décalées et délicieusement morbides. Ceci étant fait et partant du principe que la tv était de plus en plus trash, une nouvelle série a vu le jour il y a 2 ans : Masters of Horror. 13 épisodes réalisés par 13 réalisateurs, maître dans l'art d'horrifier par écran (petit ou grand) interposé, où le suggéré n'existe pas. Tout y est cru et volontairement glauque. La première saison était globalement merveilleuse d'imagination, qu'en est il de la seconde que nous retrouvons en coffret chez Universal ?

Saison 2, on prend les même et on recommence ?
Et bien non... enfin pas tout à fait (il reste quelques rescapés) mais pour tout dire on aurait préféré ! Les scénarii de la saison 2 sont sur le fond intéressant, mais sur la forme on s'ennuit, à quelques trop rares exceptions.
Faisons un petit tour rapide des épisodes, la plupart de ceux ci ne méritant pas plus d'attention.
DVD 1 - Les forces oscures (Tobe Hooper)
Une famille dîne pour l'anniversaire du papounet. Mais celui-ci préfèrera exploser le ventre de sa femme au dessert à coup de fusil plutôt que de souffler ses bougies. Le fils réussit à s'enfuir, mais l'esprit maléfique qui force les gens à s'entre tuer survit...
1 heure d'ennui profond, de clichés et de mauvais jeu d'acteur. Suivant !

DVD 1 - Une famille recomposée (John Landis)
Harold est un homme jovial, vivant dans une maison jumelle dans une banlieue sans problème. Mais Harold a un secret : il se "fabrique" une famille en tuant des gens et les utilisant tels des poupées une fois que leur squelette a été débarassé de toute chair putréfiante. Un jeune couple, David et Celia, emménagent en face de chez lui. Harold tombe alors amoureux de la belle Célia.
Pas de monstre au sens fantastique du terme ici, mais au sens psychiatrique. Harold est le voisin sans histoire que chacun peut connaître, c'est ce qui effraie. Landis a, comme dans la saison précédente avec Deer Woman, réussi son épisode grâce à une réalisation simple et soignée, un scénario efficace. Si seulement toute la saison avait été de cette qualité...

DVD 2 - V comme vampire (Ernest Dickerson)
Justin et Kerry jouent aux jeux video, Doom 3 sur Xbox360 pour Dédé, un jeu sur Sony PSP pour Justin. Ce dernier est en froid avec son père et une discussion téléphonique se passe mal. Ennervé, il propose à Kerry de se surpasser et lui propose, pour se changer les idées, d'aller en skate à la morgue voir le corps de Billy Redford. Ce qu'ils y découvrent ne sont pas que des corps, mais un vampire assoiffé de sang à qui Kerry ne pourra pas échapper.
Une histoire de vampire classique, trop classique, dans laquelle on retrouve un Mikael Ironside pataud en vampire maître. Si le début de l'épisode semble partir sur une base pleine d'humour, il sombrera malheureusement par la suite dans un sérieux plus qu'ennueux. Passons à la suite sans attendre, encore 1h de perdue.

DVD 2 - Un son qui déchire (Brad Anderson)
Larry Pearce est doté d'une faculté auditive exceptionnelle. Il est responsable d'une plateforme de support téléphonique. Son job est de veiller à ce que la qualité des réponses données aux clients qui appellent soit irréprochable. Pour celà il zappe de ligne en ligne, tranquant l'intonnation irritée et coupe la conversation le cas échéant. Lorsque son fils Mikael meurt d'une tumeur, l'homme perd pied et son accuité auditive devient un calvaire.
Encore une histoire de folie, mais quelle histoire ! Magnifiquement joué et mis en scène, cet épisode sera le meilleur de la saison, sans aucune contestation possible.

DVD 3 - Pro-Life (John Carpenter)
Une jeune femme court vers une clinique d'avortement, visiblement pousuivie par une camionnette rouge. Les docteurs l'examinent et se rendent compte d'une anomalie qui ne sera pas la dernière...
Une histoire dans laquelle un homme pieu obéis aux ordre de Dieu et fait tout pour protéger l'étrange enfant à naître. Mouais... Allez, suivant ! NB : pour une fois, John Carpenter n'est pas aux commandes de la bande originale d'une de ses réalisations ! Non, il l'a laissée cette fois à un certain Cody Carpenter, son fils, qui avait déjà écrit pour lui celles de Vampires, Ghost of Mars, et de l'épisode de papounet lors de la première saison des Masters of Horrors : Cigarette Burns (un des meilleurs épisodes de la saison)

DVD 3 - J'aurai leur peau ! (Dario Argento)
Feldman, un fourreur créateur comme tous les autres, est à la recherche de LA fourrure. Non seulement pour devenir un homme riche, mais aussi pour séduire Shanna, une magnifique prostituée. C'est alors que Jameson et son fils tombent sur un nid de ratons laveurs dont la peau pourrait faire leur fortune...
Dieu Argento est retour ! Osana au plus haut des cieux ! Voilà l'épisode qui vous fera aimer toute la saison. Sombre, effrayant, gore, tout est là. Allez tiens, je me le remets.

DVD 4 - La guerre des sexes (Joe Dante)
Dans le sud des Etats Unis, un homme sans histoire tue sa femme. C'est bientôt tous les hommes de sa région qu tueront les femmes de leur entourage, invoquant une ordre divin. Une équipe de médecins est alors appelée à la rescousse.
Joe Dante aime parler de ce qui fache. Il s'en prend ici à la religion et à ce qu'elle peut engendrer. Un épisode intéressant sans toutefois être exceptionnel, qui tient le spectateur jusqu'à la fin. A noter un Jason Priesley crédible tout du long.

DVD 4 - La muse (Mick Garris)
Rob Hanisey, un jeune écrivain en mal de publication, s'installe à Highberger House, une résidence dédiée aux personnes n'ayant pas encore publié tenue de main de maître par Mme Bloom. Lors de la première nuit, il entend des bruits étranges dans le couloir, et une jeune femme fait son apparition dans l'escalier, lui demandant de l'aide.
Une histoire de Clive Barker, ça ne peut être qu'intéressant. Un épisode réalisé par Mick Garris, ça attire cependant beaucoup moins... Une agréable surprise cependant, le créateur de la série ayant visiblement été inspiré par cette histoire dans l'histoire.

DVD 5 - Pechers de jeunesse (Tom Holland)
Il est visiblement tard dans la nuit. Un petit garçon est en pyjama, dehors et tient une glace à la main. Son père lui demande de ne pas la manger, visiblement affolé. Le bambin n'écoute rien, croque dans le batonnet, et fait fondre son géniteur... Tous les amis du père, visiblement liés par un pesant secret se retrouvent alors pour son enterrement.
Une histoire de malédiction issue d'une erreur de jeunesse. Rien de bien original, rien de bien effrayant, mais un épisode qui se regarde sans aucun problème jusqu'à la fin.

DVD 5 - Le chat noir (Stuart Gordon)
Edgar Alan Poe, célèbre poète qu'il en est, est amoureux mais sa femme est gravement malade. Sans argent et imbibé d'alcool, il sombre dans le délire.
Inspiré d'une nouvelle d'Edgar Alan Poe lui même, le père de Re-Animator s'en donne à coeur joie pour cet épisode reposant en grande partie sur un Jeffrey Combs étonnant de crédibilité.

DVD 6 - Georges le Cannibale (Peter Medak)
Il fait nuit noire sur cette petite route de campagne. Une jeune fille marche, appeurée. Une voiture la dépasse sans soucis. Un peu plus tard 2 cavaliers sortis tout droit du passé se lancent à sa poursuite et la décapitent. Un jeune héritier et sa famille trouvent dans la cave de la grand mère fraîchement décédée un portrait de Geoges Washington cachant une note laissant à penser qu'il aurait été cannibale...
Heureusement que l'idée et la chute sont là pour sauver une réalisation médiocre et des acteurs qui ne le sont pas moins ! Une bonne dose de folie pour un final grandiose en tout cas.

DVD 6 - Mort clinique (Rob Schmidt)
Un couple en crise, un accident, la femme brune et est dans le coma et l'homme volage reste en vie. Et devinez quoi ? GAGNE ! La femme vient le hanter !
Le pitch est-il assez clair ou est il besoin de préciser que cet épisode n'est en rien intéressant ? Si vous avez le courage de le regarder jusqu'à la fin, vous découvrirez pourtant qu'il aurait pu être un des meilleurs épisodes de la saison si les 2 premiers tiers avaient été correctement traités. Quel gachis...

DVD 6 - Croisière sans retour (Norio Tsuruta)
Un jeune avocat américain habitant Tokyo est hanté par la mort de son frère qu'il aurait pu éviter. Il est aussi l'amant de la femme d'un de ses clients qui lui propose justement de faire un tour en mer avec lui. Aurait il tout découvert ?
Voici la caution japonaise de la saison. A une grosse différence cependant : La Maison des Sévices que nous avait servie Takashi Miike était époustouflant, alors que là... Le réalisateur du pathétique Ring 0 nous sert une énière histoire de fantome vengeur / moralisateur. Une nouvelle goutte d'eau dans cet océan déjà trop plein.

Pour conclure
Vous l'aurez compris, il y a vraiment de tout dans cette saison des Masters of Horror. Le nom devient donc bien galvaudé... Si la saison 3 ne redresse pas la barre, la série risque de sombrer tel un Titanic que quelques chef d'oeuvres ne pourront pas sauver.

Visiblement, l'enregistrement des épisodes n'a pas été fait en HD. On se retrouve selon les épisodes avec une image allant de bonne (mais pas trop) à tout juste passable. A l'image de la qualité globale des épisodes finalement.

Ce qu'on ne pourra pas enlever à cette sortie, c'est l'homogénéité de sa qualité : une saison passable, une image passable, et un son... devinez... OUI !! passable. Quel gachis...

L'édition que nous avons eu entre les mains est un test pressing. Pas de sérigraphie donc, pas de fioriture, ni même de bonus alors que l'édition commercialisée est visiblement bourrée de bonus.

On peut tout de même parler des bande annonce de la série proposées (à l'identique) sur chacun des DVD ainsi qu'en bonus caché le script au format texte de chaque épisode.

Niveau menus, rien de bien envoutant : 2 ou 3 épisodes par DVD accessibles via une interface austère et sonorisée.