L’histoire :
De retour dans sa ville natale, Nick Prescott va chercher à mettre hors d’état de nuire les hommes qui ont tué son père.
Critique subjective :
Affichant une croissance exponentielle, les suites de films sont devenues l’un des credos majeurs de l’industrie cinématographique hollywoodienne. Certes, le phénomène ne date pas d’hier, mais il s’est indéniablement accentué ces dernières années. Manque de scénarios novateurs ou frilosité des producteurs ? Les deux éléments semblent peser dans la balance. Toujours est-il que, déjà très friand du procédé, le marché du direct to video l’exploite d’autant plus. Désormais, même le moindre actioner faisandé a droit à sa séquelle. C’est le cas avec Tolérance zéro (déjà remake d’un film de 1973 !) qui donne lieu, aujourd’hui, à un second opus bien ramolli du bulbe. Notons qu’au-delà du pur argument commercial, le terme de suite est un peu fort, voire carrément usurpé dans la mesure où Tolérance zéro 2 n’a pour réelle filiation qu’un scénario assez proche de celui de son prédécesseur, un script qui était déjà mince comme du fil à couper le beurre.
On se souvient que le premier Tolérance zéro avait pour vedette le roi du haussement de sourcil : l’ex-catcheur Dwayne « The Rock » Johnson. Et qui de mieux pour le remplacer que l’impavide Kevin Sorbo avec son air ahuri et sa tension indéfiniment bloquée à deux ? Kevin Sorbo, l’acteur qui donne toujours l’impression de s’être réveillé il y a cinq minutes. Kevin Sorbo, la tête d’affiche « charismatique » de la série Hercule (du lourd on vous dit …). Heureusement pour lui, le niveau global d’interprétation de Tolérance zéro 2 semble comme calé sur le sien, soit proche du néant. Dans Walking tall : the payback, l’ami Kevin incarne Nick Prescott, le fils d’un shérif s’étant fait expédier ad patres pour une histoire de gros sous. Pas content du tout, Nick revient dans sa ville natale avec l’idée de neutraliser la vilaine bande qui a tué son papa et de mettre fin à la corruption ambiante (des industriels peu scrupuleux tirent les ficelles depuis Dallas). Suivront des situations prévisibles et répétitives, le gros du métrage étant constitué de séquences où les personnages antagonistes passent leur temps à s’intimider (mention spéciale au passage de l’enterrement où Sorbo est à peu près aussi crédible que le serait Francis Huster dans le costume de Spiderman), tout cela pour ne s’affronter finalement que très peu. Et ce n’est pas du côté des scènes d’action que le film trouve son salut : elles s’avèrent mollassonnes (cf. la bagarre dans le bar) et / ou un tantinet risibles (le personnage principal allant combattre les méchants sur son cheval).
S’il y a cependant une chose à sauver dans Tolérance zéro 2, c’est bien une pure ambiance redneck. L’action se passe à Boone, un obscur patelin texan qui fleure le terroir américain à plein nez. Au programme : défilé de péquenauds hirsutes aux tronches tannées par le soleil et atmosphère parfois bien moite. Bienvenue à Plouc-City, USA. Un peu plus et l’on pourrait humer la sueur, la bière et la bouse de vache.
Verdict :
Film d’action mou et beauf, Walking tall : the payback ne revêt donc guère d’intérêt. On notera toutefois que les producteurs doivent penser qu’ils détiennent là un précieux filon puisqu’un troisième opus, toujours signé Tripp Reed, est déjà en route. Sacrée franchise !
Une image de belle tenue. Le master est propre, bien contrasté et respectueux des couleurs du métrage. Seul petit bémol : une compression parfois légèrement apparente à l’écran mais qui ne gâche jamais le visionnage pour autant.
Des pistes dolby Digital 5.1 qui brillent par leur dynamique estomaquante, la palme revenant à la gestion sonore des explosions (l’une d’elles arrive sans crier gare et peut susciter un sérieux sursaut). Le reste est également de qualité avec une clarté indéniable et une spatialisation au poil.
- Scènes coupées (8 minutes) : Six scènes dispensables.
- Bandes annonces (8 minutes) : « Bientôt disponibles en Blu-Ray », Spiderman 3, Rédemption – Gridiron gang, Les fous du roi.