World In Conflict

World In Conflict (WIC) est sans aucun doute le jeu de stratégie en temps réel (STR) du moment. Si vous êtes passionnés de tactique, il ne peut et ne doit pas être absent de votre ludothèque. Que les hostilités commencent !

Le type STR est en recul face aux assauts des derniers « first person shooter (FPS) » plus en vogues. Les éditeurs se régalent en lançant sur les consoles « next gen » les derniers gros titres (Gears of war et bientôt Jéricho et Halo 3), face à cela le STR ne trouve réellement sa place que sur PC. La lutte est donc âpre pour retrouver une place qui fût il y a quelque temps prépondérante. World In Conflict relève le gant, l’éditeur Sierra et les studios Massive Entertainment ont fourni des efforts considérables pour ce titre.

L’histoire se répète.

La Russie est au bord de l’explosion, la course à l’armement et la conquête spatiale ont conduit ce « pays continent » dans le mur ; la famine gagne le peuple et les ressources s’amenuisent… L’URSS menace de soumettre l’Europe si des aides massives ne leur sont pas allouées.  La guerre froide devient chaude, voire brûlante. Alors que les pourparlers au plus haut niveau, sont en cours, l’Europe de l’Ouest ne voit pas venir une attaque foudroyante des Russes. Mal préparées, les forces de l’OTAN se font balayer et reculent jusqu’en France dont l’armée bat en retraite. A ce moment les USA entrent dans le conflit, re-débarquent sur nos côtes et contiennent l’envahisseur devant le port de Marseille.
Tout cela ressemble bien au comportement Européen et au « blitz » organisé par les allemands lors de la seconde guerre mondiale. Seulement les USA s’engagent cette fois-ci très tôt dans le conflit, au grand soulagement de l’Europe occidentale, et déploient massivement ses forces sur nos terres et dans nos mers, c’est une erreur !
La politique de militarisation du gouvernement américain s’est concentrée sur la défense à longue portée et le déploiement à l’étranger oubliant la protection du territoire d’une éventuelle invasion terrestre (impossible dans les esprits). La tactique Russe paye. L’invasion de l’Europe n’était pas l’objectif premier. Le gros des troupes « Soviet’ » débarque sur les côtes de Seattel, caché à bord de supers tankers, prenant à revers une armée yankee bien trop engagée en Europe et inorganisée. Les forces Russes crachent le feu et font pleuvoir la foudre au cœur des Etats-Unis ; c’est la stupéfaction, l’horreur. La troisième guerre mondiale prend une tout autre tournure. C’est alors que vous entrez en jeu, vous êtes le lieutenant Parker et il vous incombe de freiner l’avancée ennemie.

On rentre la tête dans les épaules et on avance !

Le principe du jeu est relativement basique, vous n’avez ni économie à gérer ni bâtiment à construire. A chaque début de mission, vous sont alloués des points servant à l’achat de matériel, celui-ci étant livré par parachutage en zone de guerre selon votre volonté. Si vos unités sont détruites, vos points vous sont lentement rétribués. Le choix de vos troupes est bien évidement crucial ainsi que celui du point de largage. Vous découvrirez que chaque unité a ses spécificités : vitesse, puissance… mais surtout qu’elle lutte spécifiquement contre un autre type d’armement. Il existe quatre types de force : Fantassins, Blindés, Soutien et Aérien. Chacune d’entre elles est très efficace contre certaines mais très faibles contre d’autres.
Vous aurez le temps de vous habituer aux principes tout au long de la campagne en fonction des ordres de votre colonel. Votre supérieur vous fixe des objectifs à ne pas manquer sous forme de prise de position (pont, route, bâtiment) ; vous n’avez pas trop de liberté, c’est un peu dommage. L’ensemble est cependant très rythmé : aucun repos ne vous est accordé d’autant que des objectifs secondaires vous sont confiés en cours de mission et là, ça se complique. Les troupes sont sous le feu ennemi pour contrôler une colonne de Blindés et soudain on vous demande d’empêcher que des amphibies passent une rivière pour prendre à revers les troupes de votre bien aimé capitaine Banon.

Les missions secondaires ne sont pas obligatoires mais elles influent sur le cours du jeu. Vous n’avez pas su aider une troupe de soutien et bien vous en pâtirez et devrez vous débrouiller seul pour le reste du temps. De plus, en fin de mission, des médailles vous sont attribuées en fonction de votre mérite donc… Lors du jeu, vos troupes seront toujours assez réduites, mais vous agirez au milieu de vos alliés. Vous pouvez les aider mais cela n’est pas toujours dans votre intérêt, mieux vaut parfois se cantonner à sa mission !
La campagne est suffisamment longue et rythmée pour vous tenir en haleine et surtout vous habituer au  « game play ». Il vous faut posséder, à la fin de celle-ci, les commandes claviers pour augmenter votre vitesse de jeu, connaître parfaitement vos troupes et les terrains qui leurs sont favorables.

Pourquoi à la fin de la campagne me direz vous ? Et bien simplement c’est ici que débute le vrai World In Conflict, sur le net. En d’autres occasions j’ai déjà souligné la prépondérance de la rivalité humaine dans les jeux type STR, c’est ici évidement une nouvelle fois le cas.

Qui sort vainqueur de cette guerre ?

Massive Entertainment, Sierra et les fans de STR sont indubitablement tous gagnants, car les premiers ont fourni un jeu qui n’est certes pas novateur mais très abouti (voir plus bas le paragraphe graphique). Et les fans, bien sûr, qui peuvent très largement se satisfaire de la réactivité de Massive pour la correction des petits problèmes qui ont fait grincer quelques dents à la sortie du jeu.

Explosion nucléaire vous êtes aveugles !

Il faut bien le dire, s’il y a un point ou World In Conflict est monstrueux c’est bien sur l’aspect graphique. Rien n’a été laissé au hasard, le moindre détail est peaufiné à l’extrême. Les aspects pyrotechniques sont simplement parfaits, la « molécularisation » de la fumée est « bluffante ». La moindre explosion en devient donc un spectacle à elle seule. Ca ne s’arrête pas là ! Prenez le temps de zoomer sur vos unités et vous aurez l’impression de vous trouver dans un FPS (il ne manquerait plus qu’on puisse le faire et nous serions dans ce qu’il y aurait de plus abouti dans le jeu de stratégie). Vous pouvez voir aux fenêtres, vos soldats se mettrent à couvert puis riposter, c’est géant ! Malheureusement (heureusement ?) le rythme imprimé par le jeu ne permet pas trop de faire la pause. Le décor est également totalement destructible et déformé en temps réel par les impacts d’obus.
Les caméras sont difficiles à diriger et il faudra bien les quelques heures de la campagne pour bien maîtriser l’ensemble. C’est assez complexe car adapté à toutes les armes, y compris les hélicos, donc c’est quasiment du 360° en 3D, le tout en avançant ou reculant, attention au mal de l’air !
L’ensemble est étonnant mais malheureusement extrêmement gourmand en ressource, le jeu a été construit pour tourner autour des cartes NVIDIA Geforce 8600, ce qui n’est pas rien. Je doute que le jeu tourne correctement avec la configuration minimale indiquée. Sur la configuration de test (voir plus haut) je n’ai pu faire tourner le jeu qu’en résolution moyenne ! Point négatif à souligner : directx 10 n’est pas inclus sur le DVD d’où une difficulté au démarrage pour ceux ne possédant pas Vista.
Tout cela ne doit pas vous arrêter car une fois démarré, le spectacle est garanti.

Vous auriez un casque… anti-bruit ?

Le son également a été particulièrement soigné et notamment la spatialisation. Faites l’expérience : lancez une troupe de Fantassins puis approchez-vous du sol à leur passage, juste avant vous allez entendre le bruit croissant des bottes sur le gazon, si vous vous éloignez, plus rien, il en est de même pour les explosions, c’est excellent !
Les dialogues et la musique quant à eux sont pour le moins sommaires, voir répétitifs, la voix « of f », elle, est bien enregistrée, le ton grave donne le ton.

Chef ça se complique, les gars d’en face ont un cerveau !

Et oui nous ne cesserons jamais assez de le répéter, un bon STR se joue en ligne. Massive Entertainment a apparemment conçu WIC pour cela et c’est tant mieux. L’accès aux serveurs est simple et vous pouvez vous engager dans la bataille à n’importe quel moment, même si la partie a déjà débuté. Vous choisissez alors votre arme (vous les avez testées dans la campagne). Il vous est indiqué celles qu’ont choisie vos partenaires, il faut donc en tenir compte, ainsi que du type de carte (les Fantassins ne sont pas mal en ville ou en forêt par contre en terrain découvert…). En cours de partie vous pouvez également changer d’arme mais vos troupes encore « vivantes »  seront alors éliminées.
Dans ces parties en ligne, la collaboration est  indispensable mais malheureusement peu aisée. Essayez donc de taper un message, de bouger vos troupes et de coordonner vos mouvements  au cœur d’une incessante pluie de missiles et d’obus en tout genre! Il vous faut utiliser le VOIP donc brancher un micro sur votre PC. De nombreuses cartes permettent de s’employer sur tout type de terrain et donc d’exploiter au mieux les qualités de chaque arme, il faut cependant constater que les Fantassins sont un peu délaissés, trop lents, moins réactifs que les hélicoptères. 
Une première mise à jour est déjà disponible, elle corrige quelques « bugs » notamment pour les cartes ATI, rééquilibre les forces de certaines unités, et facilite les échanges entre joueurs. Il est vrai que si WIC a causé quelques soucis sous certaines configurations d’ordinateurs, la réaction de Massive Entertainment est rapide et dénote d’une forte envie de combler ses clients.