L’histoire :
A première vue, les Hamiltons sont de braves jeunes gens bien sous tous rapports. La réalité est tout autre : ils séquestrent et tuent des malheureux dans leur cave.
Critique subjective :
Pour le cinéphage féru d’horreur, ce prospecteur constamment en quête de pépites méconnues, il y a pire que tomber sur une énième production fauchée et dépourvue du moindre talent, c’est de devoir endurer une œuvre minable mais bouffie de suffisance. C’est notamment le cas lorsque des scénaristes et réalisateurs prennent le genre de haut et se sentent obligés d’y injecter une pseudo symbolique lourdingue censée relever le niveau. Tel est le cas des Butcher brothers (pseudonyme bidon derrière lequel se cachent Mitchell Altieri et Phil Flores) qui signent The Hamiltons (2006), un tout petit budget tourné en DV et dont le manque de moyens n’égale que la prétention.
Bienvenue chez les Hamilton. Papa et maman sont morts, les enfants (trois frères et une sœur) se serrent les coudes. Visite des lieux : la maison est immaculée, la cave renferme des captives et quelques cadavres un peu moisis. Revue des personnages : bien propres sur eux, les frères et la sœur sont vaguement anthropophages à leurs heures perdues. Dents blanches et carnassiers. D’un côté un quotidien propret, de l’autre d’horribles actes. Si odieux que Francis, l’adolescent de service, traverse un grand dilemme moral : dénoncer ces méfaits qui le taraudent de plus en plus (au risque de faire exploser la cellule familiale) ou vivre avec. Le diagnostic est simple : Francis souffre du même syndrome que la sauvageonne de La colline a des yeux ! En jouant sur les valeurs et les contrastes, le duo Altieri / Flores semble persuadé de tenir un concept des plus choquants. Monumentale erreur puisque cette figure récurrente de l’horreur est ici piteusement exploitée. Pour bien enfoncer le clou, et montrer à quel point les Hamilton sont très méchants malgré les apparences, les réalisateurs multiplient les scènes répétitives où le propos n’évolue jamais d’un iota. Il faut bien cela étant donné que l’amateur de films d’horreur est un crétin fini, c’est de notoriété publique …
Prétentieux, The Hamiltons l’est assurément. Sorte de pensum pétri de suffisance, le film n’a pas honte de son ton « auteurisant » bien pompeux, de son interprétation indigente (les acteurs jouent comme des manches à balais), de sa mise en scène insipide et de ses références appuyées (notamment à Massacre à la tronçonneuse) uniquement destinées à prouver que l’on s’y connaît. Le ridicule de certaines scènes (mention spéciale à la fin et à ses révélations en mousse) dispute la palme de l’agacement à l’impression de longueur qui émane de ce navet (les 83 minutes paraissent durer une éternité).
Verdict :
« Vous allez regretter vos anciens voisins » clame la jaquette. Vous allez surtout regretter de visionner The Hamiltons si cette critique ne vous a pas suffisamment refroidi. A bon entendeur.
Un rendu très médiocre. Mal employée, la DV génère deux défauts de taille : une photographie imbuvable et d’énormes soucis compressifs. A cela vient parfois s’ajouter un vilain grain numérique. Et dire que les réalisateurs doivent se prendre pour Michael Mann.
- La famille présente le film (3 minutes) : Un sketch miteux qui permet aux réalisateurs de faire quelques remerciements.
- Scènes coupées (11 minutes) : Une poignée de scènes sans intérêt aucun.
- Bande annonce (2 minutes).
- Bêtisier (1 minute).