Dans un hôtel d’une petite station balnéaire de Bretagne, les vacanciers habituels se retrouvent. C’est le temps des loisirs, de l’oisiveté, des intrigues amoureuses qui rapprochent et éloignent des couples d’adultes, des groupes d’adolescents et des enfants, sous le soleil du mois d’Aout.
Film léger par excellence « L’hôtel de la plage » est une comédie grivoise et franchouillarde dont le succès ne semble se démentir, au point d’en sortir une édition DVD étrangement complète. En effet, le film suit les vacances de plusieurs familles dans un hôtel breton. Des vacances où les adolescents recherche l’aventure sexuelle à tout prix et où les adultes s’unissent et se désunissent au grès des marées.
Loin de toute philosophie prétentieuse, « L’hôtel de la plage » se contente d’enchaîner les scènes drôle, parfois moins drôle, surtout graveleuse et alors particulièrement franchouillarde. Ancêtre de « Camping », le film ne nous épargne rien : le bob de Guy Marchand (Dans Paris, Après lui), les siestes de l’après-midi où Daniel Ceccaldi (Un grand cri d'amour, Le fils du français) en profite pour tenter de courir le jupon, l’adolescent moche qui tripote assidûment (presque de manière perverse) les sein d’une copine résignée, les enfants au dialogues vulgaires. Tout y est ! Sauf que dans le cas présent, nous ne sommes pas dans une caricature, mais plutôt dans une comédie véritablement et ouvertement graveleuse, comme on aimait en faire à l’époque.
Et c’est justement de cela dont il faut parler. Dans la lignée des « Charlots » (Entendre le groupe français, et non pas l’immense Charlie Chaplin) de la grande époque, cette petite comédie vaut surtout pour sa construction moins burlesque que celles du célèbre groupe de comiques. « L’hôtel de la plage », si l’on excepte la partie volontairement grivoise, est un véritable diaporama des vacances à la française de cette fin d’années 70, où l’on allait toujours en vacances au même endroit, comme pour se rassurer, où l’après-midi était consacré à la sieste. Des vacances où l’on se faisait des amis que l’on retrouvait chaque année à la même époque et où la séparation se faisait aussi triste que pleine d’impatience. Une époque où les congés payés n’étaient pas simplement un exode estival obligatoire, mais bien l’occasion de rencontrer, de lier et de dénouer des relations. Chacun laissant sa vie à sa maison.
En ce sens l’interprétation des comédiens, qu’ils soient adolescents ou adultes sonne souvent juste. Ainsi le trio Guy Marchand, Daniel Ceccaldi et Françis Lemaire (Démons de Midi, Le jaguar) fonctionne à merveille. Les trois joyeux drilles offrent une image des français de l’époque aussi crédible que ceux qui les côtoyèrent peuvent se souvenir. Avec une attitude autant désinvolte que raccrochée à des valeurs d’antan.
Destiné, semble t-il à ne faire que des films de ce style, puisque aussi responsable d’ « A nous les petites les anglaises » ou encore « A nous les garçons », Michel Lang parait préférer les comédies construites autour d’une trame solide et non une suite de gags comme le firent à l’époque "Les Charlots". Le réalisateur tisse une trame intéressante sous forme de satyre légère de la société française des années 70-80 avec tout ce que cela comporte de clichés et de nostalgies.