Victoria, une célèbre actrice en son temps, à l’aura et au charme saisissants, est morte il y a trente ans dans des circonstances troublantes. Elle réapparaît mystérieusement dans la vie d’un flic solitaire, Jacques, enquêtant sur une disparition, au cœur d’un palace de Normandie…
Pour sa deuxième réalisation, Sophie Marceau (Je reste) s’attaque à une histoire aussi psychologique que mystique. En effet le personnage de Jacques, flic sur le fil du rasoir après une tentative de suicide qui n’arrive pas à reprendre son souffle dans une vie qui semble chaque jour l’étouffer un peu plus, parait trouver dans cette histoire de disparition une façon de retrouver sa vie passée. Il s’obstine donc à chercher inlassablement cette star des années trente qui lui apparaît parfois au détour d’un couloir, dans un coin de miroir, ou même dans sa voiture pour lui donner les points important de sa mission. Jacques cherche sa vie et un nouvel espoir de résurrection dans l’esprit de cette femme hypnotique, contre l’avis de tous et de toutes. Un sujet mystique sous bien des facettes, psychologique à bien des points, mais qui nécessite un certain rythme pour ne pas appesantir son discours.
Et le rythme est effectivement bien, la grande faiblesse de « La disparue de Deauville », qui semble ne jamais parvenir à trouver une forme de narration suffisamment efficace pour contenir l’attention du spectateur. Les plans de Deauville sont aussi lents que les personnes âgées fortunées qui arpentent ses plages en hiver. En tentant de conserver l’aspect paisible et balnéaire de la ville du festival du film américain, Sophie Marceau ne parvient jamais à trouver un rythme de narration suffisant. Il en va de même pour l’aspect mystique de l’apparition de l’actrice, qui se résume à un souffle que l’on répète inlassablement. Un effet qui ne gagne de l’ampleur que lorsqu’il est utilisé avec parcimonie.
Le jeu des acteurs est aussi désespérément léger, à commencer par Christophe Lambert, en qui reposait tout nos espoirs de résurrection, et dont le bonheur retombe comme soufflé trop cuit. L’acteur, même s’il on doit reconnaitre quelques (trop peu ?) savoureux moments de grâce comme cette déchirure qui le submerge vers la fin du film, nous offre une prestation beaucoup trop inconsistante pour nous tenir en extase. Les rires sont toujours aussi forcés, les déchirures sont trop souvent surjouées et les colères mal maîtrisées. Au point que l’on craint un retour de Vercingétorix, derrière certains plans. Il en va de même pour le jeux, bien qu’éphémère, de Sophie Marceau, qui en se voilant comme le firent les grandes stars des années 60 comme Gina Lollobrigida ou Sophia Loren, ne parvient jamais à capter leur aura ni leur charisme et nous donne une pâle apparition d’un souvenir lointain.
En conclusion, un film mou, qui se voulait mystique, peut être aussi captivant qu’un « mortelle randonnée » dont, il semble vouloir utiliser les ficelles, sans jamais vraiment les maîtriser.