Nue propriété

Genre
Pays
Belgique, France (2006)
Date de sortie
mercredi 31 octobre 2007
Durée
90 Min
Producteurs
Martine De Clermont-Tonnerre, Donato Rotunno, Arlette Zylberberg
Scénaristes
Joachim Lafosse, François Pirot
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Fabien Malaval
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
90 min
Nb Dvd
1

L'histoire :

Pascale aimerait s'évader, changer d'horizon, quitter sa Wallonie. Il y a Jan, l'homme avec qui elle aimerait ouvrir une auberge dans le Sud  de la France, continuer sa vie, prendre son envol. Mais il y a Thierry et François, ses fils jumeaux, qui l'enferment, la maintiennent dans un état de soumission permanent...


Waterzoi, morne plat... Le film de Lafosse est à l'image de son décor : étouffant, pluvieux, gris. Cette couleur dominante semble tout contaminer: Pascale, qui ne sait plus qui elle est ni où elle en est (Isabelle Huppert, impeccable); Thierry indomptable, violent (Jérémie Renier, insupportable de talent); François, le soumis (Yannick Renier, tout aussi fort que son frère); l'ex-mari de Pascale, brillant par son absence, achetant ses enfants pour mieux se rendre compte qu'ils lui échappent. Peut-être Jan pourrait-il apporter une touche de couleur à tout ceci, mais il est le Flamand, l'exclu, et finalement, quand Pascale aura besoin de lui, le lâche, le fuyant. On l'aura compris, le jeu des acteurs criant d'humanisme, hurlant la vie pour mieux la fuir est le point fort d'un film s'inscrivant dans la droite lignée du dogme réaliste du cinéma belge.

Soulignons la performance de Jérémie Renier, entre sale gosse et pauvre môme, manipulé par un père qui n'a pas encaissé son divorce et une pseudo responsabilité d'aîné qu'il n'assume que quand ça l'arrange. Cette méchanceté et cette naïveté du personnage atteindront leur paroxysme dans une des dernières scènes du film où nous le verrons tout à tour se battre comme un gamin avec son frère (jusqu'à l'acte effroyable) et dans son refuge, sa fuite dans les bois, où, réalisant ce qu'il a fait, il pleure, tout simplement.

Mais le talent de Renier est peut-être le drame du film tant sa présence a tendance à éclipser les autres personnages et cela même si les autres acteurs ne sont pas dénués de talent (Huppert, dans le rôle de la mère et donc de l'héroïne, n'est finalement reléguée qu'au second plan). 

Mais ceci n'est que le premier des défauts inhérents à l'oeuvre de Lafosse. Si l'on dénote un certain déséquilibre au niveau des personnages, on découvre son pendant dans la narration; à trop vouloir démontrer l'ennui et la banalité, il s'attarde bien trop sur des scènes de vie commune qui feraient passer un film d'Abbas Kiarostami pour un monument du cinéma d'action hollywoodien. A mon humble avis, sur les 40 premières minutes de film, une bonne vingtaine aurait pu être coupée au montage tant elles n'apportent rien ni à la formation ni à la sensation. Du montage d'ailleurs on peut en parler, tant il semble parfois s'enliser dans un rythme lent et contemplatif, une certaine paresse qui pourrait faire décrocher nombre de fois le spectateur de l'écran.

Et là est sûrement le talent de Joachim Lafosse, car malgré tous ces défauts (et disons grâce); il accouche d'une oeuvre difficile, différente, certainement, mais ô combien vivifiante quand on voit l'apathie du cinéma belge en général qui se borne à imiter le couple des Dardennes dans toutes ses déclinaisons. L'économie de moyens, à la solde d'une histoire forte et arasante, amène donc Lafosse au rang des cinéastes majeurs de la décennie.

Quid de la musique ? Non certes, mais elle n'apparaîtra qu'une seule fois, à la fin, nous emmenant hors de cette histoire, comme pour nous rappeler que ce n'est que du cinéma, que de la fiction.

Mais peut-être pas...

 

Verdict:


Une oeuvre sombre et tourmentée, qui laisse un goût amer, mais non exempte de défauts. Un grand petit film, pour cinéphiles avertis.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


Une image grisée, froide, en totale adéquation avec le film.


Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Français
5.1

Un bon rendu des voix, un espace sonore pesant, mais rien d'impressionnant. Le minimum syndical en quelque sorte.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray

Une interview des frères Renier et du réalisateur. Rien de neuf.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage