Gran Turismo, véritable légende au sein des jeux vidéo automobiles depuis maintenant 11 ans sur consoles, et plus particulièrement sur Playstation fait son grand retour sur Playstation 3 avec Gran Turismo 5 : Prologue. Petite mise en bouche de Polyphony Digital en attendant la version finale en 2009, cette version augure t-elle un retour fracassant de la série sur Playstation 3 ? Réponse ci-dessous.
L’étoile montante de la simulation automobile sur consoles
A l’époque de la Playstation One, Gran Turismo est arrivé de nulle part, et à sut dès ses débuts se présenter comme le fleuron du jeu de simulation automobile sur console, avec des graphismes soignés, une physique exemplaire, et un contenu imposant. Pour le deuxième épisode pas de grands changements niveau gameplay, mais un choix de voitures beaucoup plus imposants, avec la présence de tous les constructeurs automobiles de la planète, et l’ajout d’un mode rally pour le moins inattendu.
Gran Turismo 3 A-Spec sort ensuite en 2001 sur Playstation 2, outre l’amélioration de la physique, de l’ajout des courses de nuit et sous la pluie, des sensations ou de la compatibilité avec les volants à retour de force (une première pour la série), GT3 fut à l’époque une démonstration visuel éblouissante relayant la concurrence loin derrière. Mais outre ces améliorations, en terme de contenu le jeu se montrait moins complet que GT2, les voitures proposés dans le jeu n’étant qu’au nombre de 180, et les modes de jeu strictement les mêmes. Quoiqu’il en soit cet épisode rencontra un succès phénoménal. Peu de temps après vint Gran Turismo Concept, permettant de piloter des bolides d’exceptions, dont certains n’ont jamais dépassés le stade de prototype chez certains constructeurs. Bien que n’étant qu’un complément de courte durée à GT3, cet épisode rencontra aussi un beau succès auprès des joueurs. Puis Polyphony Digital créa l’appellation Prologue au sein de la série pour son Gran Turismo 4, prélude à la version finale proposant un choix de véhicules et de circuits limités et fut accueillit de manière partagée aussi bien par la critique que par les joueurs… Gran Turismo 4 quand à lui-même s’il fut plutôt bien accueillit, fit décrocher une partie des aficionados pour la concurrence notamment en ce qui concerne la gestion des dégâts toujours pas gérés dans le jeu. Après plus de 45 millions de jeu vendus, Polyphony Digital nous revient donc en 2008 sur Playstation 3, avec ce Gran Turismo 5 : Prologue. Véritable bon jeu pour la console de Sony, ou mise en bouche du jeu à l’arrière goût amer ?
Un concept en large ?
Tout d’abord que nous offre ce GT5 : Prologue en terme de contenu ? Et bien en toute honnêteté pas grand-chose ; 70 véhicules sur lesquelles aucune modification de pièces n’est toléré et 6 circuits (dont l’un était déjà présent sur la version Gran Turismo HD Concept offert en téléchargement aux premiers acheteurs de la Playstation 3) sans compter les déclinaisons artificielles tel que le mode miroir. Autrement dit, un prix de 40€ pour un contenu aussi limité commence sérieusement à faire froid dans le dos…
Gran Turismo est réputé pour être un jeu de simulation, bien que depuis quelques années de l’eau à coulé sous les ponts, notamment avec les GTR et Race sur PC qui affichent un degré de réalisme autrement plus poussée, mais nous n’en tiendrions pas rigueur si le jeu ne continuait pas à se traîner ses lacunes depuis quelques années déjà. On prend les mêmes et on recommence comme dit l’adage, c’est ainsi que Polyphony Digital ne propose toujours pas de gestion de dégâts au sein de la série (l’effet auto-tamponneuse étant encore de la partie), les arguments avancées étant toujours les mêmes : les constructeurs seraient frileux à de la casse vidéoludique sur leurs véhicules au sein du jeu d’après les dires du créateur. Mais comment un jeu tel que Forza Motorsport 2 sur Xbox 360 par exemple, montre une gestion des dégâts en somme assez réaliste sur des véhicules de marques prestigieuses ? Ce qui apparaissait comme un argument viable il y a encore quelques années ne l’est plus du tout aujourd’hui. Autre défaut, l’Intelligence Artificielle même si un poil améliorée semble toujours afficher un comportement peu réaliste, les voitures adverses faisant comme si elles se trouvaient seules sur le circuit…quelques variantes font cependant leurs apparitions avec quelques sorties de routes par exemple, mais ces exceptions sont en fait des scripts…Et dans la continuité de tout ceci, les sensations de vitesses ne sont toujours pas au rendez-vous, même avec un bolide puissant à plus de 200km/h, aucune sensation grisante ne vient accompagner nos parties, dommage.
Et les nouveautés dans tout ceci ? Et bien les développeurs ont intégré un système de pénalités pour les tricheurs qui souhaiteraient couper les virages, pendant 5 secondes le véhicule sera bridé à une vitesse maximale de 50km/h ; il est cependant possible même à cette vitesse de gêner ses adversaires en occupant la route de toutes les manières possibles. Et puis autre nouveauté beaucoup plus intéressante le fameux mode Online attendus depuis tant d’années ! Nous reviendrons sur celui-ci un peu plus tard. On découvre enfin la fameuse caméra cockpit, promise depuis GT4, et force est d’avouer que les développeurs ont réalisé un véritable travail d’orfèvre sur la modélisation des intérieurs, elles sont d’ailleurs les seules à proposer une certaine sensation de vitesse.
On passe enfin la seconde
Concernant les sensations de conduites, Gran Turismo 5 : Prologue se montre à la hauteur des attentes, et propose pour les plus frileux d’entre vous d’activer diverses aides pour accompagner vos premiers pas. Correcteur de trajectoires, gestion de stabilité, aide au freinage etc. sont autant d’aides que vous désactiverez au fur et à mesure du temps passé sur le jeu. Une fois toutes ces aides désactivées, le jeu se montre sous son vrai visage : réaliste. Vous devrez ainsi doser l’accélération et le freinage, passer vos rapports avec anticipation, mais aussi prendre en compte le comportement physique de chaque véhicule qui peut parfois devenir un véritable casse-tête. Sur ce point là, Gran Turismo est inattaquable.
Les modes de jeu quand à eux sont classiques, on notera d’ailleurs la disparition des permis (une bonne ou une mauvaise chose selon les goûts), et la présence d’un nouveau mode de jeu, le Drift. Proposant de s’adonner aux joies du dérapage sur certaines portions du circuit, ce mode se montre particulièrement inutile, et lassant à jouer… Mais là ou le sourire commence à réapparaître c’est dans le fameux mode Online du jeu. Les serveurs peuvent acceuillir jusqu’à 16 joueurs, au sein de courses au rythme endiablées, ou le chrono et la victoire sont les deux paramètres primordiaux ; on regrettera juste le comportement d’une certaine catégorie de joueurs venu là pour s’adonner plus à du Destruction Derby qu’a du Gran Turismo…Heureusement les développeurs ont intégré un système de semi-ghost, lorsqu’une voiture sort de la trajectoire ou se présente au sein d’un virage particulièrement fréquenté, celle-ci devient semi-transparente, on notera cependant quelques soucis ci et là dans la gestion de ce concept pourtant primordial au sein du monde Online du jeu. Dans cette branche on retrouve également le Gran-Turismo TV, qui permet aux possesseurs du jeu de visionner des programmes automobiles comme le Top Gear de la BBC et bien d’autres. Cette section sera d’ailleurs mise à jour de manière fréquente. Le mode Online est d’ailleurs clairement la meilleure partie du jeu, représentant à elle seule une véritable évolution au sein de la série, elle saura occuper vos nombreuses soirées sur PS3. Car à défaut de proposer un mode solo complet, version Prologue oblige, la quarantaine de courses n’occuperont qu’une petite dizaine d’heure de jeu. Le seul véritable challenge étant sans doute de s’offrir la fameuse Ferrari F2007 qui coûte la bagatelle de 2 000 000 de crédits…
Conclusion difficile…
Finalement, cette version Prologue de Gran Turismo 5 nous met en avant les défauts du jeu que nous aimerions voir gommés d’ici la sortie de la version finale en 2009, mais quoiqu’il en soit bien qu’ayant longtemps hésité sur la notation finale du jeu, investir 40€ dans une telle version se montre un choix intelligent dans la mesure ou la Playstation 3 avait grand besoin d’un jeu de cette trempe. Offrant un côté simulation viable, une habillage graphique splendide et un mode Online très intéressant, ce Gran Turismo 5 : Prologue est clairement un choix intéressant pour celui qui adhère aux principes même de la série, mais autant qu’elle peut fédérer un certain public, cette version Prologue divise tout autant.
Note finale : 3.5/5
Le mode Online se taille la part du gâteau; malgré une mauvaise ambiance prédominante lors de certaines parties, le plaisir est bien au rendez-vous. On apprécie également la présence du Gran Turismo TV, qui propose au joueur de visionner des émissions automobiles de diverses chaînes américaines et japonaises entre autre, un petit plus qui ne tient pas du détail, et qui sera régulièrement mis à jour.
Le seul gros hic se situe dans la présence du mode 2 joueurs, non pas que celui-ci soit inutile bien au contraire, mais ce mode est quasiment injouable à certains moments...Les énormes chutes de frame-rate incompréhensible au demeurant, deviennent un véritable handicap lors de ces courses...Dommage.