L’histoire :
Un jeune milliardaire est assassiné à son domicile. Parallèlement, plusieurs évènements connectés à ce meurtre se déroulent.
Critique subjective :
Oeuvrant dans le cinéma indépendant, Scott Storm signe son deuxième long-métrage avec 10 minutes à vivre, un titre dont il assure la production, la mise en scène et le montage. N’ayant pas bénéficié d’une sortie salles en France, Ten ‘til noon nous parvient sous forme de direct to DVD, deux années après sa mise en boîte.
Affichant un concept narratif périlleux (un évènement et de multiples points de vue) et une accroche maladroite (« Tiendrez-vous dix minutes ? »), 10 minutes à vivre laisse présager du pire. On redoute en effet un énième exercice de style démonstratif et vain. Si l’utilisation de points de vue multiples a enfanté des oeuvres grandioses (des films parfaitement calibrés comme en ont signé Kurosawa, De Palma ou Tarantino), le procédé, placé entre des mains moins expertes, a aussi donné lieu à quantité de purges innommables. Ainsi, le spectateur se voit régulièrement pollué par des films boiteux dont la narration varie maladroitement en fonction des principaux personnages (le tout étant souvent flanqué de retournements éventés). Soulagement : 10 minutes à vivre n’est pas le énième thriller faussement malin que l’on pouvait craindre au premier abord.
Dans Ten ‘til noon, tout gravite autour d’un même évènement : l’assassinat, à son domicile, d’un jeune et richissime chef d’entreprise. Les faits se déroulent de 11H50 à 12H00. Le métrage sera une succession de petites scènes ayant lieu au cours de cet intervalle, chacune se passant en temps réel. Si le concept n’est pas poussé jusqu’au bout (sur les sept séquences que comporte le film, les deux dernières se produisent après midi), l’ensemble s’avère néanmoins réussi, la trame globale étant fluide et bien ficelée. Ici, le procédé narratif employé a surtout une vocation ludique (on sent que Scott Storm se fait plaisir au montage, mais ne cherche pas à épater la galerie), le ton du film est d’ailleurs plutôt léger. Assez variées, les petites histoires se succèdent habilement et maintiennent l’intérêt du spectateur. Parmi les autres points forts de Ten ‘til noon, on mentionnera aussi un rythme posé, des rebondissements efficaces, des personnages bien écrits (même si l’interprétation n’est pas toujours à la hauteur) et de bonnes idées (le faux hold-up organisé pour faire diversion). Bref, le métrage fonctionne et ne se prend jamais la tête.
Verdict :
Sans prétentions, 10 minutes à vivre s’impose comme un honnête divertissement.
Des visuels bien restitués à l’écran. La qualité vidéo est des plus convenables avec des couleurs bien gérées, un contraste optimal et un encodage discret. Les choix visuels du réalisateur, et notamment la granularité du métrage, sont respectés.
Pas moins de quatre pistes audio disponibles avec du 2.0 et du 5.1 en VO et en VF. Le DD 2.0 s’avère très correct avec une jolie précision et une bonne dynamique. Les pistes 5.1 ajoutent un surplus d’ampleur très appréciable. Doublages français pas forcément très heureux. A choisir entre toutes les pistes, on conseillera la version originale en 5.1.
- Interview de l’équipe du film (35 minutes) : Un supplément très convenu dans lequel interviennent le réalisateur (qui évoque notamment le choix des acteurs dans le cadre d’un film indépendant) et les principaux comédiens (chacun parlant de son rôle et du tournage).
- Les coulisses du film (17 minutes) : Un faux making of placé sous le signe de l’humour. Une bonne initiative à l’heure où la plupart des bonus DVD sont d’abjects objets publicitaires interchangeables (« Le réalisateur il est beau, le producteur il est gentil »). Mention spéciale à la vision très « gilliamesque » du combat opposant le réalisateur (en armure !) aux costards cravates de la production.
- Les bandes annonces (8 minutes) : Agent double, Never back down, The pleasure drivers, Live.