L’histoire :
Intervenant sur une affaire de meurtre, un médecin légiste va faire l’objet d’un odieux chantage et se voir contraint de falsifier des preuves.
Critique subjective :
Ecrit et réalisé par Kim Hyeong-Jun, No mercy est le premier long-métrage de son auteur. Succès public dans son pays d’origine (la Corée du Sud), le film nous parvient sous forme de direct to DVD après un passage par L’étrange festival 2010, dans le cadre d’une carte blanche accordée à Alejandro Jodorowsky.
Nouvel eldorado du cinéphile à la recherche de sensations autres, la Corée a particulièrement brillé en matière de film policier tendance électrochoc. On lui doit ainsi une bonne poignée de polars aux accents nihilistes, des œuvres sombres au sein desquelles la violence psychologique surpasse des éclats graphiques pourtant déjà bien corsés. Des films policiers aux allures de directs à l’estomac. Les fleurons de cette production hors normes ? Old boy (Park Chan-Wook – 2003) et, dans une moindre mesure, The chaser (Na Hong-Ji – 2008). Affirmant son appartenance à cette remuante lignée, No mercy est-il réellement la perle noire annoncée ?
Le film de Kim Hyeong-Jun commence en déroulant plusieurs clichés du polar : la découverte d’un corps, une jeune inspectrice devant faire des preuves, etc. L’intrigue brouille ensuite les cartes lorsque le principal suspect, qui avoue être l’auteur du crime, fait pression sur le médecin légiste ayant autopsié la victime et le somme de falsifier les preuves, faute de quoi il fera exécuter la fille du praticien, détenue prisonnière par un complice. La course contre la montre peut commencer. Le script de No mercy cultivera ainsi une sensation d’urgence (le légiste doit devancer en permanence les enquêteurs), sur fond d’intégrité professionnelle malmenée et de vengeance mûrement préparée. Surviendra ensuite un twist malin et cruel (que l’on se gardera bien de déflorer), annonciateur d’un final d’une noirceur abyssale. No happy end.
S’il se montre prenant et jusqu’au-boutiste, le métrage accuse cependant quelques défauts, autant de scories qui l’empêchent d’atteindre de plus hautes sphères : retournement narratif lorgnant un peu trop du côté de Old boy, réalisation moins virtuose que la moyenne (on est loin de la maestria visuelle d’un Park Chan-Wook et même de la mise en scène carrée de Na Hong-Ji), sans oublier les quelques longueurs d’usage (un bon quart d’heure de « gras »).
Verdict :
S’il n’a pas le chef d’œuvre annoncé ici et là, No mercy a déjà le mérite d’échapper au syndrome du pétard mouillé. On prendra donc le film pour ce qu’il est : un polar sombre et captivant.
Des conditions de visionnage optimales. En format 2.35 respecté, l’image offre un confort indéniable : définition parfaite, photographie respectée à la lettre (belle colorimétrie) et compression sans coup férir. Rien à redire.
Trois pistes sonores de belle qualité. Techniquement efficace, la piste VF reste néanmoins la moins immersive du lot, la faute à des doublages français trop en avant et qui ont tendance à nous tenir éloignés du film (des Coréens qui s’expriment en français, c’est toujours curieux …). Les pistes VO, en 5.1 et DTS, nous plongent en revanche au cœur de l’action avec un rendu cristallin, une ampleur peu commune (particulièrement en DTS) et une dynamique qui force le respect.