L’histoire :
Partis passer un week-end entre potes, six amis se retrouvent piégés dans une bourgade peuplée de zombies féminins.
Critique subjective :
Injecter l’humour dans l’horreur, mélanger comédie et épouvante, voilà un exercice de style qui compte parmi les plus ardus. L’équilibre est délicat, l’alliance se doit d’être subtile. Difficile de parvenir à la précieuse alchimie. Pour un Zombieland (dernière réussite éclatante en la matière), combien de purges boiteuses ?
Particulièrement vigoureux, le cinéma de genre britannique a livré deux belles réussites dans le domaine : Severance et surtout Shaun of the dead, immédiatement propulsé au rang de nouveau mètre étalon de la comédie horrifique. Artiste passionné (il a consacré plusieurs documentaires au cinéma fantastique et d’horreur), artisan dévoué, l’Anglais Jake West s’était déjà frotté avec les vampires (Razor blade smile en 1998), les extraterrestres belliqueux (le paraît-il excellent Evil aliens, sorti en 2005 et toujours invisible dans notre contrée) et le gros gloumoute (Pumpkinhead les condamnés en 2006). Manquait donc encore une créature majeure à son tableau de chasse : l’inévitable mort-vivant. En 2009, ce sera mission accomplie avec Doghouse, une comédie zombiesque dont il assure la mise en scène et le montage.
Afin de soutenir l’un d’entre eux, en instance de divorce, six copains ayant tous des problèmes avec la gent féminine décident d’organiser un week-end entre potes. Direction Moodley, un trou paumé. Sur place, nos six compères se rendent vite compte que toutes les femmes du village se sont muées en zombies et ont déjà boulotté l’intégralité de la population masculine du secteur. Un sacré pitch qui pouvait, néanmoins, faire redouter un traitement lourdingue, tendance beauf misogyne. Jake West étant un homme de goût, ce ne sera jamais le cas. Le gimmick est ici purement fun, le réalisateur s’amusant avec certains archétypes féminins (chaque zombette est une figure bien identifiée : mariée, coiffeuse, bouchère, mémé, etc.) mais aussi masculins (le « machisme néanderthalien » de certains personnages principaux est régulièrement tourné en dérision). Un procédé simplement ludique pour un film généreux sur tous les plans : action (soutenue), réalisation (mise en scène très enlevée), créatures (figures zombiesques variées), gore (West ne lésine pas sur le gros rouge qui tâche) et humour (la zombette obèse, la télécommande). Un vrai banquet.
Verdict :
Comédie d’horreur hautement sympathique (sans toutefois atteindre la qualité d’un Shaun of the dead), Doghouse aurait décidément mérité une sortie dans les salles françaises.
Passée la grosse déception de ne pouvoir visionner le long-métrage dans sa version originale (VF only …), on apprécie tout de même la qualité de la seule piste sonore proposée. Rendu clair, nerveux et bien spatialisé. Immersion garantie. Fort heureusement, les doublages français s’avèrent de facture correcte. Ouf.