L’histoire :
(Més)aventures quotidiennes des contrôleurs du métro de Budapest.
Critique subjective :
Avant de réaliser Motel (série B d’une redoutable efficacité) et le futur Armored (un actioner avec Matt Dillon et Jean Reno), Nimrod Antal signait Kontroll, un premier long-métrage dont il assurait à la fois l’écriture et la mise en scène.
Bienvenue dans le quotidien des contrôleurs de métro de Budapest. Avec Kontroll, Nimrod Antal nous offre une plongée souterraine aux côtés d’une population méprisée, confrontée à des contrevenants hauts en couleurs (du proxénète se pavanant avec ses gagneuses au resquilleur professionnel, en passant par les touristes japonais éberlués et les membres de gangs pour le moins belliqueux) et devant naviguer au milieu d’une faune locale peu fréquentable (on y recense même un énigmatique tueur en série qui précipite des passagers sous les rames).
Au sein de cette population bigarrée, deux êtres font corps avec leur environnement et préfèrent la lumière blafarde des néons aux rayons du soleil. Il s’agit de Bulcsu, contrôleur qui ne quitte jamais les couloirs du métro (après la fermeture, il y dort à même le sol), et d’une jeune femme déguisée en ours, qui connaît mieux que personne les entrailles de ce monde souterrain. Paradoxalement, c’est en se rencontrant que les deux personnages vont remettre en question leur mode de vie et finir par le quitter, laissant leurs démons sous la surface.
Peinture assez saisissante d’un univers singulier, Kontroll pousse son parti-pris jusqu’au bout (pas une seule scène n’est située hors du métro) et capitalise sur une mise en scène efficace (les décors sont parfaitement exploités), qui demeure toutefois beaucoup moins ouvragée que le sublime maniement du scope dans Vacancy. Dommage que certains menus défauts ne viennent quelque peu tirer l’ensemble vers le bas, à l’image d’un mélange des genres (comédie, thriller, fantastique) induisant un aspect un peu décousu, de quelques passages à vide et d’une bande originale pas toujours du meilleur effet.
Verdict :
A l’arrivée, Kontroll s’impose comme un premier long-métrage plutôt réussi (ses limites budgétaires ne transparaissent jamais à l’image) qui retient surtout l’attention de par son sujet assez original.
Des visuels froids et granuleux qui respectent tout à fait les choix visuels du réalisateur. La colorimétrie s’en sort avec les honneurs, tout comme la compression, très discrète. Léger manque de piqué, probablement imputable au support employé et aux conditions de tournage.
Trois pistes au choix : VO en Dolby Digital 5.1, VF en 5.1 et 2.0. A moins que vous ne soyez un incurable allergique aux versions originales, on ne saura trop conseiller la piste en VO, et ce pour au moins deux raisons : techniquement, elle est la plus soignée (mixage et ampleur incomparables avec les deux pistes VF) et elle nous épargne des doublages peu convaincants.