L’histoire :
Une famille et un cambrioleur se retrouvent coincés dans une maison truffée de pièges mortels.
Critique subjective :
Premier long-métrage réalisé par Marcus Dunstan, The collector nous parvient sous forme de direct to video après avoir connu les honneurs d’une sorties en salles sur le territoire américain.
Non content de diriger le film, Dunstan en a préalablement rédigé le scénario, l’écriture étant, jusqu’alors, son principal domaine d’intervention. On retrouve ainsi son nom derrière les scripts des trois Feast et surtout sur les scénarios des opus quatre à sept de la franchise Saw. Et l’on se dit que les aventures du tueur au puzzle auront laissé des traces tant The collector rappelle parfois furieusement la saga initiée par James Wan. D’ailleurs, Marcus Dunstan ne s’en cache pas : « Saw nous a influencé directement et nous a permis de faire ce film ». Honnête. L’intrigue du film trahit clairement la référence puisqu’il y est question de personnes captives dans une vaste bâtisse victorienne littéralement bourrée de pièges, truffée d’installations létales mises en place par un mystérieux individu masqué, toujours présent sur les lieux et prêt à occire ceux qui passeraient entre les mailles du filet. Sorte de slasher mutant en huis clos, le métrage paie son tribut à la mode du torture porn (lancée par … Saw). Le premier acte (un peu confus) passé, nous assisterons donc à un festival « goreux », une foire à la tripaille où s’étalent complaisamment quenottes pétées au burin, crochets bien enfoncés sous la peau, pièges à ours dévastateurs, plaies et mutilations diverses. Une ritournelle plutôt juteuse.
Heureusement, The collector ne se limite pas à un pur ersatz « gorno » et transcende, par moments, son statut basique de sous-Saw. Sous le vernis, on entrevoit même deux autres films, des approches alternatives vers lesquelles le titre aurait pu s’orienter. Il y a tout d’abord un côté giallo (Dunstan est un fan de Bava et Argento) qui transpire à travers une mise en scène très sophistiquée, un gros travail sur la photographie, une musique sous influence, sans oublier l’inévitable tueur masqué ganté de noir et des moments aux résonnances fétichistes. En filigrane, se profile aussi un film d’horreur ludique à l’esprit eighties (façon Destination finale). Un côté baraque foraine, un aspect train fantôme où humour noir et Grand-Guignol sont les bienvenus. Si, plutôt que d’aller dans le sens du vent (le phénomène du torture porn commence à lasser son monde …), The collector avait davantage développé l’une de ces facettes (« giallesque » ou fun), il y aurait sans doute gagné en qualité et, pour sûr, en originalité. Dommage.
Verdict :
A l’arrivée, on préfèrera adopter la politique du verre à moitié plein et voir en The collector une série B horrifique qui exploite habilement son budget (2,5 millions de dollars) et s’impose comme un honnête divertissement du samedi soir (les aficionados de Saw, eux, pourraient bien adorer). En attendant une éventuelle séquelle …
Une qualité visuelle impeccable. Parfaitement contrastées, vierges de toute scorie et bénéficiant d’une colorimétrie au top, les images sont parfaitement restituées à l’écran. Invisible même dans les séquences très sombres (et il y en a beaucoup !), l’encodage ne vient jamais gâcher la fête. Pas l’ombre d’un artefact compressif à l’image. Un travail soigné qui offre donc des conditions de visionnage optimales.
Des pistes riches et extrêmement dynamiques. Cristallin, ultra énergique et parfaitement spatialisé, le rendu global s’impose comme une véritable bande démo pour ampli. Jubilatoire. Le DTS étant encore un cran au-dessus du DD 5.1, on regrette que le format soit uniquement disponible en version française.
- Clip musical Beast de Nico Vega (3 minutes).
- Making of (18 minutes) : Un supplément moins promotionnel que de coutume. C’est donc avec un certain intérêt que l’on s’informe sur les différents aspects du film (genèse, style visuel, casting, effets spéciaux, etc.).
- Bande annonce (1 minute).