Un couple parfait

L’histoire

De passage à Paris pour assister à un mariage, Marie et Nicolas sont sur le point de divorcer après quinze années de vie commune.

Critique subjective

Un couple parfait, 2005. Principaux acteurs : Valeria Bruni-Tedeschi et Bruno Todeschini. En d’autres termes, deux icônes du cinéma français bobo. On craint donc le pire. Derrière la caméra, la présence du réalisateur japonais Nobuhiro Suwa rassure un minimum ou, du moins, éveille la curiosité.

Le film commence. Passons rapidement sur la courte scène dans un taxi pour nous attacher à la suivante. Intérieur - jour - une chambre d’hôtel. Afin que madame et monsieur puissent dormir séparément, deux femmes de chambre installent un lit d’appoint. Les enjeux du métrage sont posés, et joliment (cadre travaillé). Marie et Nicolas sont donc un couple sur le point de divorcer. Dans la séquence suivante, située dans un restaurant à l’ambiance feutrée, deux conversations se superposent. Impossible pour le spectateur d’en saisir un traître mot, beau travail sur le son.

Le métrage continue sur la même lignée. Les plans sont chargés de sens, les décors symboliques et les couleurs évocatrices. On regrette seulement que le film n’ait pas été fixé sur pellicule, le rendu DV n’étant pas ce qu’il y a de plus esthétique. Contemplatif, le film est très peu découpé et ne fonctionne presque qu’en plans séquences. Les personnages sont filmés de loin, avec une retenue qui met en exergue l’incommunicabilité entre ces deux êtres. Pertinent donc. Le problème, c’est que Nobuhiro Suwa n’a pas grand-chose d’intéressant à filmer. Le scénario tient sur un ticket de métro. Pour cause, le réalisateur a laissé une très importante marge de manoeuvre aux comédiens. Mais les acteurs ne sont pas nécessairement de bons scénaristes, le film l’atteste. A chacun son travail en somme. Installant le conflit dans un univers mondain et pseudo intellectuel (vous avez dit bobo ?), le métrage s’empêtre dans d’interminables discussions nourries des états d’âme de deux personnes plongées dans la tourmente sentimentale. Cafardeux.

Verdict

Si l’on ne peut que saluer ses qualités plastiques, Un couple parfait n’en suscite pas moins un mélange d’ennui poli et d’agacement.

Un rendu visuel de qualité. Si le métrage affiche bien un léger grain et un contraste parfois approximatif, ces éléments sont inhérents à un tournage sur support vidéo. Belle restitution des couleurs à l’écran et compression sans faille.

Deux pistes Dolby Digital de bonne tenue. En 2.0 comme en 5.1, l’ensemble est clair et bien spatialisé. On peut déplorer un léger manque d’ampleur (il y a d’ailleurs peu de différences entre les deux standards audio) qui n’est pas sans être lié à la nature intimiste du métrage.

 

- Le cinéma de Nobuhiro Suwa (29 minutes) : Supplément intéressant même s’il tourne souvent à la vaine masturbation intellectuelle. Réalisateur, acteurs et directrice de la photographie nous en apprennent long sur les conditions particulières du tournage.

- Bande annonce (1 minute).