L’histoire :
Six histoires placées sous le signe de l’horreur.
Critique subjective :
Déboulant directement en vidéo, V/H/S est une œuvre collective composée de six segments : Tape 56 (Adam Wingard), Amateur night (David Bruckner), Second honeymoon (Ti West), Tuesday the 17th (Glenn McQuaid), The sick thing that happened to Emily when she was younger (Joe Swanberg) et 10/31/98 (Radio silence).
Constat préalable : pour un projet affichant une farouche liberté artistique, V/H/S présente un côté doublement opportuniste. D’une part, il capitalise sur l’actuelle vitalité du film horrifique à sketches (The theatre bizarre, The ABCs of death, Paris I’ll kill you, …). D’autre part, il joue la carte du found footage, sous-genre lui aussi à la mode, pour le meilleur ([REC], Cloverfield, Le dernier exorcisme, Troll hunter) et pour le pire (la saga Paranormal activity, Devil inside). Une démarche paradoxale donc.
Qu’il soit horrifique ou non, le film à sketches se caractérise en principe par un caractère inégal. C’est même le propre de l’exercice. Si l’anthologie V/H/S fait exception à la règle en proposant une certaine homogénéité, cela n’est malheureusement pas dans le bon sens. Ici, tous les chapitres se valent … dans leur profonde médiocrité. Les deux sous-genres explorés le sont maladroitement : la caméra subjective est peu justifiée et l’édifice manque de liant (Tape 56, le sketch de liaison étant sans doute le plus mauvais). Formellement, le film est aussi assez catastrophique. La mise en scène (un bien grand mot en l’espèce) est beaucoup trop heurtée (prévoyez de l’aspirine), la texture ultra prononcée pique les yeux et le son brut agresse les tympans. Pas terrible. A cela vient s’ajouter un manque d’inspiration flagrant, les histoires se contentant de recycler les grandes figures de l’horreur (monstre, tueur sadique, extraterrestres malintentionnés, maison hantée, …) sans aucune inventivité. Malgré la présence de talents avérés derrière la caméra (notamment Ti West, l’auteur du formidable The house of the devil), le film ne nous offrira pas la moindre petite perle à se mettre sous la dent. Seul le segment Amateur night s’en sort mieux que la moyenne, sans pour autant atteindre des sommets et justifier le visionnage du film à lui tout seul.
Verdict :
Projet alléchant, résultat décevant. Espérons que la suite, V/H/S/2 (anciennement S-VHS) saura redresser la barre.