Elissa et sa mère s'installent dans une nouvelle ville et apprennent vite que la maison voisine de la leur a été le théâtre d'un massacre. En effet, une jeune fille y a assassiné ses parents. Quand Elissa devient amie avec le fils qui a survécu au drame, elle comprend que l'histoire est loin d'être terminée.
Mark Tonderai s’est illustré dans la réalisation de films dit : « Thriller d’angoisse », et le monsieur est un connaisseur, car il a su en accepter, en digérer et retranscrire à sa propre sauce tous les codes et les critères du genre. A commencer par tout ce qui fait le succès du genre depuis ces 20 dernières années : Les jeunes filles aux regards vides cachés par de longues chevelures, qui masquent subrepticement des yeux presque révulsés, dans lesquels apparaît le mal. Des lumières en contre-jour qui nous disent : « Attention vous allez décoller de votre fauteuil ! », la musique anxiogène et ses percussions envahissantes. Tout y est pour vous mettre en condition, et le réalisateur manie l’ensemble avec beaucoup de talent.
Mais pas forcément de finesse, car si « La maison au bout de la rue » est un film angoissant efficace, il lui manque toutefois la subtilité qui ferait de lui une véritable réussite. Car, au final le grand défaut de ce film, c’est qu’il donne en permanence l’impression d’avoir déjà été vu. Que ce soit la jeune fille et les protagonistes, dont on entendrait presque les descriptions ironiques d’un sketch de Jean-Marie Bigard sur l’absurdité de certains films d’horreur, mais aussi l’environnement, à commencer par la maison, dont on sait dès le départ qu’elle cache un terrible secret, dont le réalisateur, ne va brouiller les pistes qu’un tout petit peu, pour que l’ensemble reste tout de même abordable. Seulement, voilà, le film est très abordable, et les surprises ont du mal à nous surprendre justement, même lorsque le méchant meurt une première fois et se saisit du bras de l’héroïne. L’ensemble est tellement téléphoné, que rien ne nous surprend, sinon, le petit sourire qui se dessine doucement sur notre visage.
Côté distribution, Jennifer Lawrence (Hunger Games) profite de son succès pour s’offrir le luxe de jouer sans réelle conviction dans ce film de seconde zone et son partenaire Max Thieriot (Jumper) se fait plaisir en interprétant un gentil mystérieux qui cache de lourds secrets. Pour le reste rien de bien éblouissant, si ce n’est le plaisir de voir Elisabeth Shue (Karaté Kid) dans un rôle, minimaliste certes, mais convaincante.
En conclusion, « La maison au bout de la rue » est un thriller d’angoisse efficace, mais qui passe de peu à côté de son but, par un manque évident d’originalité et par une technique trop académique pour être réellement réjouissante.
Pour un film tel que celui-ci, l’ensemble bénéficie d’une piste 5.1 plutôt bien enveloppante. La spatialisation est minutieuse, la musique d’accompagnement ne se fait pas trop envahissante, mais sait se faire efficace pour tenter de faire sauter les spectateurs sur leurs sièges. L’ensemble est de bonne composition.