Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile…
Il y a des films dont on aimerait bien dire beaucoup de bien, tant l’idée présentée est alléchante, mais qui au final semblent remplis de plus de vide que de consistance. A l’inverse il y a des films dont on aimerait dire beaucoup de mal, tant on se demande ce qui a pu valoir une telle débauche de moyens pour arriver à un résultat aussi minable. Et puis il y a les films dont on ne parvient pas réellement à se décider s’il faut en dire du mal ou du bien, tant le résultat est un peu confus, avec de bonnes idées, d’autres moins bonnes, une trame parfois obscure et un scénario trop contemplatif ou pas assez.
Et bien c’est le cas de « Spring Breakers » d’Harmony Korine (The Fourth Dimension), qui a donc décidé de nous parler de « Quatre filles en maillot de bain, avec des cagoules et des armes ! ». Un scénario qu’il a situé en Floride en plein « Sping Break » (La pause que les étudiants américains s’offrent pendant une semaine ou deux afin de faire la fête et de se vider la tête…). Alors des films sur cette période estudiantine pleine de garçons en rut, de filles émoustillées, de musique, d’alcool et de vomis, il y en a, sans pour autant réellement nous émouvoir, bien au contraire, mais surtout, le problème c’est que du coup scénaristiquement parlant les auteurs ont tendance à faire dans la facilité. Et c’est bien le problème d’Harmony Korine ! Son scénario tente une incursion dans le suspens sensuel, mais sa mise en scène s’englue très vite dans le voyeurisme malsain, avec des jeunes filles qui se trémoussent et s’émoustillent dans une piscine en apparente inconscience de ce qui se passe autour d’elles. On y voit les fesses des filles sur un lit, de tous les profils possible, dans la piscine aussi, dans l’herbe et ainsi de suite.
Côté scénario, le film oscille entre l’univers de Larry Clark (Kids), dont le réalisateur fut l’un des auteurs et Gregg Arakki (kabboom) avec des plans aux couleurs et aux ralentis un peu psychédélique. Mais voilà, le film ne parvient jamais à décoller ! On se laisse porter par une succession de plans où les dialogues se font en semi voix off, le tout agrémenté de bruit d’armes. Un peu comme Oliver Stones l’avait fait dans « Les Doors », Harmony Korine tente d’imprégner le spectateur de cette ambiance particulière du « Spring Break », mais n’ayant pas de fondation solide, son entreprise coule à pic par un désintérêt des plus marquants.
Côté distribution, pourtant, le résultat est emballant. A commencer par Séléna Gomez (Les sorciers de Waverly Place) qui se révèle particulièrement juste et touchante, ou encore le duo Vanessa Hudgens (High School Musical) et Ashley Benson (Prettu Little Liars) qui joue clairement la carte de la sensualité, même si certaines scènes à l’image de celle de la piscine, sont parfois ratées, elles font preuve d’une maturité de jeu remarquable et présage d’un bel avenir dans des films de meilleures qualité. Mais une fois de plus, on ne peut que saluer le travail impeccable de James Franco qui semble bien décidé à prouver à qui veut bien les voir ses talents de comédiens Caméléon, capable de jouer tout et de le faire parfaitement bien.
En conclusion, avec une distribution si inspirée on pouvait espérer le meilleur, mais par la faute d’un scénario fort peu solide, d’une mise en scène un peu confuse et malsaine, on se retrouve avec un film qui laisse totalement de marbre.