Project Cars

Étendard du renouveau dans le domaine de la course automobile sur Xbox One, Project Cars, développé par Slighty Mad Studios pour Namco Bandai s'est fait attendre. Le test sur Xbox One révèle un titre nerveux que le joueur a la possibilité d'ajuster à sa guise.

Jeu a relativement faible budget (5 millions de dollars "seulement"), Project Cars vient se frotter sur Xbox One au ténor Forza Motorsports de Microsoft. Très attendu, puis reporté et enfin prêt, Project Cars a pour ambition de satisfaire tous les fans de jeux de simulation de course en proposant un mode carrière qui n'est pas sans rappeler la recette de l'outsider que fut Toca Race Driver sur génération d'Xbox précédente. En voulant ratisser large avec une opération séduction menée auprès des amateurs de simulations tout comme des amateurs de jeux de course automobile, le titre risque gros mais s'en sort haut la main.

Fait par des passionnés, pour des passionnés
Pensé pour les joueurs dotés de volants et de pédaliers avec tout ce que ceci comporte de paramétrages, le titre permet aussi le jeu au gamepad avec tout autant de souplesse. Car qui dit simulation automobile dit mise au point de la voiture, choix des statégies d'arrêts aux stands, gestion des pneux, de l'essence et des dégâts. Et Projects Cars ne manque pas de faire plaisir au passioné de simulation... Des dizaines de réglages sont proposés à tous les niveaux. Qu'il s'agisse des options de réglage de l'interface de jeu en course ou des nombreux paramètres de mise au point du véhicule devant prendre la piste, en passant par les ajustement de rendu graphique de la console, sans oublier les paramètres de gameplay, indispensables ne serait-ce que pour parvenir à conserver la voiture stable en ligne droite dès les premiers tours de roues.

Les curseurs sont vraiment innombrables et on retrouve bien ici l'esprit "Simulation PC" pour modeler le titre au goût du joueur. Si l'intention est louable et plaira notamment aux gamers sévissant habituellement sur ordinateur et accoutumés à ce genre de personnalisation extrême, cette souplesse est à double tranchant car elle risque de rebuter le joueur débutant sur console qui souhaite se lancer rapidement dans une course dès l'achat du titre sans passer de longues heures à tester différentes configurations, différents réglages, différentes rendus visuels, avec tout ce que ceci implique de temps de sauvegarde des paramètres et temps de chargements du jeu sur un circuit de test. Mais le jeu en vaut la chandelle car une fois cet effort de personnalisation effectué, il n'y a plus qu'à jouir de tout ce qu'offre Project Cars.

Un jeu qui débloque
Tranchant avec la concurrence, le titre a le bon goût de ne pas rançonner ses circuits ni ses voitures. Entendre par là que vous êtes certain d'en avoir pour votre argent d'entrée de jeu car vous pouvez faire le choix de piloter dès le départ la voiture que vous voulez, dans la catégorie que vous désirez, avec la difficulté que vous souhaitez et sur le circuit que vous voulez. Les véhicules et les tracés ne sont pas soumis à déblocage et sont tous dispo. C'est appréciable d'autant qu'on trouve une foultitude de circuits et plusieurs dizaines de montures qui vont du Kart à la F1 en passant par les proto ou les voitures de grand tourisme. Autant dire qu'on trouve chaussure à son pied, que l'on désire entamer une carrière solo depuis la base ou en tant que pilote confirmé. Mais ne cherchez pas les grandes marques de prestige comme Ferrari, Lamborghini ou Porshe, elles sont aux abonnés absents, le tarif des licences exigées étant sans doute la raison principale. On retrouve tout de même des pointures comme Mc Laren, Pagani ou Aston Martin qu'on se rassure.

Contrairement à des titres concurrents, Project Cars ne donne pas dans le spectacle. Le joueur n'est pas ici pour remplir son garage, gagner des points de style ou customiser sa Mustang mais pour s'abonner aux saisons de championnats, s'entrainer, régler sa voiture, bien se placer en qualification pour terminer le plus haut possible pendant la course. On joue ici pour la gagne, pas pour admirer le décor ou enchainer les figures. Le mode carrière est d'ailleurs l'épine dorsale du jeu et propose 3 profils de départ : le novice (De zéro à héros) qui doit débuter en karting et se construire de A à Z, l'amateur déjà couronné (Champion en titre) qui doit défendre son titre et le professionnel aguéri titré déjà plusieurs fois (Triple couronne ) qui brillera encore combien de temps ?

Vous pouvez tenter d'atteindre les trois objectifs historiques dans n'importe quel ordre ou simultanément, ou bien ne pas vous y intéresser du tout. Cependant, si vous accomplissez les trois, à vous le statut de Pilote légendaire ! Choisissez votre point de départ en fonction de l'objectif historique par lequel vous souhaitez commencer, puis signez un contrat avec une des équipes prêtes à vous accueillir. Tout au long de cette carrière il est possible d'ajuster à loisir la longueur des courses, les stratégies d'arrêt au stand, la configuration de la voiture, l'impact des accrochages, de la consommation ou de l'usure des pneus, etc. La liberté est totale pour ajuster Project Cars à vos attentes. Et si le téléphone sonne alors que vous avez bouclé déjà quelques tours avec brio, le jeu peut même simuler le reste de votre épreuve en pilotant à votre place et en se basant sur vos statistiques personnelles.

Vitesse pure et précision de rigueur
Attention au novices, le pilotage n'est pas aisé dans Project Cars. En bonne simulation, le titre exige que les pneus soit chauds pour offrir une meilleure accroche. De même, le départ avec le plein est moins aisé que piloter en fin de relais avec un véhicule plus léger. La stabilité sur le circuit et ne serai-ce que la tenue de route en ligne droite sur un circuit bosselé sont autant de challenges annexes que seul un réglage fin de la sensibilité du gamepad ou du volant pourront vous aider à surmonter. Dès lors, l'impression de vitesse déjà accentuée par une perspective un poil exagérée est sublimée par vos efforts d'optimisation.

Parlons enfin de l'intelligence artificielle qui est hélas à frémir dans Project Cars. Agressive, elle est finalement insouciante de votre présence. Un freinage un peu trop précoce et paf, le concurrent de derrière vous éperonne et vous êtes hors course. Un dépassement à la corde ? Soyez prudent car le concurrent dépassé se rabat sans vergogne sur votre véhicule. Il faut donc composer avec ces chicanes mobiles impitoyables comme si Sergio Perez était dans toutes les voitures. C'est donc uniquement par la modération, la compétence, l'apprentissage, les réglages et la patience que le joueur peut progresser au sein du classement mondial et qu'importe si vous n'êtes pas assez bon pour intégrer une filière de monoplace avec la Formule 1 en point de mire, rien ne vous empêche de rebondir, comme dans la vrai vie, pour vous orienter vers des courses GT ou des compétitions annexes.

CONCLUSION
Avec un moteur physique impressionnant et de superbes graphismes Project Cars a de beaux atouts dans sa besace, mais le titre est très perfectible : son IA reste scolaire et la résolution est en retrait par rapport à la concurrence. Malgré tout, s'il n'est pas le plus beau des jeux de courses, Project Cars semble être le plus complet dans ce qu'il offre de personnalisation et de liberté. Tout est paramétrable. Au point que c'est sans doute cette première étape incontournable, qui fera de Project Cars VOTRE simulation personnelle de course automobile. Avec son gameplay coriace, il reste réservé aux habitués des simulations et aux passionnés des curseurs de réglages.

Comme souvent sur console, on assiste aux présentations flatteuses des années avant la sortie du titre, on bave devant les trailers de pré-lancement et l'on se prend enfin sur console la... claque visuelle... Une gifle amère dans le cas présent... Là ou Forza Motorsports peut constituer un modèle du genre dans l'esthétisme et le rendu graphique, Project Cars sur Xbox One est en retrait... En retrait par rapport à la PS4, en retrait par rapport au PC et en retrait par rapport à Forza sur Xbox One...

Ne nous méprenons pas, le titre est beau bien sûr, mais pas "splendide"... Pas d'effet "Whaouuu" au niveau visuel. Il est bien modélisé, bien texturé, presque scolaire, mais manque de polish. Ces graphismes, s'ils ne sont pas aussi pointus qu'on attendait, restent immersifs. Sur Xbox One, on joue en 1600x900 pixels à un taux de 60 images par secondes. Pour assurer la fluidité de l'affichage en toutes circonstances, le titre propose d'ajuster de nombreux paramètres de rendu, une première sur Xbox One.

Les circuits (35 circuits déclinés en 80 tracés) très bien modélisés et détaillés vous emmènent autour du monde sur les pistes Européennes classiques (Monza, Silverstone, SPA, Imola, Le Mans etc.) proposés parfois dans de multiples tracés, mais aussi sur des pistes fictives pour parcourir par exemple la côte d'Azur ou la Californie. Un mélange de circuits bien réels et de fictions. Les véhicules pour leur part sont superbes et les intérieurs suffisamment détaillés pour s'y croire, d'autant plus que les effets météo dynamique et les cycles jour/nuit ajoutent à l'immersion tout en renouvelant les sensations Les vues cockpit sont très originales pour certaines : depuis le casque du pilote faisant le focus sur la route (l'intérieur de la voiture étant flouté) ou la vue intérieure classique depuis le volant ou centrée par rapport aux fauteuils avant avec bien évidemment les compateurs actifs et éclairés la nuit. Une originalité complétée avec de nombreuses vue extérieures, qui combleront tous les joueurs.

Parfois saccadés quand il y a trop de véhicules à l'écran, le jeu est modulable, paramétrable, malléable. On peut activer ou désactiver les aides à l'écran, modifier le rendu du jeu pour s'affranchir des reflets, des ombres et de dizaines d'autres paramètres graphiques afin de fluidifier le jeu au détriment de la qualité visuelle (dommage sur un titre de dernière génération), on peut aussi déplacer les compteurs de la vue tête haute aux endroits qui nous conviennent, tout ceci au travers d'une interface assez austère.

Spatialisé en Dolby 5.1, l'environnement sonore de Project Cars est sans doute l'un des mieux réussis en ce qui concerne la douce musique des moteurs. Le titre envoie du lourd dès l'effleurage de l'accélérateur et cette précision sonore achève d'immerger le joueur dans l'ambiance des sports mécaniques. Côté échanges avec les stands il est très regrettable que ceci n'ait pas été localisé en français. D'autant que les sous-titres proposés dans la langue de molière ne restent à l'écran qu'une seconde et demie. En pleine course, alors qu'il y a plusieurs lignes à lire et que les chicanes s'enchainent, impossible de savoir ce que les stands viennent de vous dire si vous ne maîtrisez pas la langue de Shakespeare. Un mauvais point qui peut plomber une épreuve.

Les pistes musicales, composées d'une centaine de titres de styles variés (Classique, Rock, Electro, etc.) ne sont pas forcément les bienvenues dans une simulation et le puriste aura vite fait de clouer le bec à la musique, même si le mélange de musique industrielle et de coeurs lyriques dans les menus est un choix opportun. Enfin, en ce qui concerne le paysage sonore, les effets sonores mécaniques sont rendus avec la plus stricte fidélité.

Jusqu'à 15 adversaires humains peuvent s'affronter en ligne, le multijoueur de Project Cars autorisant là encore une personnalisation extrême des week-ends de course. Il est aussi possible de défier les pilotes en contre la montre sur un circuit, replay fantôme à l'appui. Aucun mode multijoueur en écran partagé n'est cependant proposé. En ligne, des épreuves communautaires sont organisées régulièrement. Fonctionnalité propre à Project CARS, vous pouvez créer, en plus des courses, des week-ends de course rapide complets, ce qui signifie que vous pouvez créer les combinaisons d'essais libres, de qualifications, de départs lancés et de warm-ups de votre choix. Un de vos amis est en retard pour la partie ? Vous pouvez même régler les heures de ces séances d'avant-course, les commencer et permettre aux retardataires de vous rejoindre en cours de séance ! Et bien sûr, vous pouvez choisir toute combinaison de voiture, piste, heure de la journée et météo ici. Vous pouvez même régler des restrictions spécifiques sur les aides au pilotage, les vues de caméra et la méthode de transmission.

Le jeu solo propose un mode carrière décrit plus haut (avec ses multiples comptes pour gérer plusieurs carrières différents, son calendrier du championnat, ses tweets de fans, sa messagerie électronique et autres artefacts permettant une bonne immersion dans le scenario) mais aussi un mode de course rapide qui permet de démarrer n'importe où sur l'échelle du sport automobile : n'importe quelle voiture de n'importe quelle gamme sur n'importe quel tracé. Ce mode permet de configurer des week-ends de course ou des séances d'essai libres sans adversaires.

A noter que les volants actuels ou à venir des grandes marques (Thrustmaster, Fanatec, Logitech, Microsoft, Mad Catz) sont pris en charge tout comme l' Oculus Rift. A signaler enfin que le Marché Xbox Live permet de découvrir du contenu supplémentaire que l'éditeur ajoutera à Project CARS avec le temps : voitures emblématiques, nouveaux lieux, mises à jour de la communauté et nouvelles fonctionnalités.