Quatre ans après la première incursion de la franchise Ace Combat de Namco Bandai Games sur Xbox 360, voilà que la série revient avec Ace Combat Assault Horizon. La promesse de dogfights énergiques aux commandes des plus modernes des avions de chasse explose hélas en vol.
Afrique de l'est, 2015. Le colonel Bishop mène un escadron de la force international de maintien de la paix en opération pour lutter contre une force armée rebelle. Mais l'opération augmente rapidement en intensité et tourne à l'escalade avec un face à face terriblement dévastateur. La lutte pour le contrôle s'envenime et devient un conflit mondial dévastateur. Le pitch, écrit par Jim Defelice, adopte assurément un angle plus actuel et déjà vu dans d'autres jeux de guerre. une nouveauté pour un Ace Combat dont les scénarios d'inspiration japonaise plaçaient le joueur dans un futur aussi proche que terrifiant dans des conflits armés inédits. La trame est prétexte à emmener le joueur dans un drame armé se déroulant dans de multiples secteurs du monde.
Côté pilotage, Ace Combat Assault Horizon s'éloigne encore davantage de la simulation pour s'enliser dans une assistance au pilotage qui rapproche définitivement le titre d'un jeu d'arcade, frôlant l'After Burner, la sensation de vitesse en moins. Les commandes sont simplistes et la liberté d'action tellement restreinte avec les commandes par défaut qu'il n'est pas possible d'enchaîner le moindre looping et lacet... Un comble. Un petit tour dans les réglages permet heureusement de personnaliser les commandes et de revenir au mode de contrôle de l'opus précédent... Ouf. Dès lors on retrouve les sensations d'antan et la liberté de monter en chandelle, faire des tonneaux et enfin en découdre sans que la console décide à notre place ce qui peut être tenté ou pas.
Hélas, trois fois hélas, il subsiste une ombre au tableau, le tout nouveau "Close Range Assault System". Si l'affrontement contre de simples bandits est une question de pilotage, tomber sur un As est une autre histoire puisque dans ce cas le jeu impose de recourir à la poursuite assistée. Comprendre par là qu'en pilotage manuel les As ne peuvent être touchés, lâchant indéfiniment des leurres juste avant l'impact de vos missiles et étant insensible au canon. Il faut donc recourir à la fameuse combinaison d'attaque à courte portée, combinaison à effecteur au pad qui déclenche la poursuite assistée (qui décharge alors le joueur de tout talent de pilote et le prive du plaisir de la chasse). Dès lors, il suffit de se concentrer sur la visée et balancer l'arsenal tandis que votre avion est piloté par le script de poursuite qui vous emmène dans une enfilade de voltiges entre les immeubles, les ponts, etc... Sans doute appréciable pour un observateur posté à côté du joueur, l'obligation de recourir à ce "Close Range Assault System" annoncé par Namco comme révolutionnaire est très frustrant pour qui aime en découdre mano a mano.
S'écartant de sa spécialisation et de son objectif d'origine, Ace Combat Assault Horizon propose même des phases de pilotage d'hélicoptère ou encore de poste de canonnier avec tir d'altitude en visée plongeante, comme pour concurrencer les titres tels que Battlefield ou Call of Duty. Il s'éloigne par conséquent de son public en voulant trop en faire. Il s'éparpille et dilue le plaisir dans un enchaînement de scénettes scriptées que le scénario du mode campagne, très basique, peine à faire briller. Le joueur a constamment l'impression d'être pris par la main, ce qui déçoit forcément tous les passionnés de combats aériens qui ne peuvent plus dorénavant qu'espérer que Namco redressera la barre pour le prochain épisode.
Conclusion Pas vraiment mauvais, mais loin d'être la révélation que fut le premier Ace Combat sur Xbox 360, cet Assault Horizon pêche par infidélité : infidèle à sa cible de gamers, infidèle aux scénarios alambiqués de la franchise, infidèle à son influence japonaise d'origine, infidèle au niveau technique des titres du 21ème siècle. A trop vouloir se disperser, Ace Combat Assault Horizon est devenu un jeu d'arcade distrayant et accessible, mais ne dispose d'aucun atout capable d'en faire une référence. Il a en outre perdu l'essentiel : son identité.
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