A St Just-et-Vacquières, Jean-Michel Burel, maitre d’école d’une classe à plusieurs niveaux, commence sa dernière année scolaire avant la retraite. L’instituteur enseigne la tolérance et la sagesse au même titre que l’orthographe et les mathématiques. Il mène son programme avec détermination. Il s’évertue à soutenir les élèves pour leur donner confiance et les élever plus haut. À travers les yeux d’une ancienne élève, aujourd’hui réalisatrice, se dessine une école intemporelle où la rigueur se conjugue avec la bonne humeur, une école où la liberté commence avec le respect de celle des autres. Une école qui appartient à tous et au domaine universel de l’enfance.
Il y a effectivement toujours quelque chose de touchant lorsqu’une réalisatrice revient sur les lieux de son enfance pour filmer la dernière année d’enseignement de son instituteur. Un homme qui a traversé les générations, qui raconte toujours avec un peu d’émotion dans la voix qu’il enseigna aux parents avant d’enseigner aux enfants. Une personne dont la qualité morale se doit d’être exemplaire et le fut pendant ses 44 années à officier sur les bancs de l’école pour le bien des toutes ces petites têtes blondes.
Alors évidemment, on s’en doute avant même de lancer le dvd, l’émotion sera au rendez-vous, mais la réalisatrice a l’intelligence de la laisser venir doucement mais surement. Elle laisse d’abord la poésie s’installer, celle d’une petite école communale du sud, où les enfants apprennent à lire, à écrire, mais aussi à jouer avec la nature, à se parler à communier ensemble dans une véritable cohésion quelques soient les tensions qui ne sont jamais sources de guerre permanentes. Tout cela sous le regard bienveillant de cet instituteur qui en a vu passer des enfants dans sa classe, et qui prône la tolérance et la liberté d’enseigner dans le bien-être des enfants, pas dans les arcanes électoralistes des palais parisiens.
Dans le film, on regarde, on écoute et insidieusement on apprend ce qui fait réellement un enfant, ce qui l’amène à penser, à réagir et éventuellement ce qui le prépare à vivre dans sa future existence. Jamais dans la revendique moralisatrice, l’instituteur parle de ses débuts, de cette impression effrayante que tout le monde attend de vous bien plus que vous ne semblez pouvoir offrir, et puis ses rencontres et ses combats, comme celle de ce jeune homme handicapé, dont il dit en tout humilité : « Lionel, un jour il est venu, ça lui a plu et depuis, il est toujours là », il avouera dans un petit souffle un peu plus tard dans le film, que cela n’était pas au gout de tout le monde, mais qu’importe, c’est sa vision, partagée semble-t-il par les parents de ces enfants qu’on lui a confié.
En conclusion, il est difficile de trouver le moindre défaut à « Mon Maître d’Ecole », tant le film respire l’amour, la tendresse et la reconnaissance pour un homme qui a su donner envie aux enfants d’apprendre et surtout envie de revenir et de garder un œil sur ses racines. Pour sa dernière année d’enseignement, l’instituteur a décidé de rendre les enfants heureux tout en se rendant lui-même heureux. Il les emmène à Paris, les suit en promenade dans la campagne du sud et leur apprend les secrets des arbres, des champignons, en résumé : L’école telle qu’elle devrait toujours être ! Une leçon d’éducation, une leçon de professionnalisme, une leçon d’émotion simple