Imaginées par Goscinny, ces Minichroniques mettent en scène les tribulations de Georges Bouchard. Un homme comme les autres confronté aux tracasseries de la société moderne. René Goscinny dépeint au cours des 26 épisodes avec son sens inimitable de l'humour, les misères et les gaffes de ce français moyen joué par Jean-Claude Arnaud. Présentées dans son intégralité, parfaitement dans l’esprit des fameux Dingodossiers créés avec Gotlib, elles offrent un des premiers rôles à la télévision à Pierre Desproges.
Devenu populaire avec des bandes dessinées telles que « Astérix et Obélix » ou encore « Lucky Luke » et bien sûr dans une autre mesure les aventures du « Petit Nicolas », René Goscinny était un touche-à-tout de génie, qui s’est également illustré à la télévision notamment durant la période de Noël 1976 et Noël 1977 avec ses « minichroniques » qui s’amusaient à décortiquer le quotidien des Français à travers le personnage de Monsieur Bouchard. Le père des héros favoris de la bande dessinée française, nous a donc entraîné à travers 26 épisodes dans les méandres d’un quotidien qui, près de 40 ans plus tard, continus d’être toujours d’actualité.
En effet, loin des loufoqueries que la télévision française pouvait produire à cette époque ou encore très loin des réflexions intellectuelles ou éducatives qui semblaient être devenues l’apanage de l’ORTF, Goscinny est venu apporter une touche d’humour simple mais efficace dans laquelle, comme il a su le faire dans ses bandes dessinées ou dans les aventures du petit Nicolas, il s’amuse des petits tracas de son héros. Mais ce héros est très loin de nous être étranger, car il peut être n’importe lequel d’entre nous tant ses mésaventures au quotidien nous sont familières par une évidente ressemblance avec notre quotidien.
Que ce soit les grands moments de solitude que l’on peut ressentir après avoir passé une soirée à gaffer, que ce soit l’envie d’étriper la personne qui nous précède lorsque l’on fait la queue à la poste, ou encore cette solitude, ou cette frustration, lorsque l’on entame un régime. Tout y passe évidemment, et durant les 26 épisodes on rit franchement, mais pas forcément de la faute des dialogues qui sont finalement assez convenus, mais plutôt par cette façon de nous mettre face à des situations que l’on a tous, à un moment donné, touché du doigt.
Comme dans toutes les productions télé des années 70, la mise en scène est assez sobre pour ne pas dire minimaliste, ce qui est amusant de noter toutefois, c’est que beaucoup de séquences ont été tournées en extérieur dans le quartier de Montparnasse à Paris, et que l’on peut y voir des personnes déjà célèbres dans le cœur des Français à travers la petite lucarne. On y retrouve avec plaisir par exemple :
Nono Zammit (Vive les Vacances), Jacqueline Huet, la speakerine star de l’époque ou encore dans l’un de ses tout premiers rôles :
Pierre Desproges, le trop oublié humoriste à la dent dure.
En conclusion, il semble que tout réussisse à René Goscinny, et ces « minichroniques » sont un plaisir d’humour et d’intelligence, venues de l’esprit d’un homme qui a su, comme personne, photographier le quotidien des Français et y avait puisé la matière de son programme dans des situations que l’on se raconte les soirs d’hiver autour d’une bonne raclette pour faire rire les amis.