Fin Juin 1812, La grande armée traverse le Niemen et
s’enfonce dans les immenses plaines russes. Début septembre, la bataille de la
Moskowa ouvre aux français les portes de Moscou…Mais, c’est compter sans le
redoutable hiver russe qui va recouvrir d’un linceul blanc les soldats de
Napoléon.
Voilà un documentaire surprenant par le ton utilisé et
l’habillage qu’en fait le journaliste Jean-François Coulomb des Arts. Filmé sur
les lieux même de cette campagne qui prit une allure dantesque avec l’arrivée
d’un hiver particulièrement rude auquel les troupes Napoléoniennes ne
s’attendaient pas. Le journaliste revêt les costumes des différents corps de
régiments qui formaient les bataillons de l’armée française.
Passé ce détail d’une mise en scène un peu rétro, on peut
facilement plonger sans retenu dans l’histoire de cette campagne qui fut l’une
des plus grandes défaites de l’empereur français, qui, semble-t-il n’avait pas
mesuré l’ampleur de la rudesse de l’hiver russe. De lieux en lieux, le
journaliste nous entraine dans les moindres recoins de ce qui fut un désastre
humain, mais militaire aussi. Napoléon, alors au sommet de son règne
sous-estime la capacité de l’armée Russe, pourtant inférieure en nombre, à se
relever et à faire front en utilisant des moyens aussi radicaux que le climat
qu’ils maitrisent parfaitement, mais aussi la technique de la terre brûlée, qui
anéanti petit à petit le moral de l’armée française, déjà bien éprouvée tout au
long de sa progression.
Le documentaire raconte dans le moindre détail les
mouvements et propose aux spectateurs de se transposer sur le lieu même des
batailles, les endroits clés de cette campagne qui inspira des auteurs comme
Léon Tolstoï par exemple. En, cela le documentaire est une réussite puisqu’il
parvient à fasciner par sa simplicité autant que par sa complexité. Car même
s’il peut paraitre un peu austère et décalé, avec le journaliste habillé en
militaire Napoléonien, « la Terrible campagne de Russie » n’en
demeure pas moins un documentaire particulièrement détaillé et passionnant.
Une image dont les couleurs sont un peu délavées et les
contrastes fort peu présents. On regrettera une mise en valeur un peu légère des
supports historiques comme les tableaux des grands peintres. Un grain très
présent vient gâcher la fête et l’ensemble manque au final de soin pour être
convaincant.
Une piste Stéréo qui fait aussi dans le rétro avec un
son un peu trop poussé dans les aigues surtout lorsqu’il s’agit des morceaux de
musiques classiques qui doivent illustrer le documentaire, on a l’impression de se
retrouver face à un vieux documentaire d’Alain Decaux raconte dommage.