Mission Pays Basque

Sibylle, jeune Parisienne aux dents longues, entend briller dans ses nouvelles fonctions professionnelles en rachetant une quincaillerie au Pays Basque afin d’y implanter un supermarché. Elle s’imagine avoir « roulé » le vieux propriétaire mais ce dernier est sous curatelle. Sibylle doit donc faire affaire avec Ramon, le neveu, pour récupérer son argent et signer au plus vite. Sinon, c’est le siège éjectable assuré. Elle va rapidement s’apercevoir que les basques n’ont pas l’intention de se laisser faire par une parisienne, si jolie soit-elle.

Il y a des films dont on se dit, qu’on aurait mieux fait de passer son chemin plutôt que de s’embourber pendant 1h30 à la regarder. « Mission Pays Basque » en fait directement partie. En effet, à bien y rechercher il est particulièrement difficile de trouver la moindre qualité à ce film. On pourrait éventuellement tenter le regard sensible tendre et nostalgique du Pays Basque, mais il n’en est rien ! On se retrouve avec une sorte d’image d’Épinal maladroite et mal écrite d’une région qui ne méritait certainement pas une telle peinture. Après, on imagine que le charme des acteurs pourra éventuellement compenser un scénario un peu fragile, mais il n’en est rien encore, la distribution semble particulièrement embourber dans une aventure qu’elle comprend assez mal, et dont elle se sent très rapidement qu’elle ne concourra pas au moindre prix, tant la direction d’acteurs est inexistante.

Mais commençons d’abord par le scénario, qui accumulent des scènes sans aucun intérêt, qui cisaille des personnages tous plus caricaturaux les uns que les autres, et rate totalement le coche de la saveur.  Dans une intrigue qui manque d’évidence d’inspiration, le scénariste continu d’entretenir un décalage Paris/Province, qui devient presque insupportable à mesure que le film avance. La jeune parisienne qui travaille dans une banque, est forcément vénale et n’a aucun intérêt à se prendre d’amour pour le Pays Basque. De l’autre côté le héros est forcément quelqu’un au grand cœur, fier de sa région, fier de ses racines et forcément victime d’une parisienne sans scrupules.

Ce qui est surtout dommageable dans « Mission Pays Basque » c’est que ni l’un ni l’autre des personnages principaux ne sort grandi d’un film qui ne s’est pas vraiment où il va. On comprend le consensus de départ une jeune parisienne aux dents longues qui entend briller en rachetant sans scrupules une quincaillerie au Pays basque à un prix dérisoire, face à elle :  Ramon un jeune Basque qui ne l’entend pas de cette manière, et est bien parti pour donner une leçon provinciale à cette jeune femme. Alors on pourrait évidemment se dire que le scénario n’est pas forcément extraordinaire, mais que la mise en scène inventive de Ludovic Bernard (L’Ascension), peut éventuellement sauver l’ensemble. Sauf qu’il n’en est rien, le réalisateur accumule les scènes sans intérêt, procède à un montage qui manque terriblement de rythme, et surtout impose des personnages sans intérêt, à l’exemple du jeune stagiaire qui suit Sibylle, dans ses déboires. Ce dernier est tout simplement ridicule ultra caricatural, et surtout énerve plus qu’il ne fait rire.

Forcément en l’absence d’une direction d’acteurs, solide et inventive, l’ensemble de la distribution est en roue libre et la belle Élodie Fontan (Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?) ne parvient jamais à totalement trouver le rythme de sa composition, et face à lui Florent Peyre (Raid Dingue) ne cesse d’accumuler une prestation caricaturale d’un personnage qui n’en avait franchement pas besoin.

En conclusion : Parce qu’il n’est pas besoin d’en dire beaucoup plus, ni de s’étendre sur le désastre de « Mission Pays Basque », je me contenterai simplement de dire que cette comédie pouvait éventuellement avoir un quelconque intérêt si cela n’avait pas été un ratage qui sombre non seulement dans la mauvaise caricature, mais surtout dans un scénario vide d’intérêt et une mise en scène absente.

Forcément, pour un film qui doit se situer au Pays basque, et dont on pourrait imaginer, qu’à un moment donné, l’envie eut été de rendre hommage à cette région, l’image met en valeur à la fois les paysages, les couleurs forcément chaudes de la région, et se met en contradiction avec une atmosphère plus froide, plus grise et plus glaciale de la région parisienne. Le travail de la photographie est forcément important dans ce type de film, et le support parvient à donner une qualité à la hauteur de ce travail, en faisant que le grain soit le plus absent possible et des contrastes qui viennent donner plus de profondeur au film.

Alors bien sûr, les effets sonores ne sont pas légions dans « Mission Pays Basque », mais on espérait tout de même une bonne répartition qui puisse en effet nous permettre de profiter de ce long métrage sans trop souffrir. Au final la piste Dolby digitale 5.1, bénéficie d’une belle répartition, et d’une dynamique qui permet de mettre en valeur à la fois les dialogues et les environnements sonores. On ne va pas crier au génie, bien sûr, mais en tout cas le résultat est tout de même qualitatif.

Pas de Bonus !