Rome, 1892. Maria Montessori, jeune étudiante en médecine, lutte pour se faire une place dans un monde d’hommes. Pour être acceptée, elle doit être la meilleure, ne jamais montrer de signes de faiblesse. Elle rencontre un jeune et fascinant professeur, Giuseppe Montesano. Ensemble, ils commencent à travailler sur un projet d’aide aux enfants retardés et abandonnés, et vivent en secret une grande passion. Mais ils ne sont pas mariés, et Maria tombe enceinte : leur enfant illégitime doit être caché afin d’éviter un scandale. Alors qu’elle se retrouve dans l’impossibilité d’élever son propre enfant, Maria décide de continuer à se battre pour ses idées et pour l’éducation de tous les enfants...
Société de distribution qui ne cache pas ses ambitions, « Saje », aime les films qui portent une valeur chrétienne dominante, sans en garder forcément les nuances et les ambiguïtés. Sans pour autant souffrir de façon systématique de films à la qualité médiocre, « Saje » propose notamment dans son catalogue des films comme : « La Passion du Christ » de Mel Gibson (2004) ou « La Résurrection du Christ » de Kevin Reynolds (2016). Nous l’aurons assez bien compris, le distributeur possède un fonds de commerce destiné à un public chrétien et entend bien parler de figures emblématiques qu’un certain goût des valeurs et de la compassion a amené à faire de grandes choses.
Maria Montessori, fut une pédagogue renommée qui mit au point une méthode pédagogique, qui porte d’ailleurs son nom et qui repose sur quatre axes majeurs : Le Libre choix de l’activité, l’autodiscipline, le respect du rythme de chacun et l’apprentissage par l’expérience. Une phrase qui lui est attribué résume bien sa méthode : « Tout enfant est un roi en marche vers l’aurore ». Certainement l’une des scientifiques qui aura le plus inspirée, la pédopsychiatre française, la plus célèbre : Françoise Dolto, Maria Montessori fut à la fois victime et porteuse d’un destin hors du commun. D’abord parce que cette féministe convaincue, mena son combat de front avec brio et su se faire reconnaitre par ses pairs, par une intelligence et un professionnalisme hors du commun. Mais du côté de sa vie privée, le combat fut plus traumatisant : Entretenant une relation amoureuse avec son professeur de psychiatrie, elle aura un enfant hors mariage, qui, dans une société italienne conservatrice, ne va pas sans poser de problème. Sa grossesse sera tenue secrète et Maria Montessori devra abandonner son enfant à un couple de paysans. Elle ne le récupèrera que 15 années plus tard et partira vivre avec lui aux Etats Unis. Plusieurs années plus tard, le dictateur Italien Mussolini, confiera à Maria la charge des Ecoles d’état. Mais la pression fasciste est telle, qu’elle démissionnera s’estimant apolitique et plus intéressée par le bien-être des enfants que par la politique.
Le film en deux parties de Gianluca Maria Tavarelli (Maltese) s’est donné pour objectif de faire découvrir le destin si particulier de cette femme hors du commun. Signé en 2007, le film parait avoir 20 ans de plus et se range plutôt du côté des productions télévisuelles des années 80, avec des dialogues crachotants, qu’une Vf ne vient rien arranger. Mas c’est surtout la mise en scène qui pose problème, car si l’ensemble n’est pas inacceptable, loin de là, son manque de rythme et sa narration font énormément penser à un épisode caché des « Oiseaux se cachent pour mourir ». Car dans sa première partie, la réalisatrice appuie beaucoup sur la relation amoureuse entre Maria et son professeur. Il faudra attendre la deuxième partie pour réellement plonger dans ce qui, au départ nous intéresse, quand même : Les combats de Maria Montessori.
Au final, ce film en deux parties, n’est pas l’hommage le plus qualitatif envers la grande pédagogue que fut Maria Montessori, mais il a le mérite, au moins de parler de ce personnage hors du commun dans une société patriarcal qui traitait les enfants handicapés d’ « Idiots » et ne se préoccupait pas beaucoup de leur traitement, les laissant à l’abandon. Nous aurions préféré une œuvre plus engagée, moins édulcorée de la vie de cette femme qui révolutionna la pédopsychiatrie.