Ancienne gloire du football, aujourd'hui cuisinier dans le restaurant mexicain de son frère, José s'est retiré du monde mais quelque chose l’intrigue chez Nina, une jeune serveuse à qui il tend la main. Au cours d’une longue journée ordinaire à New York, ils vont non seulement affronter leur passé, mais découvrir comment le pouvoir de guérison d'une famille peut les aider à embrasser l'avenir.
La production américaine, outre ses grosses machines qui débarquent en masses sur les écrans du monde entier, contient également une part destinée à la propagande religieuse, dont les lobbys sont très puissants et possèdent de gros moyens. Avec une finesse aussi subtile qu’un éléphant au milieu d’une mare, ces productions sont, le plus souvent destinées à mettre au cœur de leurs histoires des débats parfois discutables.
Tourné en 2006, par le réalisateur Mexicain Alejandro Gomez Monteverde (Little Boy), « Bella » est surtout une variation sur le droit à la vie et contre l’avortement. On y suit une jeune serveuse qui vient de se faire renvoyer de son travail suite à de très nombreux retards mais qui apprend dans le même temps qu’elle est enceinte. Consciente qu’il lui sera difficile de pouvoir assurer un avenir à son enfant, elle décide d’avorter. Elle se confie à son ami, cuisinier du restaurant dans lequel elle travaillait et qui n’est autre que le frère du propriétaire. En une journée, à travers un périple, à la découverte de la ville et de ses habitants, choisi pour leurs parcours chaotiques, José, le cuisinier va montrer à Nina la serveuse, à quel point la vie de son enfant à venir est précieuse.
Si le discours se défend, chacun a le droit à son idéologie, et qu’il faut le respecter pour cela, ce sont les ficelles grossières et lourdes de sens qui viennent ponctuer le film, qui laissent définitivement de marbre. Et le parallèle avec la bible manque tellement de subtilité qu’il en finit par lasser. La jeune serveuse est un peu laxiste et cet enfant qu’elle porte en est la preuve et le choix qu’elle faut dans un premier temps, montre qu’elle a besoin d’être guidée sur le chemin de la vérité. José, quant à lui, est un homme qui s’habille comme un prophète, est avare de mots inutiles, pose son regard bleu acier sur tout ce qu’il voit et tout ce qu’il touche. Tout le monde l’aime et révère mais surtout il ressemble physiquement à l’image de Jésus.
La mise en scène d’Alejandro Gomez Monteverde manque également, de la même manière que son discours, de subtilité et d’inventivité. La dynamique laisse à désirer, et surtout, le rythme est lent, trop lent pour réellement passionner. A vouloir faire trop propre, le réalisateur, qui a également signé le scénario, ne parvient jamais à insuffler à son film ne véritable profondeur qui puisse en faire un film intéressant. Si l’idée peut se défendre, elle ne parvient jamais à trouver, ni dans le scénario et encore moins dans la mise en scène une certaine subtilité qui parviendrait à nous faire nous interroger. Le film nous entraine sans passion, ni splendeur dans un voyage initiatique bien pauvre en émotion et en profondeur.