Il Varco

En 1941, un soldat italien part pour le front russe. L’armée fasciste est alliée avec les Allemands et la victoire semble promise. Contrairement à ses jeunes compagnons enthousiastes le soldat, qui a déjà connu les conflits armés d’Afrique, redoute ce voyage. Le train chemine vers l’Ukraine et l’hiver arrive en même temps que grandit l’inquiétude. Le désir le plus fort n’est plus celui de la victoire mais d’un lit bien chaud, d’un repas et du retour au foyer. Frappées par les vents, les steppes semblent être habitées par des fantômes et le soldat nous emporte avec lui dans sa nostalgie.

Ne nous y trompons pas, « Il Varco » n’est pas un énième chapitre de la série « Apocalypse », mais bien un docu fiction qui mêle assez subtilement, il faut bien le dire des images d’archives et des reconstituions soignées. Le but étant de nous faire pénétrer la froideur de la guerre, son étonnante insouciance et l’horreur qui peut apparaître au détour d’un village ou d’une maison. Avec une sorte de froideur glaçante, les deux réalisateurs nous entrainent dans ce dédale d’émotions que furent le parcours de ces soldats, calibrés pour l’horreur et inconscient de ce que les puissants pouvaient jouer au-dessus d’eux.  A mesure que le film avance, ce soldat fictif qui a déjà connu les horreurs de la guerre et a vu ses répercussions sur les populations, va voir le vernis de ses certitudes se fissurer à mesure qu’il va progresser.

Et c’est toute l’intelligence de ce film que de nous plonger au cœur de l’état d’esprit de ces soldats. Un état d’esprit mainte fois disserté au cinéma, mais jamais avec une telle puissance du réelle. Ce subtil mélange entre images d’archives et fiction, associé à une voix off lancinante, donne encore plus de volume à l’ensemble, notamment parce qu’il ne cherche pas à provoquer des émotions, elles surviennent d’elle-même. Tout cela ne sert que de rail vers l’horreur d’un conflit qui a plongé de jeunes âmes dans l’horreur des combats et des familles entières dans la détresse la plus profonde, au point de ne plus avoir la force de chanter des chansons funéraires pour l’enterrement d’une enfant. Les larmes se font mécaniques mais la souffrance est tellement perdurante qu’elle efface toute effusion de douleur dans le cœur de ces civils victimes d’un conflit qui les dépasse.

Et même si la voix Off peut parfois mettre mal à l’aise, notamment par un ton monocorde et des phrases très soutenues, elle n’en demeure pas moins le témoin d’un passé encore douloureux qu’il est toujours aussi difficile de regarder en face. « Il Varco (Le Passage) » est une œuvre puissante qui lève un voile sur cette collaboration euphorique, au départ, entre les Allemands et les Italiens contre les Russes. Une Euphorie qui va disparaitre à mesure que le principal allié des Ruses va se faire plus présent : Le Froid. Un froid qui mettra à mal les soldats de l’envahisseur et permettra aux Russe de reprendre le dessus. Un document édifiant et nécessaire.

« Le Train pour Moscou » : Dans le village d'Alfonsine, pas loin de Bologne, en 1957, le parti communiste est au pouvoir avec environ 90% des voix. Sauro et ses amis, après avoir vécu la Seconde Guerre mondiale, rêvent d'un monde d'égalité, de paix et d'amitié : ils rêvent de l'Union Soviétique. Un jour l'occasion se présente : visiter l'Union Soviétique lors du Festival mondial de la jeunesse et des étudiants de Moscou. Sauro et ses amis partent avec leur caméra 8mm et filment ce grand voyage.

Ce film d’un peu plus d’une heure est un autre long métrage qui mêle cette fois ci des images d’archives de l’après-guerre et des témoignages de ces personnages qui, cette fois-ci rêvent de paix, et vont partir dans une autre aventure Italienne : Le Communisme.