Adaptée de la série de romans à succès écrits par Bernard Waber, « Lyle, Lyle, Crocodile », avec, dans les rôles principaux, l’acteur oscarisé Javier Bardem, Constance Wu et Shawn Mendes (qui prête sa voix à Enzo dans la version anglaise), « Enzo Le Croco » est une comédie musicale mêlant prises de vue réelles et animation, qui va permettre au public du monde entier de rencontrer son attachant héros. Quand la famille Primm déménage à New York, leur jeune fils Josh peine à s'adapter à sa nouvelle école et à ses nouveaux camarades. Tout cela change quand il découvre Enzo - un crocodile chanteur qui aime les bains et le caviar – et qui vit dans le grenier de sa nouvelle maison. Enzo et Josh deviennent rapidement amis, mais lorsque l'existence de l’insolite crocodile est menacée par leur diabolique voisin, M. Grumps, les Primm s'allient avec Hector P. Valenti, le propriétaire d’Enzo, afin de prouver au monde qu’une famille peut toujours s’improviser, et qu'il n'y a aucun mal à intégrer un grand reptile mélomane, doté d'une personnalité haute en couleur et d’une incroyable voix.
En ce début d’année tendu, nous avons besoin de films qui font du bien, qui font sourire ou qui vous entrainent ailleurs que dans la morosité ambiante. C’est le cas des comédies musicales qui trouvent là une période idéale pour se faire connaître. A l’origine de ce nouveau projet musical composé par les auteurs de « The Greatest Showman » (2018) de Michael Gracey : Benj Pasek et Justin Paul, il y a les romans de Bernard Waber. « Lyle, Lyle, Crocodile » publié en 1965 est la suite « The House on The 88th street » qui fut édité en 1962. Les deux connaitront 7 suites qui seront des succès colossaux. En comptant l’ensemble de son œuvre l’auteur aura vendu environs 1.75 millions de livres. Il y eut une première adaptation, sur HBO en version animée. C’est donc la première fois que « Lyle, Lyle, Crocodile » est donc adapté en long métrage mêlant Motion Picture et Live.
Et autant le dire, le film s’adresse aux enfants et de la même manière qu’un Disney mérite d’être vue en version originale, ne serait-ce que pour la musique qui gagne tout de suite en dimension. Car les deux compositeurs ont un sens du rythme très funk, très soul, qui touche tout de suite fait claquer les doigts et frissonner les pieds. Avec un sens du rythme et surtout une envie de ne pas surcharger le film, les scènes musicales ne sont pas trop envahissantes pendant le film et se laisse regarder avec beaucoup de plaisir. Bien évidemment, le film étant tiré d’un roman pour enfants les textes, sont à leur hauteur et les thèmes récurrents, que l’on trouvait déjà dans « The Greatest Showman » sont à nouveau présent, notamment le fait d’être accepté pour ce que nous sommes et non pas pour notre apparence.
C’est d’ailleurs tout le sens de ce scénario, qui ne décolle pas plus loin que de ce thème et qui sent le déjà vu dans bon nombre de films pour enfant. Mais nous n’allons pas demander à un film pour les plus jeunes ne faire une théorie sur la conception de l’univers. On pourra peut-être reprocher au scénario de ne pas chercher suffisamment à inclure les parents et à être parfois un peu trop dans la facilité. Mais, une chose est sure, l’ensemble fonctionne assez bien et l’équilibre parvient à se faire entre le scénario et la musique. Il faut dire que développer des thèmes sur l’acceptation de soi, le fait sur surmonter sa peur du regard et du jugement des autres, entrecoupés de morceaux musicaux ne laisse pas beaucoup de place au détail. Il faut aller à l’essentiel et laisser les « lyrics » faire le reste.
Coté réalisation, la surprise est de taille puisque les deux réalisateurs ont plutôt été dans des chemins assez éloignés de la comédie musicale familiale avec des films comme « Les Rois du Patins » en 2007 ou encore « Joyeux bordel » en 2016. Ici, ils s’en sortent plutôt bien et parviennent à signer une mise en scène toute en mouvement, parfois en exagération très inspirée des spectacles emblématiques de Broadway, notamment à travers le personnage de Hector P. Valenti, magnifiquement interprété par Javier Bardem qui s’amuse à jouer ce magicien raté mais tout en exagération dans ses gestes et extraverti. Durant 1h47, les deux réalisateurs vont nous entrainer dans une aventure toute en humour, en sourire et en musiques entrainantes qui nous font ressortir avec le sourire, particulièrement les enfants, mais les parents apprécieront certains passages un peu funk. Et les fans de Shawn Mendes, le chanteur pourront se régaler de l’entendre chanter les chansons de Lyle (en VO). Un divertissement agréable à découvrir en famille.
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