Théodore, un jeune Parisien timide, découvre l’existence d’une chanson aux pouvoirs surnaturels, un vieux standard jazz des années 20 qui agit comme un élixir d’amour sur la personne qui l’entend. Souhaitant charmer Amandine, qu’il croit être la femme de sa vie, Théodore part à la recherche de la partition. Son enquête le mène à New York, où il rencontre des musiciens de la communauté Swing qui l’aideront dans son aventure.
Il y a une fraicheur et une légèreté dans le premier film de Gérome Barry tout droit sorti de la Fémis et qui s’est fait ls dents en écrivant des scénarii, en produisant et réalisant des courts-métrages qui ont tous en commune une certaine musicalité dans la façon d’aborder les sujets. Il apparaissait donc logique, que pour son premier long métrage, le réalisateur se lace dans une sorte de fausse Comédie musicale autour du Jazz et notamment d’une partition d’un musicien de jazz qui aurait le pouvoir magique de déclencher l’amour de celui ou celle qui l’écoute envers son propriétaire. Un sujet amusant qui va tourner autour d’un personnage sympathique, obsédé par une jeune fille qu’il a croisé dans la rue et dont il est tombé amoureux. Sa quête va l’emmener à New-York où il va faire la connaissance de musiciens et particulièrement d’une chanteuse.
Le réalisateur a choisi la simplicité et s’est entouré d’une équipe resserrée pour donner corps à son histoire et a décidé de se mettre en scène dans cette histoire qui fait immédiatement penser, effectivement, à Woody Allen, et à ses personnages un peu lunaires, à la psychologie toujours contrariée par une obsession commune envers ceux qu’ils croisent. La mise en scène de Gérome Barry ne s’embarrasse pas de superflus et nous embarque dans une œuvre légère, certes imparfaite, notamment par des lenteurs parfois dans la gestion des dialogues ou de certaines scènes, où le réalisateur semble perdre un peu le rythme et la dynamique de sa trame, mais tout cela laisse, tout de même, la place à la fraicheur d’une première œuvre sincère et aux inspirations diverses.
Et d’ailleurs le scénario de Gérome Barry, est déjà le garant de cette écrite un peu naïve qui ne cherche pas à distiller le moindre message, mais cache sa maturité derrière une façade un peu candide qui permet, à travers le parcours de son personnage à la recherche de la clé de son idéal, de rendre hommage à un genre musicale qu’il affectionne particulièrement et des réalisateurs qui ont marqué son parcours cinéphilique. Du coup, la spontanéité de son entreprise se ressent à chaque passage de son histoire et de ses enchainements.
« Swing Rendez-vous » est un hommage de Gérome Barry au Jazz et particulièrement au Swing Jazz dont on commence à ressentir un nouvel intérêt pour ce genre musical où la danse de ses auditeurs est aussi importante que l’acoustique de ses musiciens. Le réalisateur est allé à New-York filmer les meilleurs concerts de ces musiciens à la vie complexe rythmée par la musique et l’amour qu’elle leur procure. Son film n’est pas simplement un hommage aux réalisateurs qui ont marqué son parcours, mais surtout un hommage à cette musique, source majeure de bien des courants musicaux actuels. Imparfait, mais d’une fraicheur et d’une sincérité évidente, « Swing Rendez-Vous » est un premier film réussit et pleine de bons moments.
Pour mieux connaître le réalisateur Gérome Barry, l’éditeur nous propose en bonus :
Un entretien avec le réalisateur et son actrice principale Tatiana Eva-Marie qui reviennent sur la genèse du film et toutes les inspirations qui l’ont nourri.
Puis un making of amusant, parce qu’en fait il emmène le vidéaste vers le compte Instagram du réalisateur pour y voir toutes les étapes, à travers 40 épisodes, de la construction de son film. Un procédé qui rappelle également Michel Gondry. Original et surprenant.
Deux courts métrages de Gérome Barry.
Et enfin une Galerie de Photos.