Quand on s’aime mais qu’on ne se supporte plus, qu’est-ce qu’on fait ? Marie et Simon sont profondément amoureux, malgré les disputes constantes dans leur vie de couple. Pour ne pas se séparer, ils se lancent dans une aventure un peu folle : établir une liste de règles qu’ils devront suivre coûte que coûte. Ils l’appellent la charte Universelle des droits du couple.
Que faire lorsqu’un couple s’aime toujours, mais ne se supporte plus ? c’est la difficile question) laquelle le réalisateur Illan Klipper (Le Ciel au-dessus de ma tête) a essayé de répondre en compagnie son actrice principale et co-scénariste : Camille Chamoux (Les Randonneuses). Parti d’abord d’une expérience personnelle de Camille Chamoux qui avait laissé un ultimatum pour passer 15 jours complets sans disputes, sous peine de séparation. Puis d’une discussion avec un ami qui lui a parlé d’un site : Co-Parents, dans lequel les inscrits répondait à une charte bien fixée pour procréer sans être en couple. Il n’en fallait pas plis pour donner là, les bases d’une comédie qui s’interrogerait sur le mécanisme du couple et ses moyens de s’en sortir.
Et le résultat est assez intéressant tant l’écriture à quatre mais a su fonctionner, même si les promesses de la comédie ne sont pas forcément aux rendez-vous et donnent une œuvre un peu dérangeante parfois, car elle créé le malaise en mettant en lumière, ce que beaucoup de couples vivent, à savoir, des tensions pour, assez souvent, des choses insipides qui pourraient être évitées mais que la vie de couple amplifie à l’infini. Pour autant l’ensemble fonctionne assez bien et le duo a su trouver des situations, (Certes parfois extrêmes, comme l’épilation pubienne dans le salon), et cela donne un film qui nous embarque dans la vie d‘un couple qui pourrait être le miroir de notre propre existence. Chacun essaye de trouver une position dans cette union où la liberté doit s’adapter à celle de l’autre, une loi du compromis qui est parfois bien difficile à tenir, d’où cette idée de charte inspirée du site cité un peu plus haut.
La mise en scène d’Ilan Klipper sans démériter, semble pourtant constamment hésiter entre comédie et drame social, en filmant les moments de communion comme ceux de conflits avec quasiment la même distance. Si le film parvient à nous faire sourire, son sujet et sa mise en scène très proche de ses personnages nous rend plus dans la position de jugement face au couple en se disant que nous ne ferions pas de la même manière ou que la réaction de l’un par à l’autre n’est juste ou le contraire. Un but certainement visé par le réalisateur qui touche ainsi à son but, mais qui crée un certain un malaise chez le spectateur qui ne parvient pas à se positionner et ne parvient jamais à ressentir la moindre empathie pour l’un ou pour l’autre, tant le réalisateur ne parvient pas à illustrer ce qui fut à l’origine de cette union.
Quant à la distribution, elle ne cherche pas à en faire des tonnes, bien au contraire, le duo Camille Chamoux/ Damien Bonnard (Les Misérables) fonctionne mais manque tout de même d’osmose qui, justement, nous fait nous interroger sur la magie qui les a fait se retrouver ensemble tant les différences les séparent. Pour faire un parallèle dans lequel le comédien avait brillé dans l’osmose qui devait transpirer de la relation d’un couple malgré les difficultés présentes : « Les Intranquilles » de Joachim Lafosse avait su trouver les clés pour amener le comédien a adopter la bonne tonalité. Ici le comédien est souvent hors sujet et sa partenaire offre un jeu trop linéaire pour totalement nous embarquer dans leur histoire.