Anatomie d'Une Chute

Genre
Pays
FR (2023)
Date de sortie
jeudi 21 décembre 2023
Durée
151 Min
Réalisateur
Producteurs
Marie-Ange Luciani et David Thion
Scénaristes
Justine Triet et Arthur Harari
Compositeur
Divers
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
151 min
Nb Dvd
2

Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne. Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.


Palmé à Cannes en 2023, « Anatomie d’une Chute » de Justine Triet (Victoria) nous plonge dans une déconstruction judiciaire quasi chirurgicale dans laquelle une femme est accusée du meurtre de son mari, sans qu’aucune arme du crime ne soit découverte à l’endroit où le corps fut retrouvé. Mais contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, « Anatomie d’une Chute » n’est pas un film judiciaire, mais une métaphore sur la chute du corps à travers le couple, entendre par là que nous découvrons, comme l’enfant du couple, la défaite d’un couple. Un duo qui semblait solide, puis qu’un drame autour de l’enfant a fragilisé, pour que petit à petit les rancœurs se nourrissent, alors les plaies semblent avoir été refermées. Méthodiquement le procès va défaire les certitudes, que ce soit dans l’esprit de l’enfant, Daniel, mais également, et surtout dans l’esprit des spectateurs. Et c’est exactement le but que s’était fixé la réalisatrice, lorsqu’elle a écrit le scénario avec son complice Arthur Harari (Le procès Goldman).


Comme rarement, au cinéma, la réalisatrice construit un couple, lui donne une vie, un passé, et même un futur, puis dés lors que le mari est retrouvé mort, le procès va tout mettre en perspective, instiller le doute, dans l’esprit des différentes parties, notamment à travers le personnage de l’Avocat Général, interprété par Antoine Reinartz (Arthur Rambo), hallucinant de cynisme, de rhétoriques assassines, et de froideur agressive. Interprétée par Sandra Hüller (L’étau de Munich), Sandra est une femme enfermée dans ses certitudes, et qui ne veut pas voir la dérive de son couple et qui croit à la renaissance de son mari qui s’est enfermé dans ses frustrations et dans ses remords. Un mari dont l’Aura commence à s’effriter également à mesure que le procès avance, mais que l’avocat général va vouloir masquer les dérives et la fameuse chute inévitable de quelqu’un qui se voyait autrement et qui, un jour, prend conscience de ce qu’il est devenu et ne parvient à s’en satisfaire.  L’actrice est juste brillante avec tout ce que cela implique de justesse et de précision d’un jeu qui ne tient, en rien du hasard, bien au contraire. Jamais dans l’excès, ni dans l’outrance elle campe une Sandra méthodique, broyée mais debout pour son fils, qui force le respect.


Et c’est d’ailleurs la mise en scène de Justine Triet qui va pousser le curseur, de manière totalement inventive, pour ne pas dire révolutionnaire. D’abord parce qu’elle va filmer la justice, à la fois dans ce qu’elle de plus près : La salle d’audience mais également de plus lointain, les reconstitutions noyées dans l’espace et le temps. La réalisatrice n’utilise aucun Flash-Back (Exception faite de la dispute) pour que les émotions des personnages, à travers leurs dialogues ou leurs silences, puissent apparaître à l’écran. A l’instar de deux personnages qui vont venir amener les doutes ou les suspensions dans le temps que sont l’avocat Général  et Daniel, le fils, interprété par Milo Machado-Graner (En Attendant Bojangles) dont la prestation est touchante et précise également, elle va utiliser les différents partis pour prolonger les paroles et faire apparaître l’invisible, comme, la parole au mari Samuel, que l’avocat Général va ramener à la vie à travers sa parole et la déformation qu’il va lui apporter, ou Daniel qui par qui va apparaître le doute et donc la chute de l’immaculée maternelle.


« Anatomie d’une Chute » de Justine Triet est un film d’une rare intensité qui ne nous lâche pas pendant les 2h25 que dure le film. La réalisatrice refuse toutes les fioritures qui pourraient venir déformer son propos et laisse les dialogues et les personnages s’exprimer avec une puissance et une palette de nuances remarquable. Elle installe le spectateur dans le siège de juré, et utilise la chute d’un corps comme métaphore pour celle de la défait d’u couple et de la chute des amant, ici à travers le regard du fils.


L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Assez sobre dans ses effets de photographies, le film bénéficie pourtant d’un beau transfert qui parvient à mettre en valeur le travail du Directeur de la photographie Simon Beaufils (Antoinette dans les Cévennes). Avec des effets subtils qui viennent habiller le film de couleurs chaudes et naturelles, l’équipe a su tirer le meilleur de ces environnements parfois austères qui gagnent ici en brillance. Les contrastes viennent donner plus de volume et de profondeur à une image qui n’en manque pas.   

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Une piste Dolby Digitale 5.1, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, et les voix ne sont pas trop en retrait.  La dynamique de l’ensemble se met au service du film et notamment lorsque l’orchestre se met à jouer. Un véritable plaisir pour les oreilles. 

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
90 min
Boitier
Amaray

Un DVD sur lequel nous pouvons retrouver des entretiens :


« Anatomie d’un Scénario, entretien avec Justine Triet et Arthur Harari », dans lequel la réalisatrice et son co-scénariste reviennent sur la manière dont ils ont écrit le scénario et l’aide précieuse d’un avocat pénaliste pour coller au plus près de la réalité d’un tribunal.


« Anatomie d’un Film : Entretien avec Justine Triet et les producteurs ». La réalisatrice revient sur sa collaboration avec Marie-Ange Luciani (La Ligne) et David Thion (Le Lycéen), deux producteurs qui ont eu confiance en son travail et en son sens de la mise en scène.


« Entretien avec Swann Arlaud et Milo Machado-Graner » respectivement l’avocat de la défense et Daniel le fils du couple. Les deux acteurs reviennent sur la manière dont ils ont abordé leur personnage et leurs impressions face à l’histoire et ce qu’elle représente.


« Entretien avec Antoine Reinartz et Vincent Courcelle-Labrousse, Avocat et conseiller Juridique le Film ». L’acteur et l’avocat parle du film et notamment de ce personnage d’avocat général dont le but est d’instiller le doute, pour faire naitre la vérité.


« Anatomie d’un Procès par Vincent Courcelle-Labrousse ». L’avocat nous explique commence fonctionne la justice en France et particulièrement les modes de fonctionnement d’un procès en France.


« Casting », un bonus dans lequel nous découvrons les essais de Milo Machado-Graner et ceux d’Antoine Reinartz.


« Les Répétitions ». Pour préparer un tel tournage la réalisatrice et son équipe ont répété pendant une année de 2021 à 2022. 


« Secrets de Tournage avec Snoop », le chien de la famille à un rôle déterminant dans le film, cela méritait bien un focus.


Puis des scènes coupées ou Alternatives.


Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage