Pauline est la maman d’Andréa, 6 ans et demi, un petit garçon formidable à qui on a diagnostiqué un TSA : un « trouble du spectre autistique ». Il n’est pas vraiment au niveau mais il est toujours scolarisé et s’apprête à faire sa rentrée en grande section de maternelle. Pour Pauline, sans revenus fixes et récemment séparée de Fabrice, le père d’Andréa, tout semble concourir à faire de sa vie une succession d’échecs. Or pour Andréa, c’est une année cruciale qui va déterminer s’il peut ou non rester scolarisé et obtenir ainsi une meilleure chance de voir son état s’améliorer. Mais pour cela, Andréa a besoin de stabilité et pour Pauline, la lui apporter, c’est un peu (beaucoup) gravir l’Himalaya en tongs…
John Wax est d’abord connu comme Chef Opérateur sur des films tels que « Barbaque » (2021) de Fabrice Eboué ou encore « Les Kaïras » (2012) de Franck Gastambide, mais c’est également lui qui a coréalisé le carton de Jean Pascal Zadi : « Tout Simplement Noir ». C’est d’ailleurs en terminant son travail sur le film d’Eboué, que John Wax s’est vu proposé par David Gauquié, Producteur de CinéFrance, l’adaptation du « Seul en Scène » de Marie-Odile Weiss : « En Tongs au Pied de l’Himalaya ». Un spectacle dans lequel la comédienne raconte son quotidien de mère d’enfant Autiste. Le réalisateur et l’autrice, ont donc collaboré ensemble pour accoucher d’un scénario qui soit à la hauteur du spectacle. Et le résultat est un film, certes imparfait, notamment par des problématiques de rythme, mais honnête qui nos ouvre une porte sur un univers qui est pour la majeure partie des gens inconnu. Celui d’être parent d’un enfant Autiste, et ce combat quotidien que cela représente, notamment face à la dureté de l’environnement social.
Car « En tongs au pied de l’Himalaya », c’est avant tout, un film dans lequel nous allons suivre une femme, fraichement divorcée qui lutte sans relâche pour trouver un nouvel équilibre et en même temps pouvoir s’occuper de son fils qui demande une attention de tous les instants. Et c’est ce qui différencie le film du spectacle, puisque le réalisateur a décidé d’aborder l’autisme, mais également les difficultés d’une femme de 40 ans qui doit assumer l’éducation d’un enfant tout en essayant de trouver l’équilibre imparfait entre le travail, la maison et le loisir (Entendre par cela, se refaire une vie sociale et intime). De ce côté-là, le réalisateur, qui avoue n’avoir pas cherché à faire des plans compliqués, signe une mise en scène tout en souplesse pour mieux laisser ses comédiens prendre le cadre et incarner leurs personnages avec le plus de précisions possibles, mais aussi avec une certaine spontanéité qui permet de pouvoir mieux imprégner le spectateur et l’entrainer dans ce tourbillon de sentiments contradictoires.
Et pour cela, il a pu compter sur le talent d’Audrey Lamy (Polisse), plutôt habituée à des rôles dans des comédies qu’à des compositions toutes en nuances sur des sujets aussi sensibles que l’autisme. Et la réalisatrice s’en tire largement bien avec une prestation touchante toute en énergie et en faiblesse. La comédienne, comme nous nous y attendions, ne ménage pas ses efforts et parvient à porter le film sur ses épaules, d’autant qu’elle de tous les plans et doit se lancer dans des tirades difficiles comme celle face à une commission chargée d’évaluer le futur parcours de son enfant. L’ensemble de la distribution n’est pas forcément très connu, même si beaucoup, ont déjà une sacrée carrière, et savent imposer leur talent dans les scènes où ils apparaissent. La plus grande surprise vient du jeune comédien Eden Lopes (Les Yeux Grands Fermés) qui livre une prestation saisissante en jeune garçon autiste.