Dans une petite ville du Mexique, Emiliano recherche les responsables de la disparition de sa mère. Activiste écologiste, elle s’opposait à l’industrie minière locale. Ne recevant aucune aide de la police ou du système judiciaire, ses recherches le mènent à la riche famille Aldama.
Le réalisateur Amat Esclante, a voulu s’intéresser sur la complexité des gens, leurs paradoxes et sur le Bien et le mal, pendant le confinement et la pandémie. Il s’est alors plongé dans des livres, comme ceux de Dostoïevsky et d’Hugo, à l’instar des « Misérables », ce qui lui a permis de comprendre l’importance de cette œuvre et ce qu’elle véhicule. En s’inspirant de tout ce qu’il a pu lire comme livres, voir comme film et écouter les AudioBook qui ont forgé sa pensée, le réalisateur Mexicain a alors implanté son histoire dans les racines de son pays où sévit encore une mafia et où des familles ne savent toujours pas ce que sont devenus leurs disparus.
Une façon, pour lui, d’associer la douleur d’une nation qui vit dans l’espoir et la peur de ces groupuscules politisés qui n’hésitent pas utiliser la terreur pour asseoir leur pouvoir. Ici, donc, nous suivons les pas d’Emiliano, un jeune homme dont la mère a disparue et qui cherche par tous les moyens à trouver la vérité alors que les autorités semblent se désintéresser totalement du sort de cette activiste opposante à l’implantation et l’exploitation d’une mine. Et par hasard, Emiliano, va découvrir une piste qui le mènera vers la demeure d’une richissime famille. Le scénario va alors brouiller les cartes et s’intéresser à ces personnages qui ont, chacun, une vision, mais surtout des paradoxes, que dis-je, des ambiguïtés qui les portent ou les exposent alors qu’ils cherchent, avant tout, à se masquer pour apparaître comme des exemples.
Rien n’est simple, rien n’est linéaire et le réalisateur l’a bien compris, et sa mise en scène va dans ce sens en ajoutant un personnage supplémentaire et inattendu : La Maison, qui va agir comme un socle de ces sentiments et de ces mal et bien qui vont guider les pas des héros, pour arriver à une conclusion tout à la fois surprenante mais logique qui va pousser le spectateur à mieux comprendre là où veut nous emmener le réalisateur, mais également le complexité des parcours de l’ensemble des personnages qui se cachent derrière un destin qu’ils semblent vouloir contrôler.
Côté distribution, Juan Daniel Garcia Trevino que l’on avait déjà vu sur Netflix dans le film : « Je ne suis plus là », s’est vu confié presque par hasard le rôle principal d’Emiliano, un personnage complexe qui nécessite de passer par bien des sentiments entre colère, tristesse, et détermination mais également entre amour et obsession. L’acteur est touchant, pas toujours juste, mais parvient avec une véritable fraicheur de jeu et parfois une maladresse cohérente à donner de l’ampleur à son personnage. Face à lui, l’une des stars de la série « Elite » : Ester Exposito vient donner le contre point et surtout apporte une nouvelle composition, moins provoquante que dans la célèbre série Netflix, en fille obsédée par le suicide et la mort.
En conclusion, « Lost In The Night » d’Amat Esclante est un film touchant et poignant qui nous plonge dans une exploration des sentiments et de la psychologie humaine dans un environnement sombre où la mort n’est jamais aussi présente que dans les conflits qui gangrènent le Mexique. Le réalisateur parvient à nous emmener dans sa réflexion sur la complexité des gens, leurs paradoxes et la frontière si fine entre le bien et le mal.