Un journaliste de musique new-yorkais mène l’enquête sur la disparition, à la veille du coup d'État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose. Tout en célébrant le jazz et la Bossa Nova, le film capture une période éphémère de liberté créatrice, à un tournant de l’histoire de l'Amérique Latine dans les années 60 et 70, juste avant que le continent ne tombe sous le joug des régimes totalitaires.
C’est Fernando Trueba qui, un jour en 2005, en écoutant un disque de Jazz découvrit le solo incroyable d’un pianiste qu’il ne connaissait pas. Son nom ? Francisco Ténorio. Comme il était au Brésil, il se mit à la recherche d’informations et découvre alors que ce pianiste à l’excellente réputation auprès des plus grands musiciens d’Amérique du Sud, disparut subitement en 1976, alors qu’il était en tournée avec Toquinho et Vinicius de Moraes, les auteurs de « The Girl From Ipanema », alors qu’il se rendait à la pharmacie. Il n’en fallut pas plus pour le réalisateur pour trouver le sujet de son prochain film.
Avec son compère de réalisation Javier Mariscal, avec qui il avait réalisé déjà un film d’animation autour de la musique « Chico et Rita » en 2011, ils ont donc décidé de se lancer dans un nouveau film d’animation, mais évitant le piège de la 3D pour coller au sujet qui s’est vite avéré bien plus sombre que la simple recherche d’informations sur un pianiste disparu. Ils vont faire un choix particulièrement judicieux qui est d’utiliser une forme d’animation minimaliste qui va permettre au spectateur de se concentrer sur l’histoire, sur les témoignages et sur les sujets abordés plus que sur la beauté des détails d’une animation 3D.
Nous allons alors découvrir, au travers de e film d’animation et de cette enquête, un musicien méconnu du grand public, qui a, pourtant, accompagné les plus grands artistes de la Bossa Nova, comme Joao Gilberto ou encore Antonio Carlos Jobim. Les grands noms de la musique Sud-Américaine vont alors se succéder à mesure que le film se déroule et les proches également, jusqu’à sa femme, qui, dans un premier temps, avait refusé de témoigner et le fit finalement. Bien sûr nous parlons d’un film d’animation, ce qui veut dire que les réalisateurs et leur équipe ont retranscrit les témoignages et amené toutes cette chaleur et cette émotion qui transparait à chaque témoignage, d’abord pour la perte d’un artiste de très grand talent, mais surtout pour une époque trouble de l’Amérique du Sud.
Une époque qui a vu se multiplier les régimes dictatoriaux et surtout la répression aveugle sur une population qui vécut dans la peur durant de longues années. Avec des milices qui enlevaient des gens sur une simple dénonciation ou un doute, et ne cherchait pas laisser de témoin. Ce fut le cas de Francisco Ténorio, qui semble avoir été enlevé par une de ses milices pour des raisons que l’enquête va chercher à éclaircir. « They Shot The Piano Player », c’est surtout un témoignage de ces années sombres qui ont fait d’innombrables victimes, souvent innocentes. Et puis c‘est l’occasion pour Fernando Trueba et Javier Mariscal de mettre en lumière ce musicien qui n’enregistra qu’un seul album à l’âge de 24 ans mais marqua les esprits des grands noms qui le croisèrent et avec qui ils collaborèrent. Un film d’animation réussi et puissant.
D’abord un making of qui revient sur la genèse de ce film et particulièrement sur la découverte de ce pianiste et de son histoire.
« Le Vrai du Faux : Documentaire et Fiction » : Un Master Class au Forum des Images à Paris où les réalisateurs reviennent sur les témoignages et les part de fiction et de vérité dans le film.
« Dans les Coulisses de l’Animation », toujours lors du Master Class au Forum des Images à Paris, les réalisateurs reviennent sur ce choix d’animation minimaliste et l’utilisation des couleurs pour mieux différencier les deux époques.
Puis une galerie Photos de Ténorio.