Etre et avoir

Etre et Avoir est un film documentaire sur la classe unique de Saint Etienne de Usson, en Auvergne. Au rythme des saisons, Nicolas Philibert nous fait partager des moments choisis de la classe de Georges Lopez composée d’une douzaine d’enfants âgés de 3 à 12 ans.

 

 

Nicolas philibert (la ville Louvre, le pays des sourds) nous présente son dernier film documentaire Etre et avoir. Outre le fait de présenter avec une justesse impressionante la vie d'une classe unique (certains se souviendront du rammassage scolaire de leur village, d'autres l'ambiance de la classe), Etre et Avoir est également un film un message humaniste.

 

Etre et avoir est un documentaire qui a pour mission d’être le témoignage de l’enseignement dans les classes uniques en milieu rural.  Même s’il y a peu d’enfants dans cette classe, il faut que Georges Lopez, le professeur s’adapte à chacun et à leur niveau. Il faut aussi préparer le travail de chaque cours et les coordonner. Etre et avoir nous montre la difficulté d’enseigner dans ce type de classe ainsi que du travail que cela représente. Ce film témoigne également de la richesse des rapports humains qu’il existe entre les enfants mais aussi entre le maître et les élèves.

Cependant ce documentaire en tant que tel n’est pas suffisant pour décrire une classe unique. En effet, les morceaux sont choisis et  axés sur les répliques des enfants. On montre très peu de leçons. Les seuls exemples d’apprentissage sont des clichés pour  remémorer des souvenirs aux spectateurs : la dictée, la lecture ou l’écriture des nombres.

De plus, on apprendra par la suite, en visionnant son interview, que certaines scènes ont été faites à la demande de Nicolas Philibert, notamment quand Georges Lopez évoque son départ à la retraite ou encore lorsqu’il fait découvrir à Jojo la notion de l’infini.

De plus, Nicolas Philibert a choisi  une seule classe unique, or ce n’est pas assez pour être représentatif de la vie de ces écoliers. Cependant,  il  justifiera son choix en révélant qu’il a voulu  «  raconter une histoire, une histoire qui dit comment on apprend à lire ; à compter et à grandir ».  C’est là où commence le film.

 

Etre et avoir est l’histoire des 12 élèves de Saint Etienne de Usson. Leur maître s’appelle Georges Lopez.

Nicolas Philibert a réussi la prouesse de nous submerger dans cette classe accueillante en opposant des plans représentant la rudesse du climat et la chaleur de l’école.

Quant aux protagonistes, on peut leur attribuer des qualités d’acteurs : le maître fascine, les élèves ne prennent quasiment pas à parti l’équipe de tournage et restent tels qu'ils sont dans la vie de tous les jours : nous sommes  loin d’une reality Tv.

 

Quand au message du film, on pourra là aussi dire que Nicolas Philibert a réussi son pari. Lors de la critique de la méthode désuète de Georges Lopez, le réalisateur  répondra « je n’ai pas choisi de montrer un maître modèle, mais j’ai pensé que ce maître là donnait une belle image de son métier ». Même si parfois on frôle l’image d’Epinal, et si les décors sont fait pour des urbains en panne de verdure, il fait bon dans la classe de Georges Lopez et on aimerait bien tous retourner à l’école mais avec lui. Il  entretient une atmosphère chaleureuse malgré son air rigide et son ton un peu sévère. Il règne sur la classe dans le respect et dans la bienveillance. Ce film ne serait il pas là pour nous faire rêver d’une école où le dialogue serait omniprésent et où chaque élève aurait sa propre place ?

 

 

La qualité de l'image correspond à la vision en salle :  le fond à tendance à fourmiller et donc les arrières plans perdent en clarté et en détails. Les couleurs sont pâles ou très désaturées. Cependant cela correspond à un choix du réalisateur et du directeur de la photographie qui ont souhaité tourner les scènes avec de la lumière naturelle.

Cette édition ne présente que le format Stereo surround. L’essentiel du film étant fondé sur des dialogues, cela n'est pas trop pénalisant. D'autant que les dialogues sont parfaitement clairs et compréhensibles. Cependant, on peut déplorer la sous utilisation des effets stéréo pour restituer les quelques ambiances des extérieures.

La navigation entre les différents écrans de menu est classique et fonctionnelle.

Les bonus même s’ils manquent de fantaisies sont riches d’enseignements :

-         Le commentaire de Nicolas Philibert : il s’explique sur les différents choix qu’il a fait sur l’école, les scènes proposées, et les scènes que certains qualifient de voyeurisme comme l’évocation de la maladie du père d’Olivier. Cet interview de 20 minutes est plein d’enseignements et répond très bien à certaines questions que l’on peut avoir suite au film.

-         Festival ou la suite des aventures de Jojo et ses camarades. On découvre notre classe préférée au Festival de Cannes.

-         Les récitations : ce bonus permet de mieux comprendre le talent caché des petits de la classe. Un vrai moment de détente et d’émotion

-         Les bandes annonces : les précédents films de Nicolas Philibert sont présentés ici : Même si cela ressemble à une page de publicité, on est bien content de savoir quel monde on pourrait découvrir grâce à l’œil de Nicolas Philibert.