Le grand Meaulnes

Genre
Pays
France (1967)
Date de sortie
mardi 19 août 2003
Durée
107 Min
Réalisateur
Avec
Producteurs
Madeleine Films/ Awa Films
Scénaristes
Isabelle Rivière et Jean-Gabriel Albicocco
Compositeur
Jean-Pierre Bourtayre
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
D'après le roman d'Alain-Fournier
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Geneviève Silva
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
107 min
Nb Dvd
2


Le grand Meaulnes.


L'histoire : Une quête de l'amour qui prend valeur de mythe et propose une métamorphose poétique du réel. François Seurel (Alain Libolt), un garçon calme voire timide, qui vit à Sainte Agathe auprès de ses parents instituteurs de campagne, est habitué à une existence sans imprévu. Mais l'arrivée d'Augustin Meaulnes (Jean Blaise), plus âgé que lui, audacieux et secret, va faire de François le témoin ébloui et passionné de sa destinée. Incarnation de l'aventure et du rêve, Augustin finira par tourner le dos à la réalité laissant François en charge de la vivre à sa place.

La critique : Henri Alain- Fournier aurait certainement été heureux et fier de voir son unique roman rêvé à partir de la réalité de sa vie porté à l'écran. Désiré par de nombreux cinéastes, Le grand Meaulnes, ce chef-d'oeuvre du roman poétique, sera finalement confié en 1967 par Isabelle Rivière, la soeur de l'auteur, à Jean-Gabriel Albicocco qui a su en recréer toute la magie. En effet, toute la difficulté de l'adaptation résidait en la recréation de la poésie de l'écriture d'Alain-Fournier et on peut dire, en visionnant ce film, que le réalisateur et son père Quinto Albicocco, directeur de la photo, ont brillamment relevé le défi de la sobriété, de la pureté et de la beauté du style.  Ainsi, le récit merveilleux de la Fête étrange est parfaitement reconstitué dans une atmosphère théâtrale, souvent proche du pantomime. Le recours au flou, aux déformations des éléments du paysage solognot, à la brume confèrent aux séquences tout leur caractère onirique. De même, les jeux d'échos et de miroirs de l'oeuvre trouvent là leur plus fidèle adaptation.
Mais outre l'image, la fidélité de restitution de la narration, le choix des acteurs rajoute encore à la perfection de l'ouvrage cinématographique. Que ce soit Jean Blaise dans le rôle d'Augustin Meaulnes, Alain Libolt pour François Seurel ou encore le choix merveilleux de Brigitte Fossey, incarnation parfaite  d'Yvonne de Galais, toute en douceur, finesse et délicatesse, la distribution témoigne là encore d'une grande sensibilité du réalisateur aux caractères des personnages.
Et même si, à la lecture du roman, adolescents et adultes se sont déjà faits leur propre film, l'adaptation ne peut que rajouter à sa magie.

La Fille aux yeux d'or.


L'histoire :
Paris 1960, un riche play-boy, Henri Marsay (Paul Guers), qui dirige une agence de mode, se fait livrer périodiquement par le cercle des 13, "les dévorants", une équipe de dragueurs à sa dévotion, des jeunes femmes plus ou moins consentantes, dont il partage la couche avec son ami Paul de Mannerville (Jacques Verlier). Pourtant, un jour, Marsay tombe amoureux d'une fille étrange, une inconnue à la beauté provocante, La fille aux yeux d'or  (Marie Laforêt), qui s'offre à lui comme dans un rêve. Mais cette fille a un secret ...

La critique :Ouverte par une célèbre évocation des passions qui consument Paris, cette nouvelle d' Honoré de Balzac repose sur la rivalité des amours hétérosexuelles et des amours saphiques. Sans doute ce récit offre-t-il une surenchère dans le romanesque , mais par la coloration de son décor et ses éléments symboliques, il mérite d'être reçu comme un bel exercice de style et c'est peut-être comme tel que veut le présenter Jean-Gabriel Albicocco, en 1960. Il s'agit là du premier film de ce jeune réalisateur (21 ans) qui lui permet, non seulement de recevoir le Lion d'Argent à la Biennale de Venise mais qui est aussi à l'origine de la confiance d' Isabelle Rivière qui lui confie alors Le grand Meaulnes de son frère, Alain-Fournier. La fille aux yeux d'or est, en fait, un conte moderne qui relève du "fantastique social" qu' Albicocco cherche à recréer en transposant l'intrigue au XXème siècle, à coups de suggestions visuelles, d'angles rares et de décors baroques. Pour ce qui est des personnages, il leur fait souvent porter des masques, comme dans les tableaux de Leonor Fini, pour accentuer encore l'ambiance de mystère et de perversité feutrée des scènes. Enfin, il faut souligner le jeu des contrastes dans le choix du noir et blanc. Le travail sur l'image rajoute alors à la tension extême qui déclenche la violence.
Vous l'aurez compris, ce long métrage diffère du paysage français du cinéma de l'époque et est en cela, une oeuvre à la fois étonnante et déroutante qui peut tout autant rebuter que fasciner. Alors à vos lecteurs !

Conclusion : Ce coffret DVD s'avère donc d'un bon intérêt tant pour la découverte de ce réalisateur atypique que pour l'adaptation de deux grandes oeuvres de la Littérature française.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Chaque film bénéficie d'un traitement de l'image assez réussi, avec des touches différentes. Pour Le grand Meaulnes l'équilibre général et la douceur (grâce aux couleurs pastels) conviennent parfaitement à l'oeuvre. Seuls quelques rares défauts de compression (légère pixellisation) sont à noter. En ce qui concerne La fille aux yeux d'or, il s'agit d'une image noir et blanc très bien restaurée, en dépit d'un message d'avertissement en début de programme qui concerne davantage la section audio. Les nombreux détails et la profondeur des noirs augmentent incontestablement l'impact des images : une bonne surprise. 

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Un unique format audio disponible : le Dolby Digital 2.0 mono d'origine. Pour Le grand Meaulnes, le résultat est assez décevant avec un souffle prononcé, des voix trop en retrait et un manque de précision tant sur les détails que sur les premiers plans sonores. Il en ressort une envie de monter le niveau pour percevoir quelques sensations et les paroles des acteurs, mais l'agressivité qui en résulte vous fera vite changer d'avis. Malheureusement, la section audio du DVD La fille aux yeux d'or ne permet pas de se consoler. Les voix nasillardes lui confèrent une écoute désagréable en supplément d'un réalisme très diminué : une vraie déception. 

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
50 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Le grand Meaulnes s'ouvre sur un menu principal bucolique qui s'écrit au fil et au crissement d'une plume sur une feuille de papier sur fond d'images animées du film. Une entrée qui, d'emblée, nous plonge dans l'atmosphère d'une époque et d'un lieu champêtre. Il nous propose les rubriques suivantes :
- Film (107 mins)
- Chapitres : vignettes figées sur fond musical et gazouillement d'oiseaux.
- Bonus : s'organise en trois sous-parties. A propos d'Alain-Fournier (15 mins 18), par Michèle Maitron-Jodogne qui nous retrace la biographie de cet homme et grand auteur fauché en pleine jeunesse dès les premiers mois de la Grande Guerre et qui nous instruit aussi sur la genèse de son roman poétique, Le grand Meaulnes. Une interview très intéressante sur le plan humain et littéraire. Bande-annonce (3 mins 16) qui mêle par le charme des images le rêve et la réalité, la sensibilité et la sensualité de l'oeuvre. Enfin,  Jean-Gabriel Albicocco, une biographie fixe et succincte qui, malheureusement, ne rend pas hommage à ce novateur.

La fille aux yeux d'or propose un menu principal qui non seulement met en valeur le portrait en gros plan d'une jeune femme mais s'anime par l'incrustation d'une fenêtre offrant une scène du film sur fond musical. Les rubriues sont les suivantes :
- Film ( 88 mins)
- Chapitres : vignettes fixes titrées sur fond musical.
- Bonus : en trois sous-parties. Interview de Pierre-Henri Deleau ( 15 mins 25) qui nous parle du film et de son réalisateur, Jean-Gabriel Albicocco. D'un intérêt certain tant il nous apprend par le portrait d'un rêveur sur l'homme, lsur a Nouvelle Vague cinématographique et sur le milieu des festivals. Bande-annonce (3 mins 45) et Jean-Gabriel Albicocco, à nouveau sa biographie fixe et succincte. D'aucun intérêt d'autant que l'on vient de nous le faire revivre de manière plus précise et authentique dans l'interview.

Une interactivité, dans les deux DVD, assez mitigée mais on en conserve le meilleur. A mon goût, éditeur aurait pu se pencher davantage sur ces choix et donner plus de valeur et de richesse à l'ensemble tant sur le plan culturel qu'artistique.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage