Uncle Saddam

Saddam Hussein n'est pas né dictateur. Le petit Saddam est un enfant non désiré, dont la mère a plusieur fois essayé de se séparer avant même la naissance, d'où son prénom, "celui qui se rebelle". Elevé par un oncle profondémment antisémite qui détestait les perses et les mouches, Saddam Hussein est né orphelin de père. A 22 ans, il est condamné à mort pour meurtre après une tentative de renversement du pouvoir en place et s'exile en Egypte avant de revenir et devenir avocat. Puis à 31 ans, son cousin, ayant réussi son coup d'état, le nomme vice président. Il devient alors une sorte de Kennedy irakien.

Ainsi commence le documentaire. Attention, le mot documentaire ne signifie ici en aucun cas analyse politique ou économique. C'est plutôt un portrait très people, ce dont Joël Soler -le réalisateur- se réclame dans les bonus. On y apprend que Saddam Hussein est quelqu'un de très axé sur l'hygiène, qu'il aime les cravates, qu'il pense que "si l'homme prend une douche, la femme doit en prendre 2 car la femme est plus délicate, et son odeur est beaucoup plus entetante que celle d'un homme", qu'il a plein de chapeaux dont un parreballe, qu'il aime les bunkers et les palais, la démesure, etc. On aurait pu sous titrer le DVD Saddam à la plage, Saddam en voyage, ou Saddam et ses amis, au choix.
Loin de toute attente après le visionnage du DVD, on peut lire sur la jaquette que le documentaire gravé dans le silice a gagné 2 prix dans des festivals américains.
Que dire ? Si vous avez déjà vu Hollywood Stories sur le câble, vous reconnaitrez sans aucun doute le montage, des images sur lesquelles une voix raconte la vie fabuleuse ou tumultueuse du sujet traité, entrecoupés de témoignages et de musique kitsch.

Ainsi ce "documentaire" n'apportera pas grand chose à ceux qui y cherchaient une quelconque information en ce qui concerne cette guerre familiale qui continue à tuer des innocents. Il semble plûtot dédié aux abonnés de Match TV qu'à ceux de Planète (bien que le logo de cette dernière figure au dos de la jaquette).

"L'un des meilleurs moyens d'affronter le diable est d'en rire" citation de Stephen Housden, la société qui a produit le documentaire. Malheureusement, on n'apprend rien d'interressant ici, et on ne rit pas, on s'ennuie...

L'image du documentaire est propre (pour un documentaire), et la compression ne se fait nulle part ressentir. Les nombreuses images d'archive achetées par Joël Soler sont de qualité inégale, plus souvent sales (vieilles VHS obligent) que de bonne définition.

Du Dolby Digital stereo, amplement suffisant pour un documentaire. Que le commentaire soit en anglais ou en français, tout s'entend parfaitement et de façon très claire. Pas de problème ici.

Les menus sont des textes sur une carte derrière sur un drapeau qui flotte au vent, sur une musique au kilomètre comme celle, de qualité, qui souligne les moments les plus intenses de films classés X. Parce que le kilomètre de notes était certainement trop cher, la musique et l'animation de fond bouclent au bout de 33 secondes, ce qui est vite, très vite ennervant.

En ce qui concerne les bonus, peu de chose à se mettre sous la dent :
* L'interview de 33 minutes du réalisateur Joël Soler est la partie la plus interressante du DVD. On y apprend plus de choses que dans le documentaire, comme par exemple la façon dont il a pu avoir telle ou telle image, telle ou telle information, etc. Ce gros plan d'une demi heure reste tout de même figé et ennuyeux à regarder.
* L'histoire du film est quant à elle le bonus le moins "ergonomique" et multimedia qu'il m'ait été donné de voir : un texte défile, sans son, avec une typographie empattée, ce qui allourdi un texte déjà long, très long à lire.
* Le diaporama est une succession de captures figées de la video. L'intérêt ? je cherche encore...
* Le catalogue est une publicité pour 4 documentaires, chacun illustré par un extrait. Il s'agit de : Moyen Age, Journal d'un Mineur, Une Femme Résistante, Guillaume le Conquérant. Il faut bien vivre ma ptite dame...