MTV - Vidéo Music Awards : rock

Le DVD :
Lancée en août 1981, la chaîne musicale MTV a vu sa notoriété croître grâce à l'essor du câble et surtout du satellite. Rares sont ceux qui, dans le jeune public, ne connaissent pas la Music Television (MTV). Mais depuis la diffusion de leur premier clip vidéo, en l'occurence "Video Killed The Radio Star" des Buggles, les choses ont évolué avec l'utilisation quasi systématique par les artistes des vidéo clips qui accompagnent un album ou un évènement. L'attrait des images pour notre génération est l'une des principales explications. Il découle de ce constat une grande production (parfois à gros budget) de vidéo-clips dont certains sont de pures merveilles. Et justement, c'est MTV avec sa MTV Video Music Award qui fait référence en la matière, cérémonie reconnue par les professionnels du disque avec la participation du public qui procède au vote. Dans ces conditions, les plus grands sont passés sur scène lors des différentes cérémonies et c'est une sélection, non exhaustive, de dix d'entre eux que nous propose Paramount dans ce DVD.
La qualité des artistes et son éclectisme sont les principales qualités de ce programme. A l'énergie débordante et au son "électrique" d'un Lenny Kravitz  succède la douceur, la beauté d'une Jewel aux sonorités plus acoustiques. Entre ces deux s'insère autant d'artistes que de personnalités et donc de styles musicaux, avec assez souvent un message et/ou une façon d'être pas forcément politiquement corrects (par exemple Blink 182 ou Marilyn Manson). L'ennui ne s'invite pas au spectacle, bien au contraire, la fin arrive beaucoup trop rapidement et laisse un sentiment de frustration. Il est vrai qu'avec dix titres ce DVD privilégie la qualité mais au détriment de la quantité. 

Tracklisting :
- Lenny Kravitz : Are you gonna go my way (3min36)
- Blink 182 : All the small things (2min53)
- The Vines : Get free (2min15)
- Marilyn Manson : Beautiful people (5min02)
- Pink : Just like a pill (3min09)
- Silverchair : Tomorrow (4min24)
- Stone Temple Pilots : Pretty penny (3min58)
- Jewel : Angel standing by (2min51)
- INXS : Suicide blonde (4min04)
- U2 : Please (6min14)

En conclusion :
Le visionnage de ce titre donne du plaisir, il faut le dire.  On a quand même du mal à pousser la touche stop au bout de quarante minutes, et encore davantage quand on se remémore les nombreuses performances d'artistes lors des différentes éditions depuis 1984 : il y a là de la matière dont on se sent quelque peu privé. A défaut pourquoi alors ne pas avoir inséré dans les suppléments, quelques clips qui auraient pu judicieusement prolonger le plaisir et cadrer parfaitement avec l'objet des concerts : les Video Music Awards ... 

Sans être exceptionnelle, l'image est d'assez bonnne tenue. Superbe sur Jewel et Silverchair, elle devient plus "ordinaire" sur Pink ou encore The Vines. Seul le passage de Marilyn Manson fait apparaître des défauts de compression. Au final, le traitement technique ne restera pas dans nos mémoires, ni pour ses qualités ni pour ses défauts, ce qui n'est déjà pas si mal !
 

Un unique choix pour la section audio : le Dolby Digital 2.0 surround. La restitution manque cruellement de précision : les voix et les instruments se recouvrent, leur localisation demande une concentration excessive. Le réalisme des sonorités n'y est pas et la dynamique non maîtrisée aboutit à la longue à donner un caractère agressif. Les surround proposent un minimum d'ouverture, l'ensemble est franchement décevant.

Quelques images sur scène, quelques notes de guitares électriques et un habillage rouge vif "destructuré" (avec, bien sûr, le logo MTV) forment un menu pour le moins dynamique.

- Lecture enchaînée :  lancement du programme principal.
- Accès aux chansons : chapitrage sans vignettes ni numérotation, mais le peu de titres disponibles et l'excellente lisibilité de cette section permettent de s'y retrouver assez aisément.
- Bonus : section qui offre, en guise de supplément, les interventions sur scène de personnalités lors des dites cérémonies, à savoir :
* Prestation de Chris Rock 1997 (4min14) : découvert à 20 ans dans un petit rôle de "Le flic de Beverly Hills 2", cet acteur a également suivi en parallèle une carrière de comique sur les chaînes télévisées. Il intervient ici avec cette deuxième casquette et il le fait avec talent. Il brocarde le monde de la musique puis "s'attaque" gentiment aux Spice Girls, à Puff Daddy et quelques autres. Ce passage est aussi drôle qu'acide, à ne pas manquer.
* Prestation de Dana Carvey 1992 (2min23) : acteur, scénariste, il  a surtout marqué les esprits avec ses rôles dans les fameux "Wayne's World". Il entre sur scène et s'installe devant un pupitre pour incarner un président américain. Le passage est court mais rien ne donne envie dans la prestation de cet intervenant pour qu'il se prolonge : quelques pitreries peu inspirées ...
* Prestation de Dennis Miller 1995 (4min15) : comédien à l'origine, Dennis Miller est davantage connu aux USA pour un talk show satirique dont il est l'animateur sur la chaîne CNBC. Son intervention lui est un prétexte pour lancer quelques blagues, pas toujours hilarantes, mais surtout l'ensemble est assez décousu, pas forcément orienté vers la musique (avec un petit passage "politisé"). Au final, cette séquence se laisse regarder mais elle n'est pas pour autant incontournable. 
- Playlist : une fonction que certains éditeurs nomment "jukebox" qui se résume à l'option chapitrage sur lequel vous sélectionnez les titres et l'ordre que vous désirez (à noter au passage une rubrique aide pour les moins doués !) : pas vraiment indispensable ...
- Sous-titres : sélection possible de l'un des quatorze sous-titres disponibles. Ils concernent surtout les suppléments mais interviennent également, fort judicieusement, sur les quelques paroles prononcées par les artistes avant leurs interprétations.

Sur la forme, l'interactivité est d'assez bonne facture mais en ce qui concerne le fond, il en va tout autrement. Pauvre en quantité, en dehors de leur côté humoristique,  les bonus n'ont qu'un intérêt limité mais surtout ils n'apportent rien au programme principal. Le public ne s'est probablement pas déplacé pour des gags comiques, tout au plus ils comblent les vides entre deux artistes. Ici ils comblent le vide entre rien et ... pas grand chose.