Diana Krall : Live at the Montréal Jazz Festival

L'artiste :
Diana Krall, Jazzwoman de 40 ans est originaire du Canada, de la Colombie Britannique plus exactement. Issue d'une famille de musiciens, elle étudie le piano classique tout en s'adonnant au Jazz dans un groupe scolaire. Elle obtient une bourse pour poursuivre ses études à Los Angeles. Elle revient au Canada en 1984 et s'installe à Toronto. Après une apparition à New York en 1990, elle sort son premier album "Impulsion" en 1995 et accède au succès en 1997 avec "Love Scenes". Elle s'impose depuis comme l'une des principales grandes figures du Jazz Vocal avec sept albums et un Grammy Award (1999). Parmi son public figurent des amateurs de Jazz mais, pas exclusivement, et c'est bien là un de ses principaux mérites. Néanmoins, elle a d'autres qualités... 


Tracklisting :
1 - Sometimes I just freak out (7min38)
2 - All or nothing at all (10min21)
3 - Stop this world (7min17)
4 - The girl in the other room (4min58)
5 - Abandoned masquarade (6min23)
6 - I'm coming through (5min04)
7 - Temptation (6min44)
8 - East of the sun (and west of the moon) (5min54)
9 - Devil may care (7min11)
10 - Black crow (6min43)
11 - Narrow daylight (3min58)
12 - Love me like a man (9min29)
13 - Departure bay (6min41)


La critique :
Devant 15000 personnes, Diana Krall officie à la soirée d'ouverture du 25 ième Festival de Jazz de Montréal, célèbre festival s'il en est. On retrouve sur scène Anthony Wilson (guitare), Robert Hurst (contrebasse) et Peter Erskine (batterie). La programmation fait la part belle au dernier album en date "The girl of the other room" (2004) dont on retrouve ici neuf titres (sur les 13 du DVD). C'est important car la collaboration avec Elvis Costello, que Diana Krall vient d'épouser, est artistiquement bénéfique à la chanteuse. Elle délaisse ses tentatives vers la "Jazz/Pop" pour se recentrer sur un Jazz plus classique. Le résultat est plaisant à écouter et, pour ne pas oublier que Diana ne vient pas d'éclore, on bénéficie d'une petite piqûre de rappel (mais que c'est agréable !!) avec des titres plus anciens comme "All or nothing at all" de l'album Love scenes (1997) mais également deux titres de l'album Live in Paris (2002). Très sobre sur scène, la belle Diana parle peu, ou plutôt préfère parler à travers son piano et son chant. Vocalement, elle étonne toujours par sa facilité et, même s'il y a des chanteuses plus douées à cet exercice, sa voix fait incontestablement passer l'émotion. Son jeu au piano varie avec une touche à la fois légère et aérienne mais qui sait se faire plus frappée, plus intense.
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si, à l'issue de ce concert, ne naissait pas un sentiment d'avoir visionné une prestation par trop académique. C'est bien le seul grief que l'on pourrait formuler à l'encontre de cette grande Jazzwoman, sa relative froideur dans ses prestations toujours très appliquées. On se prend alors à rêver et voir un jour une Diana Krall aussi explosive qu'une Nnenna Freelon et aussi habitée par son art qu'une Aziza Mustafa Zadeh ...

En conclusion :
Diana Krall, dans ce DVD, démontre son talent et sa grande présence scénique. Deux points essentiels viennent ternir un constat au demeurant  très positif, tout d'abord une prestation trop "conventionnelle" de l'artiste, mais surtout une section audio qui, loin de lui rendre grâce, la dessert nettement.

L'image est relativement flatteuse avec, notamment, des couleurs équilibrées (superbe rendu des teints de peau) et des noirs profonds. On peut simplement regretter un manque de précision en ce qui concerne les contours, un disgrâcieux "effet escalier" est visible sur certains plans. L'ensemble reste quand même agréable à visionner, d'autant plus que la mise en image est d'excellente facture. 

Dolby Digital 2.0 et 5.1 sont au programme. La stéréo est quelque peu "brouillon" avec des sons qui ont du mal à se détacher les uns des autres et une dynamique qui s'emballe, au détriment de la définition. Le 5.1 est encore plus surprenant, nous avons affaire ici à du 5.0 car le canal LFE est absent à la sortie du lecteur de DVD. A l'écoute, aucun moyen de se consoler car les fréquences basses manquent cruellement au cinq voies, la contrebasse perd de sa superbe et la voix de l'artiste manque de coffre. Enfin, le mixage retenu est pour le moins déroutant car on a l'impression que chaque enceinte diffuse le même message. Les surround sont privées d'effet et la centrale se noie dans cette masse d'informations sonores : la grande déception de ce titre.

Le menu général ne manque pas de classe avec un fond gris, quelques notes de musique et un diaporama de l'artiste qui le rendent agréable à regarder. La lisibilité est tout aussi efficace avec une sélection des rubriques soulignée par un orange vif parmi les rubriques suivantes :

- Play concert : lancement du programme principal.
- Song selection : un chapitrage sous forme d'une liste de titres, sans vignettes, numérotation ou même musique : clair mais un peu austère.
- Audio set up : sélection de l'un des deux formats audio disponibles clairement indiqués.
- Bonus features : section renfermant les bonus suivants
* Narrow daylight vidéo (3min39 - VO - DD 2.0 et DD 5.0) : un vidéoclip très nostalgique qui, sans être son meilleur titre se laisse regarder avec plaisir en dehors de quelques gros plans tremblotants.
* Photo Gallery : un diaporama de 45 secondes qui présente 8 clichés (couleur et noir et blanc). Les photos, trop peu nombreuses sont agréables à regarder en dépit de leur modeste taille.
* Discography : Les huit albums de l'artiste sont présentés de façon aussi claire que complète.
* Credits : générique (1min47) déroulant fort complet.

Au final, l'interactivité se fait davantage remarquer sur la forme que sur le fond. Les suppléments ont un intérêt certain mais leur quantité et leur diversité trop mesurées les pénalisent.