Alien 9

Pays
Japon (2001)
Date de sortie
lundi 18 avril 2005
Durée
112 Min
Réalisateur
Avec
Producteurs
Kiyoshi Sugiyama, Shuniji Namiki, Shigehiro Tanaka, Hitoshi Yagi
Scénaristes
Sadayuki Murai
Compositeur
Kuniaki Haijjima
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Ci-dessus, les anglicistes trouveront un lien vers une analyse pour le moins intéressante. Un rapprochement peut aussi être établi avec l'OAV de Lain : Serial Experiments, disponible également en DVD
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Hollandais
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Christophe Gauthier
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
112 min
Nb Dvd
1


LE PITCH

 Dans un futur immédiat, le contact aux formes de vie extra-terrestre est devenu familier. La plupart des Aliens n’en représente pas moins une menace potentielle, qui vise en particulier les écoliers au sein de leurs établissements. Afin de remédier à cette menace, des unités scolaires s’organisent, visant à débusquer la vermine et la capturer. L’élection de Yuri Otani au sein d’une de ces unités ne manque pas de la déstabiliser. Aidée dans sa tâche par ses amies coéquipières, elle doit dans le même temps faire face aux objectifs qui lui sont impartis et au poids de la responsabilité qui en résulte.

 

 

A L'ORIGINE

 Alien Nine prend appui sur le manga éponyme initié par Hitoshi Tomizawa. L'OAV est réalisé par Jiro Fujimoto (Dai-Guard, A.D.Police), assisté sur le character design par Yasuhiro Irie (Escaflowne, Cowboy Bebop : Le film) et scénarisé par Sadayuki Murai, plus connu pour ses contributions sur Cowboy Bebop : Le Film, Perfect Blue et Steamboy entre autres.

 

 

 Risquons-nous à une analyse en profondeur

 Après lecture du pitch, et au vu de la jaquette édulcorée du DVD, on s’attend à passer un bon moment sous les hospices du divertissement le plus banal. Mais le désenchantement maculant cet OVNI a tôt fait de mettre une claque au spectateur, quitte à l’interpeler sur la nature du propos ici véhiculé. Car non, il n’est vraiment pas question de la niaiserie attendue. La profondeur est au rendez-vous, et puisque cette dernière appelle parfois la noirceur, cet anime ne sera pas forcément accessible et encore moins plaisant au plus grand nombre. L’insouciance n’est ici qu’un prétexte, un affleurement en surface, sous laquelle se dissimulent angoisses et anxiétés liées à la perte de l’innocence. Les affrontements avec les Aliens sont autant de lieux communs représentatifs d’obstacles et de défis à renverser au cours d’un « coming of age », un processus de maturation qui invite nos jeunes héroines à la découverte de la gente masculine et de ses sollicitations.

 Sous des airs de fraîcheur et d’insouciance apparente, voilà donc un anime qui déroge aux règles habituelles. En premier lieu, les choix liés aux « character design », semblent complètement décalés. Les traits ronds mignons des personnages, Borgs et autres monstres, s’ils apparaissent au premier abord plutôt avenants, peuvent tout à coup prendre une tournure réellement monstreuse. De la même manière, les missions imparties aux jeunes filles, prises dans un premier temps comme un jeu, peuvent subitement tourner au cauchemar. Sous le prétexte de l’effet de surprise, c’est en fait la perte de contrôle et qui est ici mise en exergue.

 Yuri, Kumi et Kasumi sont assistées dans leur tâche par des « Borgs », sortes d’Aliens « symbiotiques », organismes rivés sur la tête de nos trois héroïnes, et qui se nourrissent exclusivement des sécrétions corporelles de nos jeunes étudiantes. Ce qui déplait fortement à la jeune Yuri, justement la plus secrète de nos trois comparses. Voilà donc la thématique essentielle de cet OAV : la sortie de l’enfance et du repli sur soi n’est viable qu’à l’occasion d’un rapport de réciprocité à l’autre. Si les Borgs se délectent de la sueur de nos jeunes héroïnes, ils leur assurent en retour un sentiment de sécurité en les protégeant des Aliens en furie. Aller vers l’autre, assumer ses responsabilités, nécessitent un passage par toute une gamme d’atermoiements. Et c’est bien cette hantise de la perte de soi, de la perte d’identité, qui menacent fortement tout au long des 4 épisodes du DVD.

 A cet égard, la nature des Borgs s’opposant aux Aliens n’est qu’une ruse représentative. On devine très vite en filigrane la volonté pour les créateurs de mettre en scène les anima des jeunes filles confrontées aux totems des garçons et aux tabous que cela implique. Le différend sexuel est ici à l'oeuvre, et la notion de totémisme est une marque de reconnaissance entre les deux parties (Les Borgs pour les filles, les Aliens pour les garçons) On épargnera au lecteur les nombreux clichés phalliques intrinsèques à l'anime, ainsi que l'argument facile de la notion de castration de l'autre sexe (mais aussi entre personnages de sexe identique, voir la fin des 2ème et 4ème épisodes). L’analyse pourrait s'avérer grossière, et pourtant elle fonctionne merveilleusement, notamment au cours de ce deuxième épisode, où le viol est détourné de sa représentation initiale, mais dont la vision reste indubitablement éprouvante.

 Bref, ceux qui voudront bien creuser un peu le propos d’Alien Nine trouveront des pistes d’analyse à travers la psychologie et dans une moindre mesure la philosophie. Car c’est ici d’enfance qu’il s’agit, et de la menace potentielle de névrose qui transparaît en point d’orgue de chaque épisode.

 A contrario, si vous cherchez du fun, passez votre chemin et optez pour quelque chose de plus joyeux et de moins malsain. Les plaintes incessantes de Yuri peuvent mettre à rude épreuve des nerfs déjà fortement sollicités.

 D’un point de vue technique

 Loin d’être révolutionnaire, la qualité des animations n’en reste pas moins excellente, voire surprenante pour un OAV aussi peu renommé. Le character design et son animation sont en parfaite harmonie, et les nombreux moments où les Aliens se mettent en furie sont autant d’images qui resteront gravées dans les esprits.

 Au final, on reste sur notre faim au terme des 4 épisodes, qui appellent une suite, présente sur le manga, mais encore indisponible en DVD. Il faudra donc s'armer de patience pour connaître le fin mot de l'histoire, ou tout simplement s'orienter sur le manga dont est issu cet OAV.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 couleur
Format Cinéma
1.33:1
Définition dans la juste moyenne, compression à l'avenant. Léger effet de "blur" et couleurs parfois un peu ternes, mais la palette colorimétrique reste globalement suffisamment large, bigarrée lorsque le calme est de mise (et la menace des Aliens momentanément repoussée), et s'assombrissant sur les passages les plus angoissants. On ne pouvait peut-être espérer mieux d'un DVD anime voué à une confidentialité relative.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
2.0
Pas de doublage français, juste une VOSTFR. Mais une piste stéréo Dolby Digital japonaise claire et limpide, qui ne rechigne pas sur les effets de percussions et d'ambiance. L'absence d'une piste multicanale sera vite oubliée au vu de la bonne tenue d'ensemble. Sur les partitions "insouciantes", l'OST de Kuniaki Haijima fait par moment penser au travail de Noriyuki Iwadare sur le jeu Grandia.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Digipack


A peu près le minimum syndical : menus animés, et plutôt joliment illustrés. Sur la page dédiée aux bonus, vous trouverez 4 clips promos, le clip de Psychedelic Flower  (musique du générique préliminaire), ainsi que les bandes-annonces de Ailes Grises, Arjuna, Please Teacher!, Hunter X Hunter  et RahXephon.

Le packaging est constitué d'un digipack inséré dans son fourreau cartonné. Sérigraphie satisfaisante qui présente nos 3 héroïnes en pleine action.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage