Les enfants du soleil

Pays
France (2004)
Date de sortie
samedi 4 décembre 2004
Durée
127 Min
Réalisateur
Producteurs
NDP Project & Universal Music
Scénaristes
Didier Barbelivien
Compositeur
Cyril Assous
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
127 min
Nb Dvd
1


Au début, il y a eu Starmania, une comédie musicale de Michel Berger et Luc Plamodon, traitant avec un pessimisme particulièrement soutenu, l'avenir de notre société. Après de longues années de vides parcourus, vint "Notre Dame de Paris", signé aussi du sieur Plamodon, mais cette fois ci avec Richard Cocciante. Succès planétaire, ouvrant ainsi une brèche inexploitée, dont sortiront avec les honneurs d'autres spectacles comme "Roméo et Juliette", et "Les dix commandements".

 

L'histoire de la comédie musicale "Roméo et Juliette" est d'ailleurs très significative de ce qui semble vouloir suivre, car effectivement le spectacle fut créé par Gérard Présgurvick, parolier reconnu de Bruel et autres artistes chantant, qui à cette époque se morfond de son manque de reconnaissance par le public. Le succès de "Roméo et Juliette", viendra réparer l'affront. Alors bien évidement, d’autres artistes en manque de célébrité, et ne souhaitant pas se ridiculiser dans "la ferme" ou "1ère Cie", décidèrent donc d'y aller de leur comédie musicale. C'est donc le cas des "Enfants du Soleil", avec à la mise en scène Alexandre Arcady, et à la musique Cyril Assous sur des textes de Didier Barbelivien.

 

Il serait par contre injuste de ne pas dire que le sujet est touchant, parfois poignant, ou certaines fois encore déroutant, car il s'agit des l'exode de ces Français obligés de quitter l'Algérie, en laissant tout derrière eux. Impossible de ne pas penser aux Français qui dernièrement ont été obligé de quitter la Côte d'Ivoire. Certains morceaux sont d'ailleurs d'une intensité si forte que l'on plongerait presque dans cette aventure, comme "Au nom de la France ", où le capitaine du bateau s'en prend directement au Général De Gaulle, ou encore "On ne pouvait pas rester là-bas", où l'on ressent tout le désarroi et la lucidité de ces milliers de gens obligés de fuir une terre, qui faisait partie de leurs vies. Et comment rester insensible à la complainte de ce harki et de son fils faisant l'état du gâchis.

L'entreprise, donc est louable et parfaitement justifiable, seulement voilà, on s'ennuie et on n'arrive jamais à rentrer complètement dans ce spectacle. L'ambiance y est froide, les artistes semblent mal à l'aise, et par ce fait nous transmettent un malaise, qui malheureusement n'a rien à voir avec le sujet.

On pourrait même faire un comparatif avec "Les Misérables" (comédie Musicale d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg, inspiré de l'oeuvre de Victor Hugo), tant la situation est comparable, une fuite incessante sur fond de révolution, le désarroi des personnages, leurs peurs, leurs douleurs, mais aussi leurs joies. Pourtant si les auteurs des "misérables" avaient énormément joué sur le charisme des personnages ainsi que sur l’ampleur historique pour faire évoluer le spectacle, il n'en semble rien. Ici, tout semble être au contraire monocorde, comme si l’ensemble était prisonnier des limites qu’impose un spectacle scénique.

 

Pourtant, Alexandre Arcady que l'on connaît surtout, pour nous avoir offert quelques uns des plus beaux moments de cinéma (K,Le grand Pardon, L'Union Sacrée, Etc ...), nous signe là, sa mise en scène la plus fade. En effet, les artistes semblent autant coincés sur cette scène que leurs personnages le sont sur ce bateau. Le metteur en scène, n'arrive jamais à faire occuper l'espace à ces comédiens. Ils apparaissent comme des personnages de détins animés, allant de gauche à droite ou de droite à gauche. C'est horriblement lassant et surtout ça casse tout l'intérêt. Leurs gestes semblent inexorablement les mêmes:

- Quand on souffre on serre les poings.

- Quand on aime, on écarte les bras

- Quand on est en colère, on serre les poings, on écarte les bras, et on se met de profil.



 Alors parfois, il y a une parade, on intègre des danseurs pour donner une sensation de volume à ce spectacle. Et même, là on reste submergé par l'ennui, comme si le sujet avait tellement ravivé de souvenirs douloureux dans le coeur des auteurs, qu'ils avaient sombrés dans une immense dépression, dont ils n'étaient pas sortis indemne. Et d'ailleurs, nous non plus.

 

Pour comble d'horreur, la musique de Cyril Assous, nous signe une musique, qui malheureusement n'arrive en aucun cas à pimenter la sauce. Pratiquement l'intégral des morceaux sont pratiquement sur le même tempo (Celui qui fait qu'avant la fin du spectacle, on est à la recherche d'une corde pour se pendre). Quelques morceaux pourtant laissent espérer, un rayon de soleil dans cet enfer, mais cela n'arrive jamais. Plus les morceaux s'enchaînent, et plus on est sur d'être passé à côté de quelque chose qui semblait pouvoir être un chef d'oeuvre.

Pour continuer notre comparaison, la musique des « Misérables » utilisait une partition à la fois suffisamment lyrique pour nous emmener dans l’horreur du quotidien des personnages (La chanson d’ouverture, Pitié) suffisamment légère (La chanson des Ténardiers, Je suis tombé par terre) pour que l’ensemble ne soit pas trop indigeste. Seulement tout le monde n’est pas Claude Michel Schönberg, et malheureusement Didier Barbelivien encore moins. On se retrouve donc avec une œuvre pesante, dont l’intérêt s’estompe au fil des morceaux. L’histoire de ces hommes et de ces femmes ne devait pas être traité avec autant de simplicité que « A Toutes les filles ».

Ce qui est dommage c’est que le sujet en lui-même, méritait un traitement plus rigoureux, moins populaire et surtout beaucoup plus réfléchi. Le désastre est tel que nous nous retrouvons dans la même situation que les personnages, obligé de prendre un bateau que nous n’avons finalement pas envie de prendre.

Les comédiens quand à eux, Shirell en tête, font de leur mieux pour être convaincants, mais ne peuvent empêcher l’hécatombe. Leurs interprétations même remarquables, ne parviennent pas à donner de la hauteur, à une œuvre qui frise avec le bas de gamme. Symbole de ce ratage, Sebastien Chato, qui n’en fini plus de prendre ce visage de martyre qui lui allait si bien dans « Roméo et Juliette ».

Bon, concluons simplement l’unique question que nous inspire ce spectacle : Pourquoi avoir gâché un sujet aussi fort et fédérateur que celui là ? C’est dommage, car on peut, sans aucun doute, croire en l’importance du sujet pour ses auteurs.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


A contrario du spectacle, une image très belle, qui permet quand même d’avoir la sensation d’être dans la salle. Les couleurs noires et jaunes ressortent avec un contraste de très bonne qualité, et les fond de scènes pastels ne sont pas affadis par une image trop claire.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
5.1
Français
2.0


3 formats, Dolby Digital, 5.1 ou DTS, qui seront l'unique consolation de ce DVD, et qui ajoute donc une touche de qualité, à un spectacle qui en manque cruellement. De plus, la musique de Cyril Assous, qui garde la guitare en instrument principal ressort grandi.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Amaray


Que pouvions trouver en bonus sur ce produit ? Et bien tout d’abord « Le clip des Enfants du soleil », qui présente le spectacle et surtout la conclusion de cette histoire, puisqu’elle reprend le thème de la comédie musicale, à savoir les enfants de ceux qui ont fuient l’Algérie en 1962. Ensuite on trouve un reportage à la fois intéressant et pathétique sur « la genèse » du spectacle. Intéressant, parce qu’il nous permet de comprendre tout le cheminement que les auteurs ont dû suivre pour arriver à ce spectacle. Pathétique, parce que l’on découvre à quel point les auteurs ont mis de leurs souvenirs, pour finalement passer à côté de leur sujet. Enfin des « Fiches Interactives », qui elles, sont excellemment complètes, et nous permettent en effet de mieux connaître les différents protagonistes de l’histoire. Enfin pour conclure, dans le boîtier, vous trouverez un petit livret dans lequel vous seront expliquées les chansons, afin d’être sur que le message soit bien passé.

 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage